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Le cyberespace de l'imaginaire




First on The Moon (The)
Film Russe de Aleksey Fedortchenko (2005)
11 novembre 2005


Genre : Anticipation (Docu fiction parodique)
Durée : 1h25

Prix Cinéma du Jury des Utopiales de Nantes 2005
Prix du Meilleur documentaire à la Mostra de Venise 2005

Aleksei Anisimov (Opérateur Commissaire du Peuple des Affaires Politiques Internes), Viktoriya Ilyinskaya (Nadezhda Svetlaya), Viktor Kotov (Mikhail Roshchin), Andrei Osipov (Fyodor Suprun), Anatoli Otradnov (Khanif Fattakhov âgé), Igor Sannikov (artiste de cirque), Aleksei Slavnin (Khanif Fattakhov jeune), Boris Vlasov (Ivan Kharlamov), etc.

Dans les années 30, en pleine époque Stalinienne, les Soviétiques auraient monté un programme spatial, collaborant même parfois avec les nazis.
Malheureusement, le résultat final ne fut pas à la hauteur des espérances et cette page d’histoire fut consciencieusement enterrée. Quoique...
Lorsque d’étranges débris sont retrouvés en pleine Cordillère des Andes, c’est tout un pan du passé qui ressurgit et va percuter frontalement la légende officielle de l’astronautique contemporaine.

Depuis plusieurs années, le genre du vrai-faux documentaire est en vogue. Prétexte à la moindre des extrapolations, il séduit et passionne, convaincant même certains esprits crédules de la véracité des thèmes abordés alors que tout est “canulardesque” au départ.
On ne compte plus ceux qui pensent que les dragons ont existé (si, si !) ou que les américains ne sont pas allés sur la Lune (c’est la faute à Kubrick !), sans parler de la mythique invasion extraterrestre en cours...
Effets à la « Capricorn One », relents paranoïaques à la « X-Files », besoin de croire des uns contre talent à raconter sérieusement n’importe quoi des autres, « The First on the Moon » (« Pervye na Lune » en Russe) de Aleksey Fedortchenko s’inscrit totalement dans cette case relativement récente de l’imaginaire télévisuel et cinématographique.

Conçu comme un documentaire type enquête à la « Envoyé Spécial », le film bénéficie d’un travail particulièrement soigné et approfondi sur toutes les supposées “anciennes” images, issues d’archives enfin retrouvées. Particulièrement intéressant pour qui s’intéresse à la défunte URSS ou à l’histoire de l’aéronautique moderne, la réalisation s’attache à faire croire que tout est vrai.
Le film finit donc par pencher dangeureusement et s’en retrouve un brin déséquilibré. C’est pas qu’on voudrait pas rentrer dans le truc mais c’est que par moments, on reste partagés. À vouloir tout expliquer, on fait disparaître les zones d’ombres et l’imaginaire du spectateur ne décolle pas. C’est soit trop gros, soit pas assez incroyable.

Maintenant, il faut bien l’avouer, le spectateur français est rompu plus régulièrement que de coutume à ce style d’exercice (merci Arte !). Un peu blindé le gars, on ne lui fait plus depuis la diffusion pour un premier avril 2004 resté dans la mémoire, du célèbre « Opération Lune » de William Karel !
Le jury, plutôt anglo-saxon (John Landis en tête), des Utopiales de Nantes 2005 avait été époustouflé par « The First on the Moon ». Visiblement, les jurés de la Mostra de Venise ont partagé le même enthousiasme. Ce n’est pas rien.

Faut-il voir dans nos réticences le contrecoup d’une habitude à l’imaginaire et l’incroyable alors que des esprits plus cartésiens marcheraient mieux sur ce sentier ? Possible.

Toujours est-il que si ce film nous a parfois passionné, étonné ou intéressé, il ne nous a pas ébahi.
L’exercice de style est certes brillant mais l’histoire et la conclusion que l’on sent arriver très vite se diluent peu à peu dans la trame du scénario. Beaucoup de travail et de sueur, pas assez de génie. L’équation, pour intéressante qu’elle soit, manque finalement un peu d’originalité.

S. P.

UNE AUTRE CRITIQUE

En direct des Utopiales (novembre 2005).

Dans la compétition internationale de cette année, nous était proposé un petit ovni, une étrangeté russe. Son sujet : l’idée que les russes aient envoyé un homme sur la lune, et ce dès 1938. La présentation du film adopte la forme d’un documentaire réalisé bien après les événements, regroupant d’une part des témoignages de personnes ayant vécu les entraînements et préparations successives, d’autre part des pseudo-documentaires ou films d’archives se voulant tournés à cette époque. Le principe aurait pu être sympathique...

Vous avez sûrement déjà été amusé par le visionnage de vieux documents d’actualités ; ce film joue, pour une partie de ses éléments, sur ce décalage ressenti alors que vous regardez ces témoignages surannés. Le réalisateur en rajoute une sacré couche par moment, ce qui rend des parties risibles. Pourquoi diable insérer la séquence de la dernière toilette de l’ingénieur en chef faisant des grimaces devant sa glace !

L’autre partie sombre vraiment encore plus dans le ridicule avec les destinées des différents intervenants. Il faut croire que le cirque ou le théâtre de nains présente une voie de reconversion intéressante pour les cosmonautes en perte de débouchés, serait-ce une critique de l’évolution de la recherche spatiale russe ?

Grâce à ses différents éléments composites, le film réussit donc à se présenter comme une alternance de différents documentaires pour la plupart plats, peu intéressants quand ils ne sont pas risibles, et l’on finit par retenir cette succession de non-réalisations comme aspect le plus important du patchwork. Surtout que le passage d’une séquence à l’autre se fait sans vraiment de transition ni même de lien logique. Seul semble compter la volonté de montrer un puzzle épars : piètre consolation pour le spectateur si cet objectif est réussi.

Ceci dit ce film est bien un ovni, d’abord parce que l’on se demande encore quel est l’intérêt de composer un tel assemblage à notre époque : un vieux film sur le même principe aurait eu au moins l’excuse de l’âge. D’autre part, il a tout de même réussi à entrer dans la sélection des Utopiales, chose assez incompréhensible, vu le niveau des autres compétiteurs et à gagner le Grand Prix.

K. A.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Pervye na lune (Russe)
Réalisation : Aleksey Fedortchenko
Scénario : Aleksey Fedortchenko, Ramil Yamaleev

Producteurs : Aleksey Fedortchenko, Dmitry Vorobyov
Producteur exécutif : Tatyana Ustyuzhanina

Musique : Sergey Sidelnikov
Photographie : Anatoly Lesnikov
Costumes : Olga Gusak
Maquillages : Larisa Kozlova
Montage : Ludmila Zalognevna

Production : Dea-Toris of Sverlosk Film Studio (Russie)


Stéphane Pons
Kevin Alessio
20 novembre 2005



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