Dans le septième tome, le conseil des espèces, composé d’un proviseur pour chaque groupe d’animal, se réunit pour élire le Beastar. Ce vote est déterminant non seulement pour l’école mais pour la coexistence entre les espèces. En effet, chaque espèce a un comportement dominant et les relations entre elles sont très tendues. Les flamants ont une âme d’artiste, les éléphants sont égoïstes, les carnivores arrogants… On découvre peu à peu que la société est injuste. Considérés comme inoffensifs, les herbivores peuvent suivre leurs instincts, notamment sexuels, mais un carnivore doit sans cesse se maîtriser.
Bien que transformant les animaux en être intelligents, Paru Itagaki cherche à rendre son récit le plus crédible possible en étant parfois très concret : lors du conseil des espèces, une souris utilise un mégaphone pour se faire entendre des grands fauves.
Pendant ce temps, dans l’institut Cherryton, Legoshi revient à l’école après un acte héroïque : il a sauvé Haru, son amie et amoureuse.
Ce personnage est une grande réussite de la série. Bien qu’il soit un carnivore physiquement puissant il a fait le choix de la médiocrité. Seul l’amour l’a fait sortir de ses habitudes. Il est cependant très heureux de retrouver sa routine. Néanmoins, quelque chose a changé. Il entend des voix et réagit avec une violence disproportionnée qui effraie ses camarades de chambrée. Legoshi est-il devenu fou ?
Il est, en fait, un des rares élèves à voir le vigile de l’école. Six yeux, un crotale immense. Ce dernier choisit exceptionnellement de se révéler à Legoshi car il décèle un potentiel dans ce loup.
On suit également le parcours atypique de Louis, fils adopté d’une famille très riche de la ville. Déçu par le monde, ce cerf a quitté l’école et dirige le gang des lions dans la guerre entre jaguars, varans et renards pour le contrôle du marché noir. Cet anti-héros est subtilement décrit. Louis veut s’affranchir de sa condition et de la loi du plus fort qui régit les relations entre les espèces. Il mange de la viande, boit de l’alcool et se fait passer pour un prédateur. Mais son corps rejette ces toxines. Il dépérit mais préfère mourir de faim plutôt que de céder.
Des épisodes changent complètement d’univers. Le lecteur découvre Cosmo l’okapi, une des rares herbivore à oser être stripteaseuse. C’est également une figure paradoxale. Elle semble dépressive mais c’est elle qui contrôle le show et les désirs des puissants carnivores.
De son côté, Legoshi a choisit de devenir le protecteur du lycée et suit l’entraînement de Gouhin. Ce panda tient une clinique pour les « carnis », les accros à la viande, et les aide à se désintoxiquer. Alternant exercices physique et méditation, il demande au loup de changer de visage afin d’être plus avenant. Legoshi surmonte le premier test avec brio : méditer devant un morceau de viande sans le dévorer. Son corps suit sa transformation mentale. Le dessin réussit la prouesse d’être à la fois vif et précis. Paru Itagaki met par exemple en évidence la croissance de Legoshi en montrant ses doigtsse transformant en griffes menaçantes. Son corps se muscle mais en même temps sa mâchoire devient moins puissante.
On suit également la vie du lycée. Les autres carnivores ne pensent qu’à savoir si Legoshi a pu coucher avec la lapine. Après la mort de l’alpaga Tem, un nouvel herbivore rejoint le club de théâtre. Pina est un mouflon de seconde très prétentieux et l’exacte opposé des personnages précédents. C’est un hédoniste qui vit selon ses passions et suit ses instincts sans s’occuper de la morale collective.
Beastars (T7) et (T8)
Série : Beastars
Scénario : Paru Itagaki
Dessin : Paru Itagaki
Éditeur : Éditions Ki-oon
Pagination : 208 pages en noir et blanc
Format : 11,5 x 17,5 cm
Dépôt légal : 7 novembre 2019 et 2 janvier 2020
Numéro ISBN : 979-10-327-0505-6 et 979-10-327-0576-6
Prix public : 6,90 €
Illustrations © Paru Itagaki et Éditions Ki-oon (2020)
