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Brèves sans comptoir - 2
Jim Canari
Vérone, maximes, 65 pages, 2ème trimestre 2019, 10,50 €


Il se nomme Jim Canari, alias Jean-Luc Ditsch, il est batteur de formation et de profession, mais il se plait à battre également, encore et encore, les sens et sonorités du langage, qu’il martèle, mène à la baguette, passe au mixeur, et restitue sous forme de maximes et de jeux de mots.

Par le bais de l’ironie, Jim Canari nous parle d’un monde qui laisse quelque peu à désirer. Un monde stuporeux surpeuplé par l’ « homo ça pionce », où nous avons perdu la main à peu près sur tout, y compris la météorologie, domaine dans lequel les ordinateurs font désormais « l’appli et le beau temps » ; un monde où à force de polluer nous sommes obligés de manger du poisson bas de gamme en un juste « retour de bas thon », et où nous ne protégeons les esturgeons que parce que nous avons « besoin d’oeufs ».

Il est vrai aussi que les temps sont durs : chacun sait que les employés des usines doivent respecter « l’étau horaire », que les prix des loyers mettent « les colocs à terre », sans parler du fait qu’il est bien difficile de grimper dans l’échelle sociale avec des « mini-mâts sociaux ». On l’aura compris : il n’y a plus guère que les milliardaires pour « voir la vie en Rolls ».

Encore n’aborde-ton pas les problèmes de sécurité. Les terroristes utilisent librement « internet exploseur », les pilotes de lignes peu soucieux de nos existences nous envoient au tapis en essayant de « dépasser leurs potes en ciel », et lorsqu’un piéton se fait renverser dans la rue les secours, immuablement, « arrivent trottoir ».

Dès lors, comment survivre dans cette époque vouée à « l’autoselfiesance », quand on voit ce qu’on voit, grâce à Sainte Thérèse, qui, à force de vouer sa vie aux autres, nous a permis d’ « ouvrir Lisieux » ? Mais tout n’est pas peut-être pas perdu car fort heureusement les agriculteurs ont des « idées légumineuses ». Et on peut encore apprécier les merveilles du monde ici et là, comme devant une femme tout juste maman qui devient « mère veilleuse ». Autant profiter tant qu’on peut des petites choses et ne pas considérer qu’il ne nous reste que la mort, car, « rien que la citer, ça fait pas en vie ». Sans compter qu’une fois qu’on est mort on se passe de tout « comme en terre », et que le paradis ne vaudra pas forcément mieux, car « la crise existe en ciel ».

Dans ces « Brèves sans comptoir », il y a un peu de tout, des maximes à l’ancienne, avec leur note tantôt cynique, tantôt désespérée, tantôt moralisante, des constats de société faits sur un ton distancié et goguenard, des vérités éternelles passablement convenues, mais aussi, et avant tout, on l’aura compris, de ces jeux de mots tantôt délicats et tantôt effroyables, tantôt subtils et tantôts rugueux auxquels se prêtent sans vergogne les pratiquants assidus de cette forme particulière d’esprit qui insupporte les uns et réjouit les autres. Des jeux de mots parfois torturés, volontairement tordus, sciemment tirés par les cheveux, et jubilatoirement insérés à l’emporte-pièce dans les sonorités du langage. Il faudra se triturer quelques secondes les neurones pour en comprendre certains, mais tous obéissent à l’immuable loi de jeux de mots : pires ils sont, plus on s’en amuse. Comme l’indique le titre, ces « brèves sans comptoir » sont bien évidemment sans prétention : on grimace, on s’amuse, on s’esclaffe – c’est là l’essentiel.

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Titre : Brèves sans comptoir – Volume 2
Série : Brèves sans comptoir
Auteur : Jim Canari (alias Jean-Luc Ditsch)
Couverture : Jim Canari
Éditeur : Verone
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 68
Format (en cm) : 15 x 21
Dépôt légal : 2ème trimestre 2019
ISBN : 9791028408305
Prix : 10,50 €


Hilaire Alrune
19 juillet 2019


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