An 11 de l’ère Bunka (1814), à Edo.
Kastushika Hokusai vit dans un capharnaüm, ou plutôt son atelier, avec sa troisième fille, O-Ei. Surnommée Ago à cause de son menton un peu fort, elle est également peintre mais n’arrive pas à percer. Coureur de jupons, il peint des estampes érotiques. Elle s’occupe de tout et surtout, le remplace dans l’exécution de certaines commandes quand il n’est pas inspiré. Malgré tout, son talent n’est jamais remis en cause.
“Miss Hokusai”, est connu sous le nom de “Sarusuberi” au Japon, a paru entre 1983 et 1987 dans le magazine Weekly Manga Sunday, puis en 1996 en trois volumes, avant d’être adapté en film en 2015. Sans être une biographie, ce manga nous dévoile la vie et l’oeuvre de Kastushika Hokusai et surtout de sa fille libérée O-Ei.

O-Ei n’est pas une femme conventionnelle, puisqu’elle tient de son père. N’ayant rien de féminin, elle ne trouve pas de mari (ce qui ne lui pose aucun souci, puisqu’elle n’en cherche pas). Femme libre, elle fait partie des femmes émancipées du début du XXème siècle : elle boit, fume et fréquente des quartiers chauds.

Au fil des pages, l’immersion est totale dans ce Japon de l’époque avec les us et coutumes, les superstitions et croyances. L’auteure défunte, Hinako Sugiura, est une des mangaka les plus connues. Historienne spécialisée dans la vie et coutumes du Japon de l’ère Edo, elle a beaucoup travaillé pour le cinéma. Le dessin est précis et soigné avec un découpage dynamique.

Grand classique du manga japonais, “Miss Hokusai” est intéressant avec des passages drôles. Les 360 pages se lisent en plusieurs fois pour apprécier l’histoire. Le tome 2 est prévu en avril prochain, j’ai hâte.
Miss Hosukai (T1)
Auteur : Hinako Sugiura
Traducteur : Patrick Honnoré et Ryoko Sekiguchi
Éditeur français : Editions Picquier
Collection : Picquier Manga
Format : 150 x 220 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 360 pages
Date de parution : 7 février 2019
Numérotation ISBN : 9782809713923
Prix : 19 €
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