Le belge Robert Reumont est l’auteur de la série « In Vino Veritas » qui s’enrichit d’un huitième tome : « Les dentelles pour linceul », même si « De pages en plages » et le présent roman n’arborent pas le macaron du meilleur effet pour les connaisseurs.
Il faut dire que l’aventure éditoriale des volumes de la série s’avère mouvementée. Les éditions Corsaires ont repris dans leur collection policière les premiers tomes et ont publié les suivants jusqu’au septième qui ne respectait pas la ligne directrice : une enquête dans le milieu viticole. Alors « De pages en plages » est sorti chez Melibée qui a fait faillite depuis, mais a été réédité aux éditions Paulo Raman ( Paris).
Quant aux « Dentelles pour linceul », il est disponible depuis fin mars aux éditions St Honoré ( Paris).
Même si la quatrième de couverture ne dit rien sur les lieux de cette nouvelle enquête de l’OENO (Office des Enquêtes Nationales Œnologiques), c’est sûrement l’occasion de retrouver la fine équipe composée du commissaire Placide Boistôt, de la belle Wyvine et du gaffeur Joseph Marnay.
Chaque tome est l’occasion de visiter un terroir français, aussi bien par sa géographie que par sa gastronomie et ses domaines viticoles. Par exemple : « Le crime nouveau est arrivé » ramène au Beaujolais. Placide est un épicurien à la culture large qui cite Rabelais à tour de bras, n’a pas la langue dans la poche, connaît les adresses pour goûter de bonnes bouteilles et faire un succulent repas. Il n’aime pas être dérangé, nommant son smartphone l’Insupportable. Bref, profiter de la vie est sa philosophie de tous les jours et, depuis « De pages en plages », ses rapports avec Wyvine ont changé. Comment pouvait-il résister aussi longtemps à sa collègue, la sculpturale Wyvine que les hommes admirent et les femmes jalousent ? Wyvine intrépide et courageuse qui fonce alors que Placide hésite encore. Les silhouettes, une création à mettre au crédit des éditions Corsaires, représentent justement ces deux-là et donnent clairement le ton ! Quant à Joseph, il n’est pas à une gaffe près, n’hésitant pas à donner de sa personne, à bricoler pour arranger tout le monde, sans que les autres apprécient ses efforts souvent voués à l’échec.
La possibilité de retrouver ces trois-là dans « Les dentelles pour linceul » ne peut qu’être un plaisir, l’assurance de voyager au fil des pages, de prendre l’apéro au moindre prétexte, de se réunir autour d’une bonne table, le tout dans le cadre d’un polar non dénué d’humour, ce qui n’en est que meilleur.
Autant dire que les romans de cette série sont bons pour le moral ce qui, par les temps qui courent, n’est pas négligeable.
Titre : Les dentelles pour linceul
Auteur : Robert Reumont
Couverture : Thierry Ferrez
Éditeur : Éditions St Honoré
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 433
Dépôt légal : mars 2020
ISBN : 9782407015962
Prix : 22,90 €
Robert Reumont sur la Yozone :
In Vino Veritas : « Le Ventoux pour témoin »
« De pages en plages »
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