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Antibodies
Film Allemand de Christian Alvart (2005)
26 juillet 2006


Genre : Thriller (Serial Killer)
Durée : 2h07

Avec Wotan Wilke Möhring (Michael Martens, le policier), Heinz Hoenig (Détective Seiler), André Hennicke (Gabriel Engle, le serial killer), Ulrike Krumbiegel (Rosa Martens), Nina Proll (Lucy), Hauke Diekamp (Christian Martens), Laura Alberta Szalski (Sarah Martens), Norman Reedus (Officier Schmitz), etc.

Entre un flic de campagne qui veut absolument savoir qui a tué une des gamines de son village et le serial killer le plus recherché d’Allemagne enfin arrêté, s’installe un climat d’oppression mentale étouffant.
Entre celui qui veut tout savoir à tout prix et celui qui ne dira rien, un rapport de force d’une extrême perversité conduit irrémédiablement à la manipulation de l’un par l’autre...
L’affrontement ancestral entre le bien et le mal trouve dans cet « Antibodies » une vision cinématographique totalement effrayante.

L’histoire récente du cinéma se nourrit de quelques personnages emblématiques au rayon du serial killer. On pourrait situer cet « Antibodies » quelque part entre « Le Silence des Agneaux » et « Seven ». Évidemment, dès que l’on met un criminel convenablement pervers en cabane et qu’on lui colle un petit flic dans les pattes afin de dénouer les fils d’une énigme insoluble, le lien thématique saute aux yeux.
Et pourtant, cet « Antibodies » ne nous semble pas jouer dans la même catégorie que les deux classiques précédemment cités pour une bonne et simple raison : jamais on n’a l’impression que ce n’est que du cinéma ou un simple acte de divertissement.
D’une part, à aucun moment le spectateur ne s’avoue admiratif devant l’intelligence criminelle du tueur et d’autre part, le personnage du flic trimbale aussi son caisson de noirceur mal assumée. Pas de frime ou d’esbrouffe, la réalisation quasi intimiste sublime le propos à suspense du film pour en faire autre chose.
Certes, il s’agit d’aller au bout d’une énigme en évitant les pièges patiemment planqués par le méchant. Certes, il convient de slalomer habilement entre les vraies traces et les chausse-trappes, mais ce n’est pas tout. « Antibodies » commence vraiment là où les autres œuvres stoppaient leur réflexion.

Tout en créant un film haletant parfait, la réalisation de Christian Alvart s’inscrit dans le réalisme le plus pur de ses personnages. La caméra prend le temps de s’attarder sur les travaux des champs, filme une scène de chasse comme dans un documentaire animalier, se divertit salement dans un night-club pour policiers solitaires, s’évanouit sous les spots commerciaux d’une galerie commerciale et devient voyeuse à l’accès dans une scène d’amour (de sexe, en fait) brute de décoffrage.
La solution à trouver, les pièges à éviter ne sont que les étapes d’une quête permettant à Michael Martens (Wotan Wilke Möhring excellent en policier qui “monte” à la ville) de passer outre son statut de flic à mi-temps et d’agriculteur au rabais. C’est que l’homme est aussi un mari et un père en grande difficulté devant le temps qui passe (sa femme et ses enfants changent, lui reste bloqué quelques années en arrière). Quant aux villageois, ils le jugent et le jaugent en permanence à l’aune d’une enquête qu’il n’a pas résolue.
Et ça, Gabriel Engel (le très perturbant Andre Hennicke), le sent parfaitement. Tout comme un félin aux trousses d’une proie blessée, le serial killer va s’acharner sur sa victime, prenant son pied et se baignant joyeusement dans la détresse morale qui suinte de l’autre.

Film d’ambiances, tantôt atroces mais aussi élégiaques, « Antibodies » délaisse heureusement les rives d’un cinéma manichéen. Si le mal est absolu, le bien est imparfait, la réalité est un pendule doté d’une oscillation permanente entre deux univers opposés et tentateurs.

Au final, le spectateur innocent est percuté par une œuvre impressionnante et totalement maîtrisée. Un film qui n’est pas sans rappeler le Cronenberg sans concession ni illusion de « A History of Violence ».

Choc et surprise du moi !

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Antikörper (anticorps)
Réalisation : Christian Alvart
Scénario : Christian Alvart

Productrice : Susanne Kusche
Producteur exécutif : Theo Baltz, Boris Schönfelder
Coproducteur : Christian Alvart

Photographie : Hagen Bogdanski
Musique : Mich Britsch
Son : Jerome Burkhard
Décors : Chrisitan Martin Goldbeck
Costumes : Silke Sommer
Maquillages : Annett Schulze, Christine Steinfelder
Montage : Philipp Stahl

Production : MedienKontor Movie (Allemagne)
Distribution : La Fabrique de Films (France)
Presse : Robert Schlockoff, Valérie Chabrier (Neuilly-sur-Seine)

SITE INTERNET

http://www.lafabriquedefilms.fr, rubrique “Prochainement” (en Français).

Antikörper (en Allemand, site du film).


Stéphane Pons
22 juillet 2006



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