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Jack l’Éventreur !
Collectif
Olivier Raynaud, nouvelles, fantastique, 48 pages, septembre 2022, 6€

Depuis quelques temps, Richard Nolane propose, à travers une collection qu’il compose de A à Z, des fascicules centrés sur les genres qu’il affectionne et qui permettent de découvrir de courts textes d’auteurs relevant du fantastique, bien oubliés et le plus souvent méconnus.



Il en est ainsi de sa dernière livraison qui traite de l’inépuisable thème qu’offre un sujet comme « Jack L’éventreur ». Celui-ci ne fut certes pas le premier tueur en série – Barbe Bleue pourrait en témoigner – mais c’est sans doute celui qui frappa le plus l’imagination de ses contemporains, au point de devenir un mythe moderne. Opérant en 1888 dans le quartier londonien de Whitechapel, on lui attribua 5 meurtres, ce qui ne le classe pas parmi les meilleurs, si l’on peut dire, même s’ils furent particulièrement sordides...

Quatre textes figurent au sommaire de cet opus orné d’une jolie couverture de Fortuné Méaulle. Ce sont bien sûr des variations cherchant à lever, à leur façon, le mystère sur l’identité et les motivations du tueur et à expliciter les raisons de ses actes horribles. “Le poignard indien”, dû à un certain André Villers aborde le sujet par le biais du fétichisme. Un distingué professeur tombe, à la suite d’un petit incident domestique, sur une cachette révélant un coffre. Celui-ci contient une confession de Jack et un poignard... Mais au-delà de leur réalité, ces objets ne sont-ils pas porteurs d’un étrange et mortel pouvoir ? Un court récit efficace.

C’est ensuite Richard Nolane lui-même qui prend le relais. “La tête de l’ogre” offre une déclinaison lovecraftienne du thème de Jack. Baignant dans une atmosphère victorienne bien rendue, l’histoire met en scène un savant ayant confectionné un appareil qui, monté sur une lunette astronomique, est censé capter des signaux émis depuis le ciel. Il est en l’occurrence pointé sur le système de l’étoile Algol, astre perçu comme maléfique par les anciens astronomes arabes. Nolane a manifestement décidé qu’il l’était, pour le plus grand malheur de ce professeur et de quelques pauvres filles du côté de Whitechapel. Un texte bien mené.

En billets de sang...” de David Wright O’Brien nous vient directement des pulps américains (« Fantastic Adventures » de juillet 1946). Un pickpocket dont Chicago est le terrain de chasse réalise un petit larcin dans le métro aux dépens d’un musicien. Cependant, le portefeuille qu’il a dérobé, généreusement garni, semble enchanté : les coupures s’y multiplient comme des petits pains jusqu’à ce qu’elles soient dégoulinantes de sang ! Ce récit illustre une des thématiques qui accompagnent parfois les “aventures” de Jack : celui-ci n’aurait pas opéré qu’à Londres, mais aurait exporté ses méfaits de par le monde. Un texte bien ficelé que l’approche psychologique des personnages rend intemporel.

Le dernier récit proposé dans ce fascicule n’est pas à proprement parler une histoire mais plutôt un article relatant les visions médiumniques d’un certain Robert James Lees capable de révéler tout et son contraire sur le mystérieux tueur de Whitechapel.

Soulignons que chaque texte est ici accompagné d’une notice biographique détaillée, ce qui ajoute à l’intérêt de la lecture. Il s’agit bien d’un petit fascicule certes, mais riche d’histoires fouillées qui ne font qu’accroître notre plaisir, malgré l’ignorance de l’identité de ce tristement célèbre Jack the Ripper.


Titre : Jack l’Éventreur - Un fascicule qui tranche dans le vif
Auteurs : André Villers, Richard D. Nolane, Robert James Lees, David Wright O’Brien
Couverture : Fortuné Méaulle
Éditeur : Olivier Raynaud
Pages : 48
Format (en cm) : 21,7 x 13,7
Dépôt légal : septembre 2022
ISBN : 9782955882153
Prix : 6 €



Didier Reboussin
17 janvier 2023


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