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Dehors, les hommes tombent
Arnauld Pontier
Les éditions 1115, Novella, science-fiction, premier trimestre 2020, 92 pages, 7€

L’Homme n’est plus, il a perdu la bataille contre sa création la plus aboutie, les Semblants, les androïdes ultimes pourtant chargés de sa protection. Ces derniers ont compris que le plus grand ennemi de l’Homme n’était que lui-même et se sont chargés de purger la Terre de son bourreau.
Des millénaires plus tard, il ne reste visiblement plus qu’un Semblant, errant sans but défini et se posant bien des questions sur les événements passés qui s’effacent au fil du temps de sa mémoire.
Près de l’ancienne statue de la liberté, il trouve un site lui permettant de se régénérer et d’envisager un futur.



Dans sa collection Novella, les éditions 1115 ont déjà publié « Sur Mars » d’Arnauld Pontier, le récit de la première expédition sur Mars. Avec le présent « Dehors, les hommes tombent », l’auteur a choisi de rester sur Terre, mais dans un lointain futur. Le contexte est minimaliste, car il ne reste plus qu’un Semblant, même si ce dernier rencontre une autre forme robotique avancée qui ne fait qu’un bref passage. On peut d’ailleurs douter de la pertinence de cette intervention qui n’est pas des plus convaincantes. Ce survivant permet aux lecteurs de comprendre comment la situation a pu en arriver là, comment les hommes ont creusé leurs propres tombes à force de chercher à se protéger à tout prix. Modifier son environnement, le plier à sa convenance, voilà ses anciens credo, mais sans changer de comportement.

Ce Semblant voyage en quête de réponses, mais il plonge petit à petit dans l’oubli avec un corps qui se dégrade. Sa régénération lui apporte un nouveau souffle, des idées plus précises sur ce qu’il a vécu, ce qu’il a perdu. Peut-il connaître des regrets ? L’histoire n’est pas dénuée d’une certaine philosophie, car ce Semblant ne cesse de s’interroger, de revenir sur le passé et de se projeter dans un hypothétique futur. A-t-il développé une forme de conscience ? La présence humaine lui manque-t-elle ? Un futur peut-il exister s’il reste seul ? Bien des questions planent sur cette novella qui se déroule pour l’essentiel dans une atmosphère feutrée, dans un cocon protecteur comme un retour dans la matrice, dans la caverne de Platon propice à l’introspection.

« Dehors, les hommes tombent » se révèle subtile, cette novella éveille l’interrogation sur le rôle de l’Homme, sur ses devoirs envers le futur de l’Humanité comme de la planète. Sans grands effets et sans trop entrer dans les détails, Arnauld Pontier nous offre une tranche d’avenir apte à remettre les comportements en question, à se pencher sur un progrès galopant qui peut aussi se révéler destructeur. En 90 pages environ, « Dehors, les hommes tombent » soulève le débat et n’est pas sans déranger. Ce Semblant n’est autre que nous-même et, en cela, cette novella fait mouche.


Titre : Dehors, les hommes tombent
Auteur : Arnauld Pontier
Photo de couverture : 2020 © Victor Yale
Éditeur : Les éditions 1115
Collection : Novella
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 92
Format (en cm) : 11 x 15
Dépôt légal : premier trimestre 2020
ISBN : 9791097100605
Prix : 7 €


Chez le même éditeur :
- « Orwell m’a tu » de Bruno Pochesci
- « Scories » de Bruno Pochesci
- « Sur Mars » d’Arnauld Pontier
- « Contes hybrides » de Lionel Davoust
- « Infiniment » de Louise Roullier

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
3 mai 2020


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