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Noon du soleil noir
L. L. Kloetzer
Le Bélial’, roman (France), fantasy, 274 pages, juin 2022, 19,90€

Yors a raccroché sa panoplie de mercenaire, il s’est établi dans la plus grande ville du monde connu, guettant les visiteurs pour les guider en ces lieux et gagner de quoi vivre. Les temps sont durs et sa dernière pièce ne pèse pas bien lourd dans sa besace. L’arrivée d’un jeune homme le tire de sa situation précaire, il entrevoit un avenir meilleur aux côtés de celui qui se nomme Noon et veut exercer la sorcellerie dans la cité. Heureusement que Yors est là pour veiller à ses intérêts...



Dans le milieu de l’imaginaire, le nom de Kloetzer est bien connu, mais la présence de deux initiales ou du prénom Laurent précise à l’amateur à qui il a vraiment à faire. L’association L. L., soit monsieur et madame (Laurent et Laure), n’est pas fréquente, « Noon du soleil noir » n’est que la troisième, les deux autres ont accouché de deux œuvres marquantes : « Cleer » et « Anamnèse de Lady Star ».

Le présent livre se veut un hommage avoué au « cycle des épées » de Fritz Leiber et à ses personnages de Fafhrd et du Souricier Gris. Le destin a réuni Yors et Noon et, bien moins naïf, Yors surveille son maître, veille au grain et s’inquiète de leur situation. Il faut dire que Noon a une haute opinion de la sorcellerie et, dès qu’il s’agit d’autre demandes de clients, il y répond avec efficacité mais sans se faire payer, ce que voit Yors d’un mauvais œil. Comment assurer les lendemains de cette manière ? De plus, rien n’est simple dans cette ville tentaculaire où les sorciers établis font bien pâle figure à côté de Noon qui se réclame du soleil noir. La sorcellerie bat sérieusement de l’aile et Noon voit tout ce qu’il pourrait apporter aux puissants, encore faut-il qu’ils s’en rendent compte ! Dans cette attente, Yors lui montre la cité jusqu’à ce qu’enfin une affaire tire Noon de la monotonie des jours. Un meurtre, ponctué du vol d’une médaille qui dit quelque chose à Noon et l’incite à s’engager. C’est l’occasion pour Yors et les lecteurs de découvrir que Noon n’est pas un jeune homme qui n’a pas les moyens de ses ambitions. Il s’agit d’un sorcier puissant... mais qui a toujours besoin d’un plus petit pour le tirer d’une impasse.

En fin d’ouvrage figure la mention que l’on retrouvera bientôt les personnages et d’autres dans une future aventure, ce qui n’est pas étonnant, car ce tome est surtout une grande présentation des deux personnages principaux et de la ville qui les abrite. De plus, certains éléments ne trouvent pas leur place en ces pages, ils sont évoqués mais non exploités. Autant de pistes pour la suite.
Pour un livre de fantasy, nous sommes loin du pavé qui n’en finit pas avec des intrigues partant dans tous les sens. Les deux auteurs se concentrent sur l’essentiel en développant les interactions entre ses deux chevilles ouvrières, chacun avec ses défauts et ses qualités, et le lecteur se prend vite de sympathie pour ces deux-là. Le mystère se présentant à eux ne manque pas d’intérêt et le lecteur est mis à l’épreuve, car il en sait plus que les deux protagonistes. En tirera-t-il aussi vite les mêmes conclusions ? Le récit est vivant, plaisant et la sorcellerie ne sert pas juste de vague décor.
L’autre élément à prendre en considération en parcourant ce livre, c’est le côté graphique avec les nombreuses illustrations intérieures signées Nicolas Fructus accompagnant très bien le texte et lui donnant du corps. Que ce soit des bâtiments de la ville, des personnages, des situations... le rendu est toujours magnifique et varié. Parfois en pleine page, parfois sous forme de vignettes dans le texte. Le contenu est embelli de fort belle façon et lui apporte une dimension supplémentaire.
L’éditeur et Nicolas Fructus n’en sont pas à leur coup d’essai, d’autres titres ont connu le même traitement : « Harrison Harrison », « La quête onirique de Vellitt Boe », « Les maîtres des dragons »...

À l’occasion de « Noon du soleil noir », l’auteur bicéphale L. L. Kloetzer s’est reformé et promet de revenir bientôt avec une suite. Ce premier tome permet de se familiariser avec Yors et Noon, un duo de choc qui n’est pas sans rappeler deux personnages célèbres de la fantasy. Même s’il s’agit avant tout d’une mise en situation, le récit est prenant, vivant et renforcé par les illustrations de Nicolas Fructus.
Une agréable mise en bouche pour aiguiser l’appétit du lecteur.


Titre : Noon du soleil noir
Auteur : L. L. Kloetzer
Couverture et illustrations intérieures : Nicolas Fructus
Éditeur : Le Bélial’
Directeur de collection : Olivier Girard
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 274
Format (en cm) : 14 x 20,4
Dépôt légal : juin 2022
ISBN : 9782381630496
Prix : 19,90 €


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Pour contacter l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
23 juin 2022


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