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Concentré sucré, et acidulé
Lurulu de Jack Vance - Les Ravisseurs Quantiques de Roland C. Wagner
Délices & Daubes n°12


Et hop ! Encore un grand auteur classique pour me conforter dans mes certitudes sur qui mérite le respect, non mais sans blague. Que vois-je, déjà en occase chez G le djeune ? Lurulu, de Jack Vance, son dernier roman chez Fleuve Noir, 240pp. A 90 balais ça résonne forcément comme un testament. Et ça y ressemble bien.

C’est du Vance concentré sucré. Des planètes en veux-tu en voilà avec flore, faune, peuples, systèmes politiques, etc...Un équipage d’astronef caboteur au très long cours qui voyage, s’arrête dans des astroports pour faire des affaires, boire des bières et discuter philosophie de la vie. Pas un monstre ni un tir de fulgurant. Tranquilles comme Baptiste les aventures. Un ton ironique et humoristique permanent, mais pas vraiment d’action ni de suspense. Le rythme est à la fois rapide, on expédie vite fait les escales, et lent, où va-ton et pourquoi ?

Et un fil rouge, le lurulu, concept indéfinissable signifiant destinée et/ou objectif intellectuel. A la fois compliqué et simple comme bonjour. Le lurulu c’est à chacun sa définition et ses choix pour être bien dans sa peau, loin des certitudes religieuses et des vérités ô combien relatives, surtout quand on a visité des centaines de systèmes solaires, et autant de systèmes politiques.

Sympathique, certes, mais pas de quoi mériter un énième Hugo, m’est avis. (Vous pouvez aussi lire une critique plus sérieuse de ce livre par Hervé Thiellement sur la Yozone)

Un autre bouquin qui ne mérite pas un Hugo non plus, mais qui a eu quand même un Grand Prix de l’Imaginaire (au titre de la série, je suppose, et pas du bouquin), c’est Les Ravisseurs Quantiques, de Roland C. Wagner (L’Atalante, 200pp). J’ai découvert il y a peu ces « Futurs Mystères de Paris » avec La balle du Néant (voir DD n°5) et j’avais bien accroché. Là nettement moins, il faut le dire, avec ce deuxième roman de la série.

C’est sympathique, bien écrit, original, mais ça manque singulièrement d’humour (pour du RCW, c’est bizarre) et, surtout, c’est extrêmement confus, avec une explication à la fin qui ne tient pas bien la route de la cohérence.
Le détective transparent TEM a des excuses, on lui a fait prendre du LSD, mais pas à son IA anarchiste, ni au lecteur, que je sache. Pour l’auteur j’en sais rien, mais il a l’air de savoir de quoi il parle.
Ouais, bon, déjà, la « psychosphère » c’est pas clair comme de l’eau de roche, ce concept à base d’inconscient collectif (encore ? Décidément ! voir DD n° 9 et DD n°10). Mais là, en plus de la Terre des Soviets et des polymorphes, il y a un chien jaune ravisseur quantique qui reprise la trame entre les réalités. Et, pour rester simple, on cherche et on trouve la pierre philosophale. Vous admettrez que ça commence à faire beaucoup.

Je précise - au cas où - que je n’avais rien fumé de qui sent mauvais lors de ma lecture. C’est peut-être la raison pour laquelle, d’ailleurs, je n’ai pas tout compris. Bon, il paraît que le suivant est meilleur (d’après la foule des critiques unanimes). Alors, quand j’aurai envie et trois ronds, ou si on me l’envoie en SP, je lirai la suite des Futurs Mystères de Paris.


Henri Bademoude
5 août 2006


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