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Son nom est Holmes, Enola Holmes !
Une création de Nancy Springer d’après les personnages de Sir Arthur Conan Doyle...
20 septembre 2020

Retour sur un détournement de personnages devenu un phénomène éditorial qui de la littérature jeunesse en passant par la bande dessinée se fait désormais son cinéma.

Une soeur pour les frères Holmes

Contrairement à Sherlock et Mycroft Holmes, Enola n’est pas née de la plume de Sir Arthur Conan Doyle. En 2006, la romancière américaine Nancy Springer, qui vient d’achever avec succès une série de roman mettant scène la fille de Robin des Bois (“Rowan Hood”), décide de remettre le couvert en imaginant une petite sœur au légendaire détective privé britannique.
Prenant soin de ne pas interférer avec les aventures de ses illustres aînés, Nancy Springer imagine son héroïne beaucoup plus jeune que ses deux frères. C’est ainsi que dans les romans de l’auteure américaine Enola naît en juillet 1874, soit 25 et 27 ans après Sherlock et Mycroft, et que suite au décès de son père, elle est élevée par sa mère, Lady Eudoria Vernet Holmes, dans la maison familiale, Ferndell Hall, près du village de Kineford. Maison familiale dans laquelle Sherlock et Mycroft n’ont pas remis les pieds depuis l’enterrement de leur père, dix ans plus tôt, en raison de leur désaccord avec les idées de leur mère…

Une série de romans jeunesse à succès

C’est en 2007, aux éditions Nathan, que sort en France “La Double disparition”, premier volet des “Enquêtes d’Enola Holmes”. Enola (qui à l’envers se lit : “alone”, seule en anglais) vit avec sa mère sans souci de l’étiquette. Mais quand celle-ci disparaît mystérieusement le jour de ses 14 ans, Enola fait appel à ses frères pour l’aider à la retrouver. Mais lorsque ces derniers, apparemment plus empressés à se débarrasser de leur petite sœur qu’à retrouver leur mère, envisagent de l’envoyer en pensionnat, Elona décide de s’échapper et sous le déguisement d’une veuve se rend à Londres pour démarrer sa propre enquête...
Les aventures palpitantes de cette jeune apprentie détective dans l’Angleterre victorienne sont immédiatement un succès. Déguisements, énigmes, codes secrets, “Les Enquêtes d’Enola Holmes” soufflent un vent de fraîcheur, sans faire dans la redite par rapport à Sherlock, et proposent un point de vue féminin, pour ne pas dire un regard féministe, sur la société anglaise du XIXe siècle. La série, constituée de 6 romans, va enchanter durant 4 ans ses jeunes lecteurs.

Une héroïne portée par ses lectrices

Parmi elles, Serena Blasco. Comme elle nous l’explique dans l’interview qu’elle nous a accordée récemment, cette jeune dessinatrice de BD, tombée amoureuse de l’héroïne de Nancy Springer, se lance en 2015 dans l’adaptation de la série de romans en bande dessinée. Un marathon de 4 ans et demi dont il résulte 6 magnifiques albums, un par roman, réalisés en couleurs directes à l’aquarelle et publiés par les éditions Jungle de 2015 à 2019.

Quand Enola Holmes se fait son cinéma

J’ignore si Millie Bobby Brown a lu les BD de Serena Blasco. En revanche, il est clair que l’interprète de Eleven dans la série “Stranger Things” a lu les romans de Nancy Springer, puisqu’elle est à l’initiative du projet d’adaptation fomenté par la Warner Bros et Legendary Pictures. Un film prévu à l’origine pour le Grand Ecran, mais qui, victime comme beaucoup des effets secondaires de la pandémie du COVID-19, ne sera finalement distribué que via le service Netflix à partir du 23 septembre.
On en trépigne d’impatience.