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Brins d’Éternité n°55
Revue des littératures de l’imaginaire
Revue, n°55, Science-fiction - fantastique - fantasy, nouvelles-articles-chroniques, hiver 2020, 132 pages, 10$ CAD

Ce numéro laisse la part belle aux nouvelles et aux articles, car les recensions d’ouvrages ne couvrent qu’une dizaine de pages.



Louis reçoit en cadeau une automate pourvue d’une broche végétale aux étonnantes propriétés. Mélange de steampunk et de merveilleux sur fond d’histoire d’amour, “Été aux îles Ruppert” de Gaël Marchand défie les catégorisations, mais incite à la rêverie avec cette île où tout semble possible. Sensible et beau, tout simplement.

Dans le métro, Zaia est troublée par la présence d’un vieillard qui lui rappelle imperceptiblement quelqu’un. L’explication est bien trouvée et la compréhension se fait doucement, ce qui ne la rend que plus émouvante. “Quand j’ai reconnu ton joli visage” de Hugues Morin fait à nouveau mouche, touchant le lecteur par les sentiments.

Iso est tout-puissant et, en tant que propriétaire de la compagnie, s’impose à bord d’un vaisseau de transport voyageant à travers l’hyperespace, sans soupçonner les risques que cela implique. Le déroulement de “Dans la cage” ne manque pas de saveur, ni de scènes chocs. Michel Lamontagne nous sert une belle et surprenante tranche de space op.

Avec “Le souffleur dans la lampe”, Jean-Pascal Martin est bien dans le ton des deux premières nouvelles avec un mode assez intimiste. Un homme retrouve un objet de son passé, une vieille lampe à pétrole, et, en l’allumant, il revoit des scènes de son passé. Le personnage revit des scènes clés, des moments où il n’a pas su faire le bon choix, mais il l’ignorait à l’époque. Un brin nostalgique, sentant bon les regrets, ce texte éveillera en chacun de nous des souvenirs.

Gabriel Veilleux fait moins dans la dentelle, avec un cuistot dans un milieu fermé qui ne respecte guère les règles de précaution, tout à sa faim de viande. Il infecte toute la station pour nourrir ses membres qui attendent une relève qui ne vient pas. “Le goût de la viande” va crescendo dans l’horreur des événements, chacun change, aussi bien physiquement que mentalement, plongeant dans la folie. À bien y réfléchir, l’ensemble ne fonctionne pas trop, car difficilement crédible (le cuistot fait vraiment n’importe quoi, sans que personne n’y prête attention), mais la lecture n’en est pas moins plaisante.

“Les yeux de son père” relève de la fantasy, le début en est lourd et n’incite pas vraiment à y plonger. Et ce n’est pas la révélation finale qui a réussi à éveiller mon intérêt pour ce texte de Noémie Wiorek que j’ai trouvé pénible.

L’article “Sur l’autonomie de l’horreur : essai de théorie générique” de Marc Ross Gaudreault ne manque pas de pertinence. Où se situe l’horreur dans le paysage éditorial actuel ? Il la définit, montre comment elle peut déborder de son cadre, imprégnant par exemple le policier. C’est bien vu et la réflexion trouve un certain écho avec la partie critique où deux ouvrages relèvent clairement de l’horreur, genre qui me semble bien plus actif au Canada qu’en France.

Jean-Pierre Laigle s’intéresse à “La création de peuples nains dans la science-fiction”. L’homme joue au démiurge, fait de petits êtres vivant des sujets d’expériences, les observe... L’article pose bien des questions sur l’éthique, sur la folie à créer la vie.

Ce numéro 55 de « Brins d’Éternité » abrite pour la majorité de belles nouvelles, dont trois animées par une certaine forme de tendresse, mot qui revient souvent dans l’éditorial, et deux articles aussi instructifs qu’intéressants.


Titre : Brins d’Éternité
Numéro : 55
Éditeurs : Guillaume Voisine, Ariane Gélinas, Alamo St-Jean
Couverture : Cyril Rolando
Illustrations intérieures : Eve
Genres : nouvelles, articles, critiques, entretiens
Site Internet : Brins d’Éternité
Période : hiver 2020
Périodicité : quadrimestrielle
ISSN : 1710-095X
ISBN : 9782924585146
Dimensions (en cm) : 14,1 x 21,6
Pages : 132
Prix : 10 $ CAD



Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
4 mai 2020


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