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Labyrinthe de Pan (Le)
Film Espagnol Mexicain de Guillermo Del Toro
1er Novembre 2006


Genre : Fantastique
Durée : 1h52

Avec Sergi Lopez (Vidal), Mirabel Verdu (Mercedes), Ivana Baquero (Ofelia), Doug Jones (Pan, le Pale Man), Alex Angulo (le Docteur), Ariadna Gil (Carmen), Roger Casamajor (Pedro), Cesar Bea (Serrano), Frederico Luppi (Casares), Manuel Solo (Garcés), etc.

Espagne 1944, le régime Franquiste nettoie encore les dernières poches de résistances Républicaines au fin fond de la campagne castillane.
C’est là qu’Ofélia (Ivana Baquero), jeune fille toujours choquée par la mort récente de son père, accompagne sa mère Carmen (Ariadna Gil) remariée depuis avec le psycho rigide Capitaine Vidal (Sergi Lopez).
Très vite, Ofélia découvre d’anciennes ruines et à sa grande surprise, croise la route d’un être surnaturel, l’étrange Pan.
Le mystérieux faune lui apprend alors qu’elle serait la réincarnation d’une Princesse du Royaume Souterrain et qu’il est là pour lui permettre de rejoindre sa vraie famille...
Mais pour cela, elle doit subir trois épreuves.

Parabole fantastique sur les affres de la guerre et du Franquisme, déclinaison talentueuse de l’intrusion des contes de fées dans la vie de tous les jours, Guillermo Del Toro signe avec « Le Labyrinthe de Pan » un film situé aux confins des territoires de l’imaginaire et du réel.
Un récit nourri aux sources inspiratrices du réalisateur dont le talent ne fléchit jamais. Qu’il s’agisse d’oeuvres plus personnelles (l’étonnant « Cronos », le sublime « L’Échine du Diable ») ou de productions plus standardisées (« Mimic » qu’il désavoue en partie, « Blade 2 » qui le révéla au grand public ou « Hellboy » qu’il adore), Guillermo Del Toro transcende toujours brillamment ses sujets pour en faire des œuvres profondément originales.

« Le Labyrinthe de Pan » est ainsi filmé sans effets de manche et avec une retenue parfaite. La réalisation ne rappelle rien d’autre que du cinéma très classique. Pas de concessions stylistiques au cinéma asiatique, aucune allusions cinématographiques aux canons du genre teenage made in USA.
Rien qu’une histoire qui en dit beaucoup plus qu’il n’y paraît. Seulement l’art de bien filmer et de raconter les choses tout en ouvrant en grand les portes des rêves et des cauchemars.
Petit tour de force, les moments de frayeurs sont clairement diffusés par l’intrusion d’une sanglante réalité (les reliquats de l’épouvantable Guerre Civile Espagnole) dans une narration qui alterne avec bonheur scènes fantastiques (les visites de Pan, l’épisode avec le superbe “Pale Man”), références à « Alice au Pays des Merveilles » ou même à Shakespeare. Un conte effrayant, plein de bruit et de fureur, où la jeune et virginale Ofélia (Ophélie ?) se rue en toute connaissance de cause vers sa destinée.

Photographie naturelle et superbe, cadrages millimétrés, acteurs sous contrôle et au service d’une histoire, on aura rarement autant senti et perçu l’essence des choses. De Sergi Lopez, le traumatisant Capitaine Vidal, qui n’est pas sans rappeler par son jeu spartiate et sa diction parfaite le Erich Von Stroheim de « La Grande Illusion » -avant de très vite virer au monstrueux- à Doug Jones, étonnant dans le double rôle de Pan et du “Pale Man”, c’est finalement aux femmes (fille, mère, révolutionnaires, servantes) qu’échoient le pouvoir d’être “l’avenir de l’homme”.

« Le Labyrinthe de Pan » de Guillermo Del Toro est incontestablement le film fantastique à voir et à savourer de cette rentrée. Qu’il soit coproduit par Alfonso Cuaron qui vient de signer le sujet d’anticipation de l’année avec « Les Fils de l’Homme » n’est que justice. Avant de s’attaquer au second chapitre de « Hellboy » (c’est confirmé, yes !!), Del Toro accouche d’un bébé qu’il portait en lui depuis toujours. Mieux, son projet aboutit au moment même où il maitrise parfaitement son art et dispose des moyens adéquats (casting, effets spéciaux, totale liberté créatrice) pour le concrétiser.

Finalement, il aura fallu deux Mexicains pour signer les deux œuvres les plus intensément “européennes”, de par leur facture, dans nos genres préférés. Deux filmes qui réconcilient enjeux commerciaux et indépendance thématiques, deux histoires où la féminité s’impose et marche sur la tête de tous les héros testostéronnés que l’on croise d’habitude. Un sillon vient d’être tracé, espérons que d’autres y planteront rapidement de jolies graines !

Et en attendant, si vous avez deux tickets de ciné sous la main, vous en prenez un pour aller voir « Le Labyrinthe de Pan » et l’autre pour filer à une séance des « Fils de l’Homme ».
Claro !

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Guillermo Del Toro
Scénario : Guillermo Del Toro

Producteurs : Guillermo Del toro, Bertha Navarro, Alfonso Cuaron, Frida Torresblanco, Alvaro Augustin

Photographie : Guillermo Navarro
Musique : Javier Navarette
Décors : Eugenio Caballero
Costumes : Lala Huete
Maquillages : Pepe Quetglas
Son : Miguel Polo, Martin Hernandez
Effets spéciaux : David Marti (DDT), Reyes Abades
Effets digitaux : Cafe FX
Montage : Bernat Vilaplana

Production : Estudios Picasso/Telecinco, Tequila Gang, Esperanto Filmoj
Distribution : Pan-Européenne Édition Wild Bunch (Paris)
Ventes à l’étranger : Wild Bunch
Presse : Bossa Nova (Michel Burstein)

LIENS YOZONE

  • La Critique
  • Interview Sergi Lopez
  • Le Teaser
  • La Bande Annonce
  • Extrait 1 : Orphélia rencontre une étrange fée
  • Extrait 2 : Ophélia et le livre magique
  • Extrait 3 : Le capitaine Vidal sur les traces des rebelles

    SITE INTERNET

    Le Labyrinthe de Pan


  • Stéphane Pons
    29 octobre 2006



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