Enfin, moi, je me suis embarquée sans réserve sur le Drakar...
Je n’ai pas ramé pour entrer dans le récit. Je suis littéralement tombée sous le charme.
Pour résumer sans dénaturer :
3 peuples qui s’affrontent sans relâche. Pour un territoire.
Nous les retrouvons au début du récit, dans la bataille, le conflit juste avant les compromis qui vont leur permettre de vivre ensemble.
3 peuples, les Celtes, les Anglo-Saxons et les Vikings.
Guy Gavriel Kay pour s’affranchir de l’histoire les nomme autrement : Cyngaëls, Anglcyns et Earlings.
3 hommes jeunes qui vont s’affranchir de leurs lignées (leur parenté, leur tribu) pour aller vers les autres. 3 fils et leurs pères...
3 femmes et une fée. Ou les différentes expressions de la féminité dans un monde où doucement la féminité est interdite de pouvoir...
Et avec les mots, c’est comme si je dévidais un ouvrage à la manière de la tapisserie de Bayeux de la Reine Mathilde, fille de viking...
Comme un avant-goût d’une ballade en Brocéliande... Ce n’est pas très loin du cycle arthurien...
Comme des enluminures...
Cela se lit facilement...C’est un imagier du moyen-âge, des saynettes de vie qui illustrent le propos.
Certains se plaignent de la difficulté à entrer dans le récit. Moi, je me suis immergée totalement et avec un plaisir intense de lectrice.
Juste assez de féerie pour que cela reste crédible. La fée peut être perçue comme un fantasme de la féminité.
Ce n’est pas vraiment de la fantasy. C’est une œuvre littéraire qui donne à comprendre les codes, les clés d’un monde disparu...
C’est un roman sur l’humanisme aussi, comme quoi les peuples doivent faire des compromis, tendre la main, accepter la culture de l’autre pour enrichir la leur.
Comme quoi l’échange est la seule issue, le métissage.
Bon, je connais des lecteurs masculins qui me disent que Kay est un auteur pour « filles ». Je ne suis pas d’accord.
Certes, la vie quotidienne est plus détaillée que les combats. Mais justement, c’est plus intéressant, plus informatif.
J’aime mieux savoir comment les gens rêvent, tissent, cuisinent, décorent leurs boucliers, plutôt que la manière dont ils se trucident. En ce sens là, oui, c’est peut être un auteur plus proche de Marion Zimmer Bradley...
Guy Gavriel Kay a sa manière à lui de vous conter l’histoire. C’est bien ça justement. Il la conte.
Comme un conteur... Il l’embellit peut-être. Il l’enchante d’un zeste de magie.
Il impose une poésie...
Comme un ménestrel...
Ce n’est pas l’histoire réelle mais elle est peut-être plus proche de la réalité de la vie. Plus proche, parce que cette histoire raconte les rêves par le biais des mythologies.
Ils sont quelques-uns à pratiquer de cette façon depuis Tolkien.
D’ailleurs Guy Gavriel Kay a travaillé sur « Le Silmarillion » et reconnaît son lien de famille avec Tolkien.
Mais il est aussi proche du travail de Robert Holdstock (Ne manquez pas les sorties en poche de « Celtika » et « Le graal de fer » )*
Tout comme G.G. Kay est en accord avec sa traductrice, Elisabeth Vonarburg qui écrit dans « Chroniques du Pays des Mères »(en livre de poche et à lire absolument) « Les histoires étaient peut-être simplement un autre côté de l’histoire ». Un côté qui en dit beaucoup plus... Parce qu’il parle en direct avec le cœur et l’âme
Titre : Le Dernier Rayon du Soleil
Auteur : Guy Gavriel Kay
Traduction : Elisabeth Vonarburg
Couverture : Elodie Saracco
Illustration : Larry Rostant
Nombre de pages : 487 pages
Éditeur : Le Pré aux Clercs
Collection : Fantasy
Site Internet de l’auteur : www.brightweavings.com
Site Internet de l’éditeur :
http://www.horscollection.com
Directeur de collection : Bénédicte Lombardo
Dépôt légal : 20 avril 2006
Format : 16 x 3x 24
ISBN :2-84228-242-6
Prix : 21 euros
*Pour information :
Robert Holdstock
Celtika, volume 1, ISBN : 2266139029, Pocket
Le graal de fer, volume 2, ISBN : 2842281888, Pré aux Clercs