Au plaisir de l’iconographie splendide, se rajoute le côté éducatif de la lecture de cartes. Les infos sur ces oiseaux américains viennent de la très célèbre section ornithologique de l’Université de Cornell ainsi que d’un guide qui fait référence édité par David Allen Sibley, célèbre ornithologue américain. C’est vous dire si c’est un gage de sérieux !
La re-jouabilité n’a que le ciel comme limite… d’autant qu’avec les extensions, la question ne se pose plus.
Le matériel niché dans les boîtes propose de jolis plateaux joueurs, des œufs aux tons pastels agréables à jouer, des dés dans une mangeoire, des réserves de nourriture… Bref, tout est beau, réfléchi, et tellement équilibré.
Une action parmi 4 est choisie à chaque tour de jeu.
La première action possible consiste à poser une carte oiseau sur le plateau. Cet oiseau vit dans les bois, les prairies ou les plans d’eau. Parfois il s’adapte à différents milieux. Pour cela, il faut disposer des ressources nécessaires pour poser l’oiseau sur son plateau. D’abord payer son quota de nourriture inscrit sur la carte pour pouvoir l’installer sur son plateau perso. Puis, dès la deuxième carte d’oiseau qui vit dans le même type d’habitat, une difficulté supplémentaire s’ajoutera lors de la pose, il vous faudra aussi dépenser, en plus de la nourriture nécessaire, des œufs. Pas d’œuf, pas de pose !
La seconde action possible se cristallisera sur la récupération de nourriture dans la mangeoire. 5 dés définissent ce qu’elle contient entre des céréales, des vers de terre, des baies, du poisson et des souris. Et lorsqu’un joueur prend 1 dé de nourriture, il ne laisse plus le choix que parmi 4 pour les autres, puis 3, puis 2... Jusqu’à ce que la mangeoire soit vide et que les dés soient relancés.
En troisième action, vous pouvez faire pondre des œufs aux oiseaux. Ils seront déposés sur les cartes et permettront de payer les prochaines cartes oiseaux, ou de remplir des objectifs, et ceux restant compteront en fin de partie comme points de victoire.
Enfin, pour poser des oiseaux, il faut d’abord les piocher. C’est là, la quatrième et dernière action.
En résumé, pose, nourriture, ponte, et pioche.
En dehors de la pose d’oiseau, le choix de vos tactiques doit s’anticiper pour maximiser les points de victoire en fonction de plusieurs paramètres : l’habitat de l’oiseau, son lieu de ponte, le pouvoir de chaque carte, ce que la mangeoire comporte en nourriture, etc...
En effet, vous déplacez votre cube action sur la case suivant la dernière carte oiseau, vous appliquez la caractéristique de la ligne (prendre la nourriture, pondre des oeufs ou piocher des cartes) puis votre cube va repartir vers la gauche en se posant sur chaque carte oiseau de la ligne, dont vous pouvez utiliser le pouvoir spécial. Si vous avez bien choisi vos volatiles, vous réaliserez des combos magistraux.
Toute la mécanique de jeu réside donc dans l’équilibre entre ces 4 actions et les combinaisons qui en découlent.
Et afin de donner un peu de piquant, des objectifs communs à tous les joueurs sont donnés à chaque manche. Parallèlement chaque joueur a des objectifs personnels inconnus de son (ou ses) adversaire(s) qui ne seront découverts qu’en fin de partie. Il faut savoir jongler entre les objectifs pour réaliser une envolée de points.
Le hasard est aussi présent et peut être taquin. Si vous ne piochez que des grands oiseaux et que votre objectif perso est de ne posséder que des oiseaux de moins de 30 cm, votre partie risque d’avoir du plomb dans l’aile et vous risquez de patauger un moment entre les meilleures stratégies à adopter.
Il y a 170 cartes différentes qui permettent une grande rejouabilité associée à la qualité de l’iconographie et le plaisir des combinatoires subtiles. « Wingspan » est une immersion dans l’ornithologie et un plaisir de jeu que nous n’attendions pas. C’est un énorme coup de cœur que de découvrir ces oiseaux à faire vivre dans les bois, les prairies et les milieux aquatiques. Repérer ce qu’il faut pour les nourrir, leur ponte, leur envergure…
« Wingspan », dont la fluidité toute aérienne ne manque pas de panache, peut parfois faire dire à votre adversaire préféré « je choisis de pondre des oeufs », une fois l’étonnement passé, courrez ou plutôt volez vers votre magasin de jeux préféré, Wingspan doit être placé très haut dans le classement des grands jeux à posséder absolument.
Wingspan
Type : gestion de ressources, collection, combos
Âge : à partir de 10 ans
Nombre de joueurs : 1 à 5
Durée d’une partie : 60 min
Auteur(s) : Elisabeth Hargrave
Illustrateur(s) : Natalia Rojas, Ana maria Martinez Jaramillo et Beth Sobel
Éditeur : Stonemaier Games & Matagot
Site de règles : Ludovox special FIJ 2019
Format de la boite (en cm) : 30 x 30 x 7,5
Date de sortie : 2019
Prix public conseillé : 55 €
Contenu de la boite :
1 livret de règle
1 appendice
1 livre de Règles d’Automate
1 guide démarrage rapide
1 plateau Objectifs
1 plateau Oiseaux
5 plateaux Joueur
1 Mangeoire / Tour à dés
1 bloc de score
170 cartes Oiseau
26 cartes bonus
75 oeufs miniatures
5 dés en bois personnalisés
40 cubes Action en bois
103 jetons Nourriture
8 tuiles Objectif
1 jeton Premier Joueur
Illustrations © Natalia Rojas, Ana maria Martinez Jaramillo et Beth Sobel & Stonemaier Games & Matagot