L’humanité doit donc s’organiser pour vivre en décalage permanent avec elle-même ! Et puis, il y a la source du problème. Un épicentre bien mystérieux où tout est chaos, un endroit où la lumière vous parvient avec plusieurs secondes d’avance ou de retard. Idem pour le son et pour certains êtres quasi fantomatiques qui semblent encore stationner dans cette zone de tous les dangers.

Pourtant, il faut y aller et voir si le phénomène a un remède. Un commando disparate, regroupant les qualités intellectuelles ou physiques éparses de plusieurs humains, est constitué à cet effet. Mais là aussi, la communication entre les différentes composantes de la bande est fortement perturbée par les différents décalages temporels.
Vont-ils y parvenir à bon port ? Parviendront-ils à trouver la source du problème et l’antidote ? Et surtout, a-t-on intérêt à voir leur mission couronnée de succès ?

Jean-Michel Calvez délivre avec « La Boucle d’Octobre » un roman d’anticipation scientifique temporel assez surprenant. D’un côté, il revitalise assez intelligemment le genre grâce à quelques trouvailles (l’idée du décalage temporel, les problématiques humaines qu’il pose), d’un autre côté, sa fiction reste dans les clous d’une intrigue assez logique, tournant vite à la mission guerrière.
C’est forcément ce qui déçoit le plus.
L’idée de base est tellement intéressante que l’on s’attendait à un traitement plus ambitieux du scénario.
Alors que les trente premières pages s’attachent à bien planter le personnage principal de l’intrigue, décrivant justement ses tourments familiaux et personnels, le reste est plus sommaire. Les autres acteurs de l’aventure disparaissent un peu sous l’enchaînement des événements.

Partant, on ne s’ennuie pas, sauf à considérer que presque 300 pages, c’est un peu beaucoup, et que sur ce postulat, on aurait pu régler le tout avec largement cent pages de moins. Un peu dommage sur la forme (sinon sur le fond) car on accroche bien à l’écriture assez simple -qui abuse d’ailleurs un peu du passé simple- de Jean-Michel Calvez.

De la vraie SF, qualités (des idées, de l’inventivité) et défauts (psychologie des personnages sous dimensionnée, priorisation de l’action pour l’action) compris.
En densifiant un peu l’intrigue, en élimant quelques passages trop explicatifs et en resserrant un peu les dialogues, le tout eut été parfait. Ce n’est pas le cas mais « La Boucle d’Octobre » reste quand même un roman engageant.
Très belle couverture de Chabeuh.

Titre : La Boucle d’Octobre
Auteur : Jean-Michel Calvez
Couverture : Chabeuh
Éditeur : Blazck Coat Press
Collection : Rivière Blanche, N°2019
Directeur de la collection : Philippe Ward
Site internet éditeur : Rivière Blanche
Page Internet roman : La Boucle d’Octobre
Site Internet auteur : Jean-Michel Calvez
Site Internet illustrateur : Chabeuh
Pages : 295
Format (en cm) : 12,6 x 2 x 20,3 cm
Dépôt légal : février 2006
ISBN : 1-932983-66-X
EAN : 9 781932 983661
Prix : 18€ + 3€ de port directement auprès de l’éditeur