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Contes hybrides
Lionel Davoust
Les éditions 1115, Novellas, recueil de trois nouvelles, Fantasy/science-fiction, troisième trimestre 2019, 140 pages, 7€

Sous une livrée élégante avec sa bonne prise en main et sa couverture arborant un improbable hippocampe dont la tête n’est pas sans rappeler une licorne, ce recueil regroupe trois longues nouvelles de Lionel Davoust. Publiées entre 2010 et 2015 dans trois anthologies, elles soulèvent le voile de la réalité et interrogent sur la perception que nous avons de notre environnement avec nos regards formatés, dénués de tout émerveillement.



Dans “Le sang du large”, un écrivain de fantasy a perdu son inspiration. Il cherche à la retrouver en s’isolant sur une île, en évitant toute distraction, mais rien n’y fait, il ne croit plus en ce qu’il écrit. Toute magie l’a quitté, jusqu’à ce qu’une promenade lui redonne la foi. Sur un mode intimiste, Lionel Davoust décrit avec justesse les affres de l’écrivain face à la feuille blanche, le désespoir comme moteur, la découverte de la féérie...

“Point de sauvegarde” s’avère plus remuant avec une mission militaire visant à supprimer le brouillage autour d’un complexe dans la jungle. Trois sortes de cyborgs y sont envoyés. Toute leur technologie embarquée ne leur suffit pas à appréhender le problème. D’une, elle se révèle inopérante et de deux, la situation leur échappe totalement. La condition humaine est ici remise en question avec les trois envoyés dans des enveloppes artificielles qui doutent de leur environnement. Amoindris, certains d’être capables de gérer n’importe quel souci, ils se retrouvent perdus, surtout quand la réalité se révèle perturbée. La technique est mise à mal et l’absence de cette béquille montre toute la dépendance qu’elle crée.

“Bienvenue à Magicland” en compagnie du Troll Garam qui rêve de devenir soigneur de licornes. Dans ce parc, il a du mal à gérer la bêtise des visiteurs et s’en confie à son psy. Les saisons passent et Garam se rapproche de son objectif.
Sur un mode humoristique, le lecteur est plongé dans un monde où l’humain n’est plus, supplanté par les Trolls, tout comme les Elfes qui n’ont pu leur résister. Les licornes ne sont pas les animaux paisibles imaginés, mais elles fascinent toujours autant. La création de l’auteur fait merveille et transpose les zoos dans un autre contexte, avec exactement les mêmes problématiques.

Trois nouvelles sur des modes très différents soulèvent le voile de la réalité. Si “Le sang du large” le fait de manière légère, n’offrant qu’un bref aperçu de ce qui se cache derrière, “Bienvenue à Magicland” le lève totalement, nous mettant face à une alternative amusante, éloignée et si proche à la fois. Dans “Point de sauvegarde”, la transition est moins flagrante, plus subtile et se fait à travers le regard des personnages retrouvant leur part perdu d’humanité.

Lionel Davoust invite avec bonheur la féérie dans ces pages. À travers trois nouvelles différentes mais se complétant, il enchante les lecteurs par son imaginaire attrayant.
Autant dire que ces « Contes hybrides » méritaient largement d’être remis en avant, surtout de si belle manière.


Titre : Contes hybrides
Auteur : Lionel Davoust
Photo de couverture : 2019 © Victor Yale
Éditeur : Les éditions 1115
Collection : Novellas
Site Internet : page recueil (site éditeur)
Pages : 140
Format (en cm) : 11 x 15
Dépôt légal : troisième trimestre 2019
ISBN : 9791097100490
Prix : 7 €


Chez le même éditeur :
- « Orwell m’a tu » de Bruno Pochesci
- « Scories » de Bruno Pochesci
- « Sur Mars » d’Arnauld Pontier

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
17 septembre 2019


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