La Terre de nos jours. Un voyageur temporel se saoule dans un bar jusqu’à ce qu’il reconnaisse une immortelle sauvant un bébé d’un incendie.
Un lieutenant-colonel de l’USAF qui appartient à une race d’extra-terrestres vivant depuis longtemps en secret sur Terre apprend qu’un marchetête, leur ennemi héréditaire, les a retrouvés. Il demande de l’aide à l’analyste Annie Troy qui n’est autre qu’une androïde. Pendant ce temps, une détective télépathe enquête sur une série de vols de composants électroniques. Il faut dire que Jim-7, le marchetête aux allures de monstre, a besoin de réparer son vaisseau. C’est son apparition sur une caméra de surveillance qui met le feu aux poudres et réunit tout ce beau monde.
Michael F. Flynn est peu connu en France, un seul de ses romans « Eifelheim », est paru en 2008 chez Ailleurs & Demain. Seconde apparition avec « Connexions », un mélange de tropes de SF.
Le lecteur a droit à un feu d’artifice, l’auteur ne lui épargne rien. Aucun des personnages principaux n’est comme vous et moi... quoique je ne peux me prononcer que pour moi-même. Chacun sort du lot, embrassant un autre thème de science-fiction. Le voyageur temporel comprend que le passé a changé et qu’il est perdu dans la trame. Comment réhabiliter la sienne ? C’est là qu’une immortelle lui est utile pour trouver la déviation fatale. Les Apkallus se fondent plus ou moins dans la masse, ils ont fui leur planète face aux marchetêtes et voient avec horreur cette menace se profiler à nouveau. Jim-7 veut juste rentrer chez lui, mais remarque que la Terre serait une belle planète d’accueil pour les siens après un bon récurage. Rajoutez une androïde sortie d’on ne sait où, une détective bien aidée par son talent de télépathie et que beaucoup comparent à Holmes. Secouez le tout et voilà « Connexions ».
Michael J. Flynn rivalise d’ingéniosité dans tous les domaines pour rendre ce court roman attrayant. L’improbabilité devient la norme et rien ne semble impossible. Quand on croit avoir tout vu, il n’en est rien, il est capable de rajouter une couche à l’édifice sans qu’il se casse la gueule pour autant. De l’humour et de l’inventivité de par l’histoire comme de par le ton permettent de parcourir ce livre avec le sourire, sans jamais décrocher. Le sérieux, c’est pour les autres !
On a beau lire de la science-fiction depuis longtemps, on peut encore être surpris dans le bon sens du terme et retrouver de l’émerveillement avec ce qui ressemble à un joyeux fourre-tout. « Connexions » peut se comparer à une friandise ne cessant de contenter notre cerveau au fur et à mesure que l’on avance en se demandant de quoi il peut bien s’agir, tout en se disant que c’est pas sérieux pour un sou mais qu’on veut bien en reprendre une dose.
Dommage que Michael F. Flynn soit si rare par chez nous.
Titre : Connexions (Nexus, 2017)
Auteur : Michael F. Flynn
Traduction de l’américain : Jean-Daniel Brèque
Couverture et conception graphique : Aurélien Police
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Une Heure-Lumière
Numérotation dans la collection : 43
Directeur de collection : Olivier Girard
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 128
Format (en cm) : 12 x 18
Dépôt légal : mars 2023
ISBN : 9782381630786
Prix : 10,90 €
Derniers titres de la collection :
30. « À dos de crocodile » de Greg Egan
31. « Toutes les saveurs » de Ken Liu
32. « Le livre écorné de ma vie » de Lucius Shepard
33. « Symposium Inc. » de Olivier Caruso
34. « Sur la route d’Aldébaran » de Adrian Tchaikovsky
35. « Simulacres martiens » de Eric Brown
36. « La Maison des Jeux, tome 1 : Le serpent » de Claire North
37. « Un an dans la « ville-rue » » de Paul Di Filippo
38. « Opexx » de Laurent Genefort
39. « La millième nuit » d’Alastair Reynolds
40. « La Maison des Jeux, tome 2 : Le voleur » de Claire North
41. « L’Héritage de Molly Southbourne » de Tade Thompson
42. « La Maison des Jeux, tome 3 : Le maître » de Claire North
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