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Dirty Sound Magnet : l’interview Transgenic !
L’interview exclusive yozone du trio de Fribourg...
1er juillet 2020

A la tête depuis le mois d’octobre 2019 d’un 4e album au parfum de SF dystopique, le gang de Fribourg, dont la tournée de promo a été annulée pour cause de coronavirus, a accepté de répondre par mail à quelques unes de nos questions sur son parcours, son travail, ses influences et ses goûts en matière de SF...



Avant toute chose pourriez-vous rapidement vous présenter et nous expliquer comment est né Dirty Sound Magnet ?

Je suis Stavros Dzodzos (guitariste, chanteur et compositeur) de Dirty Sound Magnet. Ce groupe est né il y a plus de 10 ans et il est le résultat de ma rencontre avec Marco Mottolini (basse, choeurs) et Maxime Cosandey (batterie, choeurs) alors que nous étions des adolescents. Nous avons passé les premières années de notre carrière à travailler notre musique intensément. Nos influences sont ancrés dans l’age doré du rock (60s’/70s’) mais nous avons développé notre propre identité à travers les années. La musique est notre passion, le groupe est notre projet de vie, la production de nos albums est notre champ d’expression artistique, la scène est notre maison.

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Trio à l’origine puis quatuor pour “What Lies Behind” et “The Bloop”, vos deux premiers albums, vous enchaînez ensuite 2 nouveaux albums sous la forme d’un trio ? Est-ce en raison de ne pas avoir trouvé le 4e larron ou parce que Dirty Sound Magnet est définitivement un trio ?

Dirty Sound Magnet c’est définitivement un trio. Nous l’avions juste pas compris avant.

Vous avez fait énormément de chemin depuis “Western Lies”, votre second album sorti en Mai 2017 chez le label berlinois Noisolution. Déjà est-ce que fait d’avoir remporté le prix M4 Music dans la catégorie Rock Suisse avec le single “Homo Economicus” a changé votre quotidien ? Vous a ouvert des portes ?

Effectivement, depuis « Western Lies », Dirty Sound Magnet représente une occupation à 100%. C’est à ce moment que nous avons fait le pas entre groupe amateur et groupe professionnel.

Ce qui a changé notre quotidien, c’est le fait de croire en notre rêve ensemble et de passer à l’action. Nous avons tout mis en oeuvre pour que le groupe devienne le fil conducteur de nos vies. Tout coup de pouce, comme un prix ou une bourse, vient nous aider dans notre parcours.

Je disais que vous aviez fait beaucoup de chemin depuis “Western Lies”. plus de 200 concerts entre 2017 et 2019 dans une bonne partie de l’Europe. Du coup, on imagine, à tort ou à raison, que l’expérience de cette vie sur la route, les rencontres, la confrontation à d’autres modes de vie ont nourri vos réflexions et compositions pour “Transgenic”. Qu’en est-il ?

Pas forcément au niveau de la thématique de l’album mais il est sur que toute expérience vécue jouera un rôle dans l’identité d’une personne, d’un groupe ou d’une chanson.
Dans notre cas, la création est quelque chose qui vient de l’intérieur. La musique est l’expression de notre goût et de ce que notre oreille aimerait entendre. Personnellement, j’aime la diversité, les concepts, les émotions fortes et les histoires. Je pense qu’il est possible d’imaginer des milliers de couleurs et d’histoires depuis la cellule d’une prison.
Les concerts et les tournées sont plutôt une manière de partager notre musique qu’une inspiration. Mais il ne fait aucun doute que notre train de vie et nos voyages influencent notre musique de manière subconsciente.

Qu’en est-il également des compositions de “Transgenic” ? Ont-elles été écrites sur la route. Expliquez-nous un peu comment vous travaillez ?

Le processus d’écriture chez Dirty Sound Magnet est infini et difficile à décrire. Certaines chansons nécessitent 10 ans pour prendre forme et d’autre deux ou trois jours. Un album concept comme « Transgenic » se construit à travers le temps. C’est un projet complexe. Les paroles sont liées à la pochette qui est liée au titre qui est lié aux textures sonores et à la musique. L’élaboration d’un album pareil s’étend sur une certaine durée. Certaines idées viennent en tournée, d’autres au local de répétition, d’autres en studio et d’autres une fois l’enregistrement terminé.

Alors que “Western Lies”, comme son titre le laisse entendre, se penchait sur l’hypocrisie et les mensonges de nos sociétés capitalistes, le concept de “Transgenic” va encore plus loin et se penche sur les réseaux sociaux, la robotisation pour proposer à la façon d’un ouvrage de science fiction une vision sombre, déshumanisée, de notre futur proche, un monde dans lequel les gamins ne peuvent plus sortir jouer dehors. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Je vais m’essayer à une petite métaphore médicale pour illustrer les propos de ces deux albums.
Vous vous sentez malade et décidez d’aller chez le médecin généraliste. Celui-ci va vous observer et présenter le diagnostique de votre état global. Ce diagnostique est l’album « Western Lies ».
Le patient est notre société et je suis en quelque sorte le médecin généraliste. Comme le patient est atteint d’une maladie grave, je ne peux rien pour lui à part constater les dégâts et envoyer le patient chez un spécialiste.
Tout ce qui se passe dès ce moment est l’album « Transgenic ». Le médecin spécialiste pose un regard plus détaillé sur les symptômes et sur les effets de la pathologie. Là où « Western Lies » présentait un diagnostique global, « Transgenic » va au cœur de la maladie et décrit son mécanisme et ces effets de manière plus détaillée.

Vous ne le savez probablement pas, mais outre la musique, le créneau de notre site est l’imaginaire. Cinéma, Littérature, BD. La science fiction est-il un domaine, un genre qui vous intéresse ? Avez-vous des livres, des films, des BDs qui vous ont marqués, influencés ?

Totalement. J’adore la science-fiction. La science-fiction de qualité possède une force tout à fait particulière et unique. Elle permet de révéler des vérités sur notre humanité en présentant un univers surréel. On se rend compte que certaines valeurs sont universels.
Pour exemple, la nouvelle trilogie de « La Planète des Singes » propose une idée très simple : et si l’homme n’était pas la force dominante sur notre planète ? Ce concept permet au spectateur de se compte de la cruauté de l’humain envers d’autres humains et d’autres espèces.
Voici quelques films de science fiction qui m’ont marqué : « Brazil », « L’armée des douze singes », « District 9 », « Bienvenue à Gattaca », « Her », « Orange mécanique », la première saison de « Westworld », les « Mad Max », « Looper », « Retour vers le futur », et j’en passe.
Sinon j’aime aussi beaucoup les mangas Japonais.
En terme de littérature, « 1984 » m’a vraiment marqué et peut être qu’il a indirectement influencé « Transgenic ».

Et en terme de musique, quelles sont vos influences et les groupes actuels qui vous accompagnent éventuellement sur la route ?

Alors les influences premières sont vraiment encrées dans les 70s’ (Led Zeppelin, The Doors, Frank Zappa, Black Sabbath, Pink Floyd, Jimi Hendrix, Jethro Tull, King Crimson, etc…).
Pour les groupes actuels, je trouve que Queens of the Stone Age ont une discographie digne des grands groupes de l’époque. Conan Mokasinn est un super groupe. J’aime bien King Gizzard and the Lizard Wizard, MGMT, et le son de Tame Impala. Bien sur il y en a d’autres mais ceux ci sont les plus marquants.

Après avoir écrit et sorti un tel album, qui fait étrangement écho avec l’actualité, comment avez-vous vécu la période de confinement dû à la pandémie du coronavirus ? Etiez-vous confinés ensemble ou séparément ?

Bien sur, j’aurais préféré que le morceau “Organic Sacrifice” ne soit pas prémonitoire. Malheureusement, ce morceau, qui pouvait sembler surréel il y a 6 mois, se trouve être une description très précise de la situation vécue récemment sur Terre. Comme quoi des fois la science-fiction rejoint la réalité pour notre plus grand malheur en général.
En Suisse, nous avions la chance de vivre un semi-confinement. Nous pouvions nous retrouver chaque jour pour avancer sur nos projets. Nous avons essayé de ne jamais nous plaindre et de travailler encore plus notre musique. Le début du confinement a été marqué par l’annulation de notre tournée anglaise. Nous avions prévu d’enregistrer un live officiel pendant cette tournée. Cela n’étant pas possible, nous avons enregistré une session live dans notre local de répétition qui paraîtra en vidéo mais aussi en physique (vinyl/CD).
En plus de cela, nous avons enregistré un nouvel album studio qui sortira en 2021. En nous noyant dans le travail et notre musique, nous avons sur faire fasse émotionnellement mais pas financièrement à la situation. Il est temps que les concerts recommencent !

Quels sont vos projets ?

En plus de la sortie de ces 2 albums dans l’année à venir, nous allons reprendre les tournées. J’espère vraiment pouvoir tourner en France bientôt. Nous jouons dans toute l’Europe et la France se refuse à nous pour le moment. C’est dommage car le public français a été très chaleureux avec nous lors de nos quelques concerts chez vous.

Un dernier mot ?

A bientôt sur une scène !



LIEN(S) YOZONE

- Chronique album Transgenic
- Clip Organic Sacrifice

INTERNET

http://dirtysoundmagnet.com/
https://www.facebook.com/dirtysoundmagnet
https://www.instagram.com/dirtysoundmagnet/
https://twitter.com/dsmband


Remerciements à Stavros Dzodzos, Dirty Sound Magnet ainsi qu’à Élodie Jouault de H.I.M.MEDIA pour avoir organisé cette interview distanciée.



Bruno Paul
20 juillet 2020



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