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Eté à Kingdom Fields (L’)
Jon McNaught
Dargaud

Jon McNaught, un auteur aux paris audacieux pour illustrer la langueur d’un été à Kingdom Fields...



Au Royaume-Uni, une mère avec sa petite fille et son fils adolescent partent en vacances pour un camp de bungalows sur la côte sud du pays. Elle veut faire découvrir à ses enfants le littoral de son enfance même si tous les membres de la famille ne partagent pas les mêmes motivations.
Dans la voiture qui quitte la ville, les paysages, connus de tous les vacanciers, défilent au fil des cases : l’autoroute, les stations-services puis enfin les falaises sur la mer.
La mère célibataire part dans le but de renouer des liens. Lors de cette balade de deux jours, elle passera par tous les lieux touristiques pour y arriver : musées préhistoriques et minéralogiques décrépits, plages désertées et boutiques pour touristes. Asocial, son fils ne cesse de jouer aux jeux vidéo. Ce temps suspendu est aussi celui de l’adolescence. Il observe le groupe d’étudiants à côté et les envies de pouvoir faire la fête. La mère, bien évidemment, s’entend mieux avec sa fille qui est émerveillée par la nature. Tandis que le fils, en quête d’amitiés estivales, est resté au camping et se plaint de l’absence de réseau, la mère et la fille rendent visite à la lointaine famille.

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“L’été à Kingdom Fields” est une BD d’ambiance qui choisit de réduire le texte au minimum pour centrer le propos sur le dessin. Aucun rebondissement ne vient distraire le lecteur. Les dialogues sont le plus souvent très banals alors que les onomatopées se font très présentes. Plutôt que de viser le réalisme, Jon McNaught fait des choix graphiques radicaux. Les formes sont stylisées. On reconnaît certes une approche inspirée de la ligne claire franco-belge mais modernisée avec des effets de textures et un jeu sur la couleur. La gamme chromatique est très restreinte avec cinq couleurs : bleu, rouge, mauve, noir et orange. La taille des cases cherche aussi les limites, passant d’une unique case à 35 par page. Et il y a les trouvailles graphiques : pour montrer que l’ado n’écoute pas, la bulle de dialogue avec sa mère est coupée par un visage, un verre… par tout ce qui occupe ses pensées. Cet aspect irréaliste de l’image éloigne des sentiments, d’autant plus que rien n’est expliqué. Des éléments restent cryptiques : pourquoi les oiseaux sont de plus en plus présents ? On peut d’ailleurs être surpris par le choix de l’éditeur de ne traduire ni la série à la télévision ni les panneaux dans le décor. Le but est probablement de préserver l’identité graphique de la BD. Néanmoins, comment un francophone peut-il comprendre un épisode de “Doctor Who” ?

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Dans ce récit d’un week-end, le scénario n’a certes rien d’original mais Jon McNaught nous propose des choix forts par l’absence de mots. Il joue aussi des sons et des images uniques pour illustrer le rythme de la nature, le temps qui passe, les difficultés de communication dans la famille. On peut également estimer en fin de volume qu’il fait surtout ressentir l’ennui et la longueur des journées pluvieuses.


L’été à Kingdom Fields
- Scénario : Jon McNaught
- Dessin : Jon McNaught
- Couleurs : Jon McNaught
- Éditeur : Dargaud
- Pagination : 104 pages en couleur
- Format : 11,5 x 17,5 cm
- Date de parution : 31 janvier 2020
- Numéro ISBN : 9782205082081
- Prix public : 18 €


Illustrations © Jon McNaught et Dargaud (2020)



Corentin Grebert
Fabrice Leduc
30 août 2020




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