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Envoûteur (La Trilogie d’Axis, T2)
Sara Douglass
Bragelonne, grand format, avril 2006, 544 pages, 25 €

Devenu « l’Envoûteur » (le Starman) que plusieurs peuples attendaient, Axis le Tranchant d’Acier va devoir cependant naviguer au plus juste entre plusieurs écueils :
Réussir à unifier les races ennemies, se méfier de son demi-frère Borneheld, échapper au méchant Gorgraël tout en gérant l’amour de deux femmes aussi différentes et séduisantes l’une que l’autre !
Bref, pas le temps de s’ennuyer !



Suite logique et épisode second de la Geste d’Axis, « Envoûteur » se pose un peu là !
Long, très long roman de 544 pages en petits caractères et grand format (d’où un petit retard de lecture -toutes mes excuses, NdA), aux charmes certains, Sara Douglass gère au mieux qualités et défauts de ce type d’aventure.

Si sa narration alterne dialogues et descriptions millimétrées, c’est néanmoins la parole qui sert de support aux actes et non le contraire. La primauté est donc donnée à de longues séquences explicatives via de fièvreuses discussions entre les différents protagonistes de l’intrigue.
Les quelques lignes qui suivent chacune des séquences de débats apparaissant plutôt comme des prises de respirations utiles aux lecteurs.

La fantasy guerrière de cette surprenante australienne n’est donc pas à rapprocher de Tolkien mais s’avère très modernisée dans sa conception littéraire. Le dialogue porte en lui les germes de l’aventure, ses raisons et ses solutions. Le conteur s’efface derrière le lecteur qui devient, par la force des choses, une sorte de micro-enregistreur permanent des événements. Une espèce de fantasy-réalité surgit du récit.
Pourtant, Sara Douglass sait très bien raconter et faire passer ses visions mais l’exercice ne dépasse jamais (ou très rarement) une page. Le reste, tout le reste est verbe.
Sara Douglass sait photographier l’instant, tisser une tapisserie convaincante mais son truc à elle, c’est la vidéo live, la prise de son directe, le témoignage vocalisé.
Soit !

Selon ses goûts, on pourra trouver le procédé un peu vain, répétitif et lassant ou énergique, débordant de vitalité et finalement, plutôt singulier. Soyons clairs, on ne passe pas 50 pages à traverser une forêt enchantée ou à explorer des mines habitées par un être maléfique ! Au bout de dix lignes, on est au cœur de l’action et on peut sentir le souffle de la troupe dans son dos.

Si « Envoûteur » apporte son lot de réponses, il n’en constitue pas moins qu’un tome deux, et bien que se concluant sur une surprise féminine, une suite est évidemment nécessaire (c’est le but du jeu !).

Plus intéressant, en profondeur, l’exploitation du thème de la dualité tient le récit. Frères ennemis, femmes aimées, mère et père surnaturels, chacun trouve ici sa place grâce à un négatif qui n’est pas non plus un double opposé. Bon, ça cause du bien et du mal mais ce n’est pas non plus Mister White versus Mister Black. C’est un brin plus complexe et fouillé.

Clairement, Sara Douglass qui, nous dit-on, a enseigné l’histoire médiévale, tire de ses connaissances historiques un art consommé de la parole livrée au coin du feu. Un temps, une époque, où TV et radios n’existaient pas et où subjuguer son auditoire passait aussi par quelques artifices de mise en scène (exagérations, suspenses à répétitions).

Cet opus deux est au niveau du précédent (« Tranchant d’Acier, T1 »), voire plus extrême et risqué par son approche survitaminée des événements.
On le conseillera donc en priorité aux lecteurs du premier volume qui souhaiteraient en savoir plus. Ceux qui débarqueraient ici par hasard risquent bien de se noyer dans un tourbillon d’informations multiples et variées.

Bragelonne réussit une fois de plus son affaire en respectant avec grand sérieux son lectorat. Aux envieux et jaloux, nous ferons remarquer que les raisons du succès de cette respectable maison ne sont pas ailleurs.
Tout juste pourrait-on reprocher une impression un peu claire (caractères tirant plus sur le grisé que sur le noir) qui contraint les critiques d’un certain âge à disposer d’une bonne “soixante Watts” comme ampoule de lampe de chevet !

Tout le contraire d’une aventure plutôt éblouissante.

Titre : Envoûteur, tome 2 (Enchanter)
Série : La Trilogie d’Axis
Auteur : Sara Douglass
Traduction (de l’anglais, Australie) : Jean Claude Mallé
Couverture : Alberto Varanda
Éditeur : Bragelonne, 35, rue de le Bienfaisance, 75008 Paris
Collection dirigée par : Stéphane Marsan et Alain Névant
Presse : Leslie Palant (Bragelonne)
Pages : 544
Format (en cm) : 16 x 4 x 24 (broché)
Dépôt légal : avril 2006
Diffusion : Harmonia Mundi
EAN : 9782915549751
ISBN : 2-915549-75-3
Prix : 25€


Stéphane Pons
8 novembre 2006


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Un premier volume séducteur.



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