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Prince des Ténèbres
Film Américain de John Carpenter (1987)
20 avril 1988


Genre : Fantastique, horreur
Durée : 1h43

Interdit aux moins de 12 ans
Prix de la Critique au Festival du Film d’Avoriaz (1988)

Avec Donald Pleasance (Père Loomis), Victor Wong (Professeur Howard Birack), Jameson Parker (Brian Marsh), Lisa Blount (Catherine Danforth), Dennis Dun (Walter), Susan Blanchard (Kelly), Anne Marie Howard (Susan Cabot), Ann Yen (Lisa), Ken Wright (Lomax), Dirk Blocker (Mullins), Jessie Lawrence Ferguson (Calder), Alice Cooper (un clochard), Robert Grasmere (Frank Wyndham), Peter Jason (Dr Paul Leahy), Thom Bray (Etchinson), Joanna Merlin (Femme au sac), etc.

Une vieille église paumée et quasi désaffectée des quartiers miteux de L.A. Un étrange objet qui contient un liquide vert qui émet de mystérieuses radiations. Le rassemblement imprévu des SDF du quartier devant les lieux consacrés comme s’ils attendaient quelque chose... Une équipe de chercheurs composée d’étudiants, de scientifiques et d’un religieux, tous décidés à percer l’énigme.
Des visions-hallucinations-messages du futur, on ne sait pas vraiment, prévenant d’un danger imminent. Des mutations inexplicables...
Et si tout cela n’était que les prémisses annonçant la naissance du fils de Satan, l’Antéchrist ?

Lorsque John Carpenter se lance dans la réalisation du « Prince des Ténèbres » à la demande des productions indépendantes Alive Films (USA), il sort d’une suite d’échecs commerciaux dont le plus flagrant et le plus injuste est celui qui concerna son merveilleux « Les Aventures de Jack Burton dans les Griffes du Mandarin » (1986). Certes, tout le monde garde en mémoire l’excellent « The Thing », remake brillant d’un classique du cinéma d’après-guerre, mais Hollywood est une jungle impitoyable. Quand ça ne rapporte pas assez, on ne finance plus un looser déficitaire. Point barre !
Véritable bouée de sauvetage créatrice malgré des moyens financiers réduits, la société Alive Films lui permettra de réaliser coup sur coup deux monuments du cinéma fantastique ou de Science Fiction. « Invasion Los Angeles » en 1988 et ce « Prince des Ténèbres » dès 1987.
Il faut dire que John Carpenter a les mains libres, les pleins pouvoirs et peut donc faire ce qu’il veut. Seule obligation, tenir son budget minime. Ce qui apparaît comme un frein rédhibitoire pour de nombreux réalisateurs moins talentueux est souvent chez Carpenter, comme on le constatera tout au long de sa cinématographie, une véritable opportunité. Obligé de se recentrer sur son histoire et sa réalisation, cette contrainte l’incite bien souvent à se concentrer justement sur son propos.

Film d’horreur intégral, angoisse à tous les étages et scènes gores sans concession pimentent un long métrage ancré dans la peur, « Prince des Ténèbres » n’a pas fini de vous terrifier. Vous ne longerez plus jamais, nuitamment, les murs d’une église perdue avec un sentiment de totale sécurité après ça !
Construisant une histoire crédible dans laquelle il a l’intelligence de mélanger habilement croyances religieuses et connaissances scientifiques, Carpenter se garde bien d’expliquer quoi que ce soit au final. Séance hallucinatoire dégénérant sous le coup de la folie des participants, expérience mystique et diabolique passablement perturbante, communication aventureuse et dangereuse avec une civilisation future, nul ne sait et nul ne saura (na !) exactement ce qu’il en était.
Dans l’intervalle, il y aura eu des dégâts, des morts et pas mal de sursauts imprévisibles pour le spectateur pétrifié sur son fauteuil.

« Prince des Ténèbres » est une formidable leçon de “fout les jetons” ainsi qu’un acte de bravoure cinématographique. Utilisant des décors minimalistes (une église, quelques pièces quasiment vides), le talent d’une équipe de maquilleurs transformant les corps et les visages avec une étonnante sauvagerie, ce maître américain de la peur viscérale se permet aussi quelques clins d’œils cinéphiliques et démoniaques. Un petit exemple en passant, que ceux qui n’ont pas pensé à « L’Exorciste » durant quelques scènes de possession lèvent le doigt ?
Idem pour la présence ébouriffante et les apparitions imprévues de Alice “School’s Out” Cooper, coupeur de tête rock’n roll et adepte du grand guignol scénique, qui trouve ici un personnage de clochard angoissant à sa démesure.
Autre motif de satisfaction, John Carpenter réussit même à coller un peu de SF (univers parallèles et voyages dans le temps) sur une histoire fantastico-religieuse basique. Le pire ? Son explication ne rassure pas un instant mais convainc totalement...

C’est avec un grand « ouf ! » que l’on sort de la vision de ce monument de la peur tout à la gloire de nos terreurs ancestrales (les autres, la nuit, le mal, etc.) En fait de soulagement, c’est même avec une inquiétude certaine que l’on va se regarder dans son miroir après ça.

Pas rassurant, hein ! Normal, c’était le but initial de l’entreprise.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Prince of Darkness
Réalisateur : John Carpenter
Scénario : Martin Quatermass (John Carpenter)

Producteur : Larry J. Franco

Musique : John Carpenter et Alan Howarth
Phototgraphie : Gary B. Kibbe
Décors : Rick Gentz
Maquillages : Francisco X. Pérez (Frank Carrisosa), Mark Shostrom, Janis Clark
Effets spéciaux : Kevin Quibell
Montage : Steve Mirkovich

Production : Alive Films (U.S.A), Universal Pictures, (U.S.A)
Distribution : Cic (France), Universal Pictures (USA)

SITE INTERNET

Site officiel de John Carpenter (en Anglais)


Stéphane Pons
25 janvier 2006



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