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Bec cloué et lycanthropie
Le Maître des rêves de Roger Zelazny - Le Loup Debout de Nancy Collins - L’Effet-Garou de Ron Goulart
Délices & Daubes n°16


Roger Zelazny vous connaissez ? Encore un de mes grands maîtres préférés. Je suis en vacances à la cambrousse et il n’y a pas de librairies dignes de ce nom à moins de 20 minutes de bagnole. Mais j’ai tous mes vieux bouquins qui traînent, mal rangés. Je tombe sur Le Maître des Rêves. C’est, chronologiquement, le premier roman de Zelazny, paru en revue en 1964 - il a alors 27 ans ! -, traduit par Alain Dorémieux pour sa collection « Autres Temps, Autres Mondes » chez Casterman en 1977.

Le roman commence doucement, un psy du futur traite ses patients avec une drôle de machine (« la matrice », ça vous dit quelque chose ?) où il manipule leur inconscient par le biais de « rêves » éveillés qu’il fabrique à leur intention, pour les guérir. Il mène sa petite vie de psy vedette avec sa compagne, son fils surdoué, sa secrétaire amoureuse. Et arrive une nouvelle patiente, psy comme lui, mais aveugle de naissance et très belle. Et ça dérape doucement puis franchement, comme l’amour qui naît entre ces deux-là, comme l’écriture déjà superbe du maestro.

Linéaire et simple au début, la trame éclate ensuite, sans s’éparpiller. Des fragments parallèles accompagnent le récit, l’histoire d’un chien mutant qui pense et qui parle, mais qui reste un chasseur, celle d’un homme qui va se suicider,...On y trouve déjà tout Zelazny : les envolées lyriques, la poésie, les références culturelles (musique, littérature, œnologie), mais aussi la mythologie avec Fenris, fils de Loki qui a mangé la lune, et surtout avec Orphée. Irracontable comme un Zelazny, beau et touchant comme un Zelazny. Superbe roman.

Vous aurez noté à quel point l’ambiance d’un bouquin m’influence, à quel point le talent de certains me cloue le bec. Vivement une daube que je me retrouve...

Ben c’est raté, je viens de finir en quelques heures un autre bouquin qui traînait, vachement prenant, violent, triste et drôle, sérieux et sans prétention. Tout ça à la fois. Le Loup Debout de Nancy Collins (J’ai Lu « Epouvante », 192pp, 1997).
J’aime beaucoup les histoires de loup-garou pour des raisons personnelles (voir DD n°8) et celle-là je l’ai trouvée très réussie. Une écriture efficace, sans fioriture. Une histoire originale, dramatique parce qu’associée à celle des Indiens d’Amérique et à leur extermination. C’est donc aussi un western, avec des faux prédicateurs, des charlatans, des chariots bâchés, des saloons, etc...Et une assez étrange théorie sur les lycanthropes, leurs cousins vampires, leur « philosophie » de vie, leur manière de transmettre leurs gènes... Très heureusement surpris.

Et la voilà, la daube, une vieille des seventies. Attiré par le titre et influencé par ma lecture précédente j’ai lu L’Effet-Garou, de Ron Goulart (Marabout Science-Fiction, 1974). Enfin j’ai lu un bout puis j’ai survolé le reste.
Un polar idiot dans une Amérique du futur avec de la satire à deux balles et des velléités d’humour. Bien nul le truc. Et du loup-garou on ne fait qu’entrevoir la queue à deux reprises : il s’agit des victimes d’un effet secondaire d’un gaz calmant. Très seventies, libération sexuelle, toussa, mais vraiment mauvais.
Tiens je vais le balancer ce bouquin, ça me fera de la place dans ma bibal de campagne.


Henri Bademoude
3 septembre 2006


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