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Miami Vice : Deux Flics à Miami
Film Américain de Michael Mann (2005)
16 août 2006


Genre : Thriller
Durée : 2h15

Avec Colin Farrel (Inspecteur Sonny Crockett), Jamie Foxx (Ricardo Tubbs), Gong Li (Isabella), Naomi Harris (Trudy Joplin), Ciaran Hinds (Fujima), Justin Theroux (Zito), Barry Shabaka Henley (Lieutenant Castillo), Luis Tosar (Montoya), John Ortiz (José Yero), Elizabeth Rodriguez (Gina), etc.

Des agents fédéraux sont froidement abattus alors qu’ils s’apprêtaient à conclure une grosse affaire avec la pègre, la famille de l’informateur est exécutée au même moment. Le constat est clair, une fuite touche les plus hauts sommets de la hiérarchie policière de Miami. Une enquête livrée clefs en main pour Sonny Crockett et son pôte Ricardo Tubbs.

Cinéaste d’importance ayant au moins livré deux monuments du film noir ces dernières années (« Heat » et « Collatéral »), Michael Mann se réapproprie le mythe « Miami Vice » pour filmer un polar guerrier sans concession. Certes, on a parfois l’impression que quelques longueurs affaiblissent le propos avant de comprendre qu’elles sont le facteur essentiel de l’ambiance, du climax, que Michael Mann souhaitait mettre en place.
Ici, point d’américanades hollywoodiennes, tendances deux flics en vadrouille chez les mafieux avec jolies pépés inutilement customisées. Pas de frime artificielle ni de haussements de sourcils destinés à effaroucher la ménagère de 20 à 80 balais, même si belles caisses, avions privés et vedettes ultra-rapides viennent illuminer le decorum, Miami oblige.
Plonger dans « Miami Vice » c’est accepter la dure réalité d’un monde globalisé, dollardisé et froidement -cliniquement- affairiste. On ne joue pas au plus malin pour le plaisir, on est le plus intelligent ou l’on meurt !

Plus que l’enquête, suffisamment bien conçue pour tenir en haleine le spectateur d’un bout à l’autre des 2h 15 de la projection, on se souvient de somptueux mouvements de caméras, capturant les paysages, les lumières nocturnes de la ville où les émotions de tous les personnages avec un brio digne des plus grands cinéastes. Finalement, même quand il ne se passe rien chez Michael Mann, il arrive quelque chose.
Un hochement de tête, une inclinaison du visage, un regard troublé, un mouvement furtif du corps suffisent à révéler l’invisible et créent une forme de dialogue muet sur lequel chacun peut placer son imaginaire.

La direction d’acteur est en tout point parfaite, la photographie sublime, l’utilisation de la HD grandiose. Michael Mann nous avait cloué sur notre fauteuil avec « Heat », il récidive avec « Miami Vice », offrande meurtrière et plongée quasi militaire dans les affres d’une société capitaliste où les dividendes internationalisés sont rois.
La noirceur évidente du scénario étonnera sans doute les fans de la série originelle mais Michael Mann porte sur ses épaules une vision cinématographique de grande ampleur, peu propice aux concessions grand public. Partant, il entraîne tout son petit monde dans un tourbillon d’action séminale mûrement réfléchie.

Ce mec est grand, son film aussi puissant qu’un reportage de guerre dont on serait débarqué par surprise. Littéralement essoré par ces plus de deux heures de vrai cinéma, on s’enfuit de la salle en se disant que le prochain polar que l’on verra paraîtra bien léger. Jusqu’au prochain Michael Mann, en somme.
Réservez votre ticket.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Miami Vice
Réalisation : Michael Mann
Scénario : Michael Mann
D’après la série crée par Anthony Yerkovich

Producteurs : Michael Mann & Pieter Jan Brugge
Producteur exécutif : Anthony Yerkovich

Photographie : Don Beebe
Musique originale : John Murphy
Décors : Victor Kempster
Costumes : Janty Yates & Michael Kaplan
Montage : William Goldenberg & Paul Rubell

Production : Universal Pictures, Motion ictures ETA Produktionsgesellschaft MBH & Co. KG, Forward Pass
Distribution : United International Pictures (France)
Publicité : Agence Lumière (Paris)
Presse : Sylvie Forestier & Anne Crozat (Agence Lumière, Paris)

SITE INTERNET

http://www.uipfrance.com

Photos : © United International Pictures (UIP)


Stéphane Pons
14 août 2006



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