Les deux nouvelles qui complètent le dossier sont en quelque sorte un prélude au prochain numéro spécial SF québécoise. Toutefois, j’ai connu Michèle Laframboise (“Pitch de vente aux Archétypes”) et Jean-Louis Trudel (“Lune verte”) plus inspirés et leurs nouvelles ne m’ont pas laissé grand souvenir.
Que Bruno Pochesci ait remporté un nouveau prix ne m’a guère étonné. Par contre, découvrir qu’il était membre du jury m’a fait une drôle d’impression. Si je ne me trompe pas le règlement du Prix Alain le Bussy avait déjà été modifié pour éviter de recevoir des nouvelles non inédites (je crois que c’était Jean-Louis Trudel qui s’était engouffré dans une brèche), alors il n’est pas impossible qu’il le soit à nouveau, ce qui éviterait une explication de texte. Néanmoins, Bruno Pochesci a laissé la somme versée au lauréat au second et troisième, ce qui est tout à fait honorable.
“La zone du Dedans” en appelle aux plus que centenaires pour sauver rien de moins que la planète menacée par un incident au CERN de Genève. Une idée de départ biscornue traitée avec humour, des personnages atypiques... la recette Pochesci fonctionne à plein... et avec succès.
Avec “La fille des couloirs”, Sylvie Gagnère projette le drame des migrants dans un cadre science-fictif. Rien de neuf dirais-je, mais son histoire s’avère touchante, elle appuie où ça fait mal, ce qui n’en est que plus salutaire.
J’aime beaucoup l’imaginaire de Celia Chalfoun qui, sans grands effets, délivre à chaque fois des nouvelles pleines d’humanité. Dans “Pour les oiseaux”, William travaille à maitriser les signes, ce qui est mal vu des non-initiés, car ils connaissent le pouvoir de ces gestes. L’histoire de cet enfant et de sa copine parle à chacun, car cela ressemble à des jeux d’enfants mais qui ne sont pas sans conséquences ici. Il y a de l’émotion, de l’innocence, de l’incompréhension. Un beau moment de lecture.
“Chroma” de Laurianne Gourrier, en charge de la rubrique Chroniques, m’a rappelé bien des bouquins qui m’ont fait vibrer, quand des colons essayaient de s’implanter sur une planète qui ne voulait pas d’eux. Quand le climatologue remarque un changement de couleur des arbres alentours, ils comprennent que bien des choses leur échappent et ils ne sont pas au bout de leurs surprises. Prenant du début à la fin, sans que l’auteure cherche à en faire de trop. Un texte très plaisant.
“Outretemps outrelangues” met en avant “Mécanopolis” de l’Espagnol Miguel de Unamuno, une courte nouvelle datant de 1913 et relatant l’arrivée d’un homme dans une cité mécanisée du futur. Une réédition bien vue.
Dans la partie rédactionnelle, “Musique et SF” s’intéresse à Pink Floyd et “Croisière au long du Fleuve” à Louis Thirion. Ces deux rendez-vous sont devenus incontournables. Suivent presque 40 pages de chroniques de livres, dont les curiosités du Docteur Stolze, et de bandes dessinées. De quoi donner des envies de lectures.
Un numéro de « Galaxies » dont j’ai bien aimé les nouvelles hors dossier et l’article de Jean-Pierre Laigle sur “Les pionniers”.
Titre : Galaxies Nouvelle Série
Numéro : 60 (102 dans l’ancienne numérotation)
Directeur de publication : Pierre Gévart
Couverture : Barpov
Type : revue
Genres : SF, études, critiques, entretiens...
Site Internet : Galaxies
Dépôt légal : juillet 2019
ISSN : 1270-2382
N° ISBN : 9782376250807
Dimensions (en cm) : 13,8 x 20,9
Pages : 192
Prix : 11€
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