La série de jeu d’enquêtes « Sherlock » utilise le « Q System ». Le principe : 32 cartes toutes mélangées exceptées la première posée sur la table entre les enquêteurs. Des cartes représentant des témoignages, des lieux, des plans, des photographies, des rapports… qui vous arrivent entre les mains dans le désordre.
En effet, les cartes sont distribuées par 3 à chaque joueur (2 seulement si vous êtes 6 ou plus), les autres restant faces cachées en une pioche. Chacun son tour, un joueur doit soit poser une carte en jeu, devant lui, révélant ainsi son contenu à tous les autres, soit en défausser une dont il ne pourra pas parler… avant la fin du jeu !
Il pioche ensuite une nouvelle carte pour compléter sa main.
« Sherlock » est un jeu coopératif à communication limitée. Vous devez évidemment discuter avec vos collègues des différents points de l’affaire, mais sans en dire trop. Car vous ne pouvez révéler des éléments que sur les mots soulignés sur vos cartes, ou certains lieux indiqués dans des cartouches spécifiques, sans en donner la dénomination exacte. A vous de trouver les synonymes, concepts, liens, qui aideront toute votre équipe. Vous pouvez évidemment poser la carte, vous évitant ainsi la carbonisation de neurones, mais attention, c’est un jeu de fausses pistes. Ne l’oubliez pas : à la fin de l’enquête, si cette carte est considérée par la règle comme non pertinente, elle vous fera perdre des points.
Car les révélations et choix d’indices s’arrêtent lorsqu’il n’y a plus de cartes à jouer. Vous avez alors les révélations posées devant vous, et la pile de cartes défaussées dont personne n’a pu parler pour l’instant (il faut d’ailleurs au moins 6 cartes dans ce tas sinon l’enquête est annulée).
Pour l’instant… car désormais, vous pouvez donner les informations dont vous vous souvenez.
En recoupant les indices sur la table et ceux que chacun rajoute au dossier, vous devez exposer une théorie, puis répondre à 10 questions sur l’enquête.
Chaque bonne réponse vous rapporte 2 points. Mais chaque carte posée non pertinente vous retire 1 point.
Pas si simple de se frotter à Sherlock !
« Sherlock » est donc un jeu d’enquêtes comme on en trouve de plus en plus sur le marché. Mais sa mécanique de jeu, le « Q System », déroutant au premier abord, devient vite une gymnastique excitante. Les informations vous arrivent dans les mains dans le plus grand désordre. Qui est donc ce Robert ? Mes équipiers le savent-ils grâce à leurs cartes ? Ou est-ce une fausse piste ? Alors, je pose la carte ou je la défausse ? Dans le second cas, j’ai tout intérêt à garder tout de même son nom en tête, on ne sait jamais. Ah ! Une carte vient d’être révélée et concerne l’information que j’ai jetée, mais je n’ai le droit de rien dire ! Arrgghhh !
Cette incertitude ne manque pas de piquant. Les choix sont permanents. Et les discussions doivent être menées avec efficacité. Et ce risque d’avoir mis au centre de la table des cartes non pertinentes, dévoreuses de points, amène inexorablement à vouloir se débarrasser des cartes, en espérant être capable de tout conserver en mémoire. Ce qui n’est pas forcément une bonne solution non plus, surtout lorsqu’au moment des questions finales, vous découvrez que vous étiez le seul à posséder la réponse à la numéro 4, qui se trouvait sur la fameuse carte dont vous vous souvenez, mais que vous aviez jetée, car vous aviez un doute à ce moment-là, et finalement vous avez oublié le terme exact inscrit dessus, cette fameuse réponse à 2 points !
Bon, soyons honnêtes, la résolution des énigmes n’est pas si ardue, et sur les 2 enquêtes, nous avons obtenu à chaque fois 18 points sur les 20. Ce qui, sur l’échelle de valeur donnée par la règle nous amenait au niveau de Sherlock Holmes. Fiers de cette flamboyante réussite, nous découvrîmes à l’épreuve du comptage, que la pose de cartes non pertinentes nous était fatale, avec 4 cartes la première fois, et 5 la seconde. Bon, « Sherkock lui-même est impressionné par votre génie. Tout le monde ne peut pas en dire autant ! » (dixit la règle) Nous voilà rassurés et empreints d’humilité !
Au milieu des jeux d’enquêtes, « Sherlock » fait son petit trou avec ce fameux « Q system », le rendant agréable à jouer et donnant aux échanges habituels entre enquêteurs une saveur bien à lui.
On ne peut jouer l’enquête qu’une seule fois, c’est dommage mais inhérent à ce type de jeux. Et pour nous, ce sont déjà 2 de résolus.
Alors qu’attendons-nous pour nous procurer les 7 autres opus de cette série d’enquêtes de poche ?
Sherlock Q System
Type : collaboratif, enquête
Âge : 10 ans et +
Nombre de joueurs : 1 à 8
Durée d’une partie : 45 à 60 min
Auteur(s) : Josep Izquierdo & Marti Lucas & Jesus Otero
Illustrateur(s) : Alba Aragon & Amelia Sales
Éditeur : Geek attitude Games
Format de la boite (en cm) : 6,5 x 9 x 1,5
Date de sortie : depuis 2019
Prix public conseillé : 9€
Contenu de la boite :
32 cartes
1 livret de règles et de questions/réponses
Illustrations © Alba Aragon & Amelia Sales & Geek Attitude Games