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Bootblack ½
Mikaël
Dargaud

Sur le front, en 1945, la guerre ne laisse que mort et désolation dans son sillage. Al, soldat américain, seul rescapé de son unité, enterre ses compagnons… Entre ces tombes de fortune, une question le submerge : qui est-il vraiment ? Un mot surgit des profondeurs de sa mémoire : Altenberg. Le nom du village natal de ses parents, en Allemagne : son prénom. Et puis l’altercation avec son père, la fugue et, lorsqu’il rentre chez lui, les flammes. Il a 10 ans, il ne lui reste plus que la rue et l’amitié de Shiny. Débrouillards, les gamins survivent en cirant les chaussures des cols blancs. Mais quand Al croise le regard de Maggie, il comprend que “ça”, cette vie là, ne peut pas suffire. Al décide alors de prendre son destin en main.



Après « Giant », un précédent diptyque qui relatait la vie d’un ouvrier immigrant irlandais bâtisseur de gratte-ciel, Mikaël, auteur, dessinateur, coloriste autodidacte franco-canadien, poursuit son évocation du New York d’avant guerre avec une nouvelle oeuvre en 2 volumes qui met cette fois en scène le fils d’un couple d’immigrés allemands.

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Un récit qui nous entraîne aux côté de Al dans les ruelles sombres et misérables de Big Apple, peuplées de bandes de gosses livrés à eux-mêmes, après que leurs parents aient quitté le vieux continent dans l’espoir d’une vie meilleure. Al, lui, a choisit de rester dans le droit chemin et survit avec son pote Shiny en cirant les chaussures des cols blancs de Wall Street. Enfin, jusqu’au jour où il déclare sa flamme à Maggie, la fille du marchand de légumes du coin de la rue, qui lui fait immédiatement comprendre qu’ils ne sont pas du même monde. C’est ainsi qu’Al accepte finalement de s’associer avec Joseph « Diddle » Bazilsky, un jeune pickpocket ambitieux, pour se faire plus d’argent et pouvoir impressionner sa belle. Avec Shiny, Buster (un gamin muet) et Diddle Joe, les désormais “Loups de l’East River” deviennent, sous le couvert du cirage de chaussures, les coursiers d’une bande de truands locaux.
Al n’imagine pas encore que la guerre qui menace lui donnera bientôt rendez-vous avec son passé.

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Si on retrouve dans ce premier tome des éléments et personnages déjà présents dans le précédent diptyque de l’époque américaine de Mikael, à commencer par Al et Shiny que l’on pouvait apercevoir dans le tome 2, « Bootblack » n’est pas une suite à « Giant » dont il se démarque en adoptant une forme narrative totalement différente. A vrai dire, « Bootblack », s’inscrit, à plus d’un titre, comme une sorte d’hommage au film de Sergio Leone, « Il était une fois en Amérique », avec lequel il partage une narration éclatée sur 3 époques (1945, 1929, 1935), le quartier où se déroule l’action, le récit d’une amitié qui tourne à la rivalité amoureuse, et auquel il adresse nombre de clins d’oeil plus ou moins appuyés.

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Un récit aux personnages riches, sans manichéisme aucun, que le trait de Mikaël fait évolués dans une sorte de sépia tirant sur le vert ou l’ocre jaune et confère à ce premier tome de « Bootblack » une sensation d’immersion que renforcent des décors d’une grande précision, mis en valeur par des cadrages très cinématographiques et des contre-plongées oppressantes qui servent à merveille le propos.
Une vraie réussite, dans laquelle chaque case fourmille de détails et où rien n’ai laissé au hasard.

NB : A noter, en fin d’album, un cahier graphique de 8 pages


Bootblack T1
Série  : Bootblack
Scénario : Mikaël
Dessins  : Mikaël
Couleurs  : Mikaël
Editeur  : Dargaud Bénélux
Collection  : Hors collection Dargaud
Format  : 24,1 x 31,8 cm
Pagination  : 64 pages couleurs
ISBN  : 9782505072577
Parution  : 7 juin 2019
Prix public : 14.00 €


Illustrations © Mikaël / Dargaud Bénélux



Bruno Paul
6 août 2019




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