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Lunes de Sang (Les)
Anaïs Cros
Nestiveqnen, 2006, 24 euros


Beau titre, indéniablement, qui interpelle, mais il faut aimer cette forme de littérature, longue et lente. Il faut être fanatique de fantasy.

Anaïs Cros ne manque pas de talent. Elle écrit bien et ses phrases sont travaillées.

Sans doute n’est-ce pas complètement honnête vis à vis d’elle mais ma lecture s’est interrompue après un bon tiers du livre. Non qu’il soit mauvais, loin de là.

Le livre démarre bien, on y croit à ces « Mondes Magiques » où cohabitent plusieurs « races » : homes, elfes, nains, lutins et lunaires. C’est une des originalités du roman, ces lunaires, une sorte de vampires tout pâles et qui se nourrissent de sang.

Mais, après environ 150 pages, l’impression persiste qu’il ne se passe pas grand-chose. D’autres lecteurs pourront apprécier cette lenteur.

Le narrateur, héros a priori, est un nain, un peu timide, qui cherche à se loger. Il rencontre un être étrange, une sorte de Sherlock Holmes de là-bas, hybride d’homme, d’elfe et de lunaire. Il y a donc des races mais aussi des hybrides, ce qui n’est pas très crédible biologiquement, mais on est dans la « fantasy », où tout est permis. Ce nain est médecin, comme le Watson de Conan Doyle, il s’entend dire « Elémentaire, mon cher... » et ils fument tous deux leurs pipes.

Le problème réside dans les incohérences

Le nain rencontre ce Lystac, hybride homme-elfe-lunaire, et va vivre chez lui, fasciné par sa personnalité. Ce type est un observateur étonnant et, rien qu’en le regardant, il sait tout de son interlocuteur. Lystac est appelé par le roi, dont il est très proche, pour mener l’enquête après le suicide de son goûteur. On apprend alors que ce suicide est la conséquence d’un complot ourdi par le nain et ses amis pour tuer le roi. Lystac, tout subtil qu’il soit, ne voit rien, et emmène le nain au cours de son enquête. On devine que Lystac va finir par se rendre compte qu’il héberge son principal suspect mais que leur belle amitié n’en pâtira pas.

Au début on a donc un nain timide et un être étrange, pauvres tous deux, mais le nain est un dangereux comploteur et Lystac le grand enquêteur fidèle du roi. Pourquoi sont-ils pauvres alors ? Et pourquoi malgré ses extraordinaires talents, Lystac ne voit-il pas avec qui il partage son toit ?

Les grands amateurs de fantasy pourront y trouver leur satisfaction. Et c’est déjà pas mal pour un « faux »premier roman. Selon la quatrième de couverture, Anaïs Cros en a écrit plusieurs avant de publier, c’est donc une auteure accomplie et expérimentée.

Malheureusement, et c’est fort dommage dans ce cas, même dans un monde de fantasy, la cohérence interne au récit est nécessaire pour pouvoir « accrocher » le lecteur.

- Titre : Les Lunes de Sang
- Auteur : Anaïs Cros
- Éditeur : Nestiveqnen
- Collection : Fractales / Fantasy
- Directeur de collection : Chrystelle Camus
- Couverture : Didier Graffet
- Nombre de pages : 464
- Dépôt légal : mai 2006
- Format : 20 x 13
- ISBN : 2- 915653- 26-7
- EAN :9 782915 653267
- Prix : 24 euros


Hervé Thiellement
15 août 2006


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