Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Gandahar n°15 - Créatures, premier contact
Une publication de l’association Gandahar
Revue, n°15, SF - fantasy - fantastique, nouvelles - chroniques, décembre 2018, 142 pages, 8€

Dans le sillage du film « Premier Contact », « Gandahar » a invité ses auteurs à se pencher sur les conditions ou circonstances d’un tel événement, à la fois espéré et redouté.



Robert F Young donne le ton avec “La fenêtre magique”, un texte certes mineur mais qui rassemble tout ce qui fit le charme de cet écrivain américain : une indéfinissable mélancolie, une fragile introspection intérieure, une réelle poésie liée aux personnages ou aux situations qu’ils vivent.
“Petite chose” de Wilfried Renaut aborde pour sa part le point de vue extraterrestre du contact. Hélas, si l’histoire est correctement ficelée, les réactions de nos « aliens », elles, sont bien trop humaines pour nous paraître étrangères.
“Tout feu tout flamme” de Sarah Delysle nous entraîne dans une mine où apparaît soudain une flamme destructrice, qui prend peu à peu une apparence humaine. Une magicienne se charge de la dompter pour mettre fin au désordre qu’elle provoque. Quelles seront les conséquences des relations qui vont se nouer entre ces deux êtres ? Un beau récit avec une chute très réussie.

“TurboDarwin” de Alain Rozenbaum nous décrit les tourments d’une jeune femme qui découvre, par le biais d’un programme informatique, des êtres et un monde virtuels. Hélas, ce programme est menacé d’effacement et la construction qui en découle risque ainsi l’anéantissement. Rien de bien nouveau à l’ombre des claviers et la fin est trop prévisible.
Arnault Pontier avec “Pièce maîtresse”, texte court mais convaincant, décrit la réaction des hommes devant l’arrivée d’un gigantesque vaisseau spatial dans le système solaire. Disons que nous ne faisons pas le poids.
“Cryobot” de Sophie Portalière est un texte original, bien conçu et qui conduit pas à pas le lecteur vers une surprise finale plutôt inédite. Les images d’un passage de « Demain les chiens », celui où les hommes partent vivre sur Jupiter, me sont revenues en mémoire à la lecture de cette très bonne nouvelle.

“La leçon” de Martine Hermant ne m’a pas plus transporté que cela, mais certains y trouveront sans doute leur compte.
“Bestioles” est le premier texte publié de Nicolas Cengarle et aurait pu être une réussite si... Si le personnage principal ne se comportait pas comme une sorte de nunuche Misanthrope, et si l’excellente idée que représente une invasion de notre monde par celui des acariens n’était pas traitée en reléguant la vraisemblance au placard.
Mila Solal avec “Ultra violet” signe le meilleur texte de ce numéro. On entre vraiment dans l’esprit d’un « alien » recherchant le contact avec l’homme, et la perception qu’il a de notre monde est décrite et appliquée de façon tout simplement géniale. Je n’aime guère qualifier un récit ainsi, mais là, franchement, chapeau !

Hélas l’enthousiasme retombe avec “Contact for hope” de Christophe Garreau, récit un rien laborieux d’un homme à qui l’on essaie de faire croire qu’il va communiquer avec une créature extraterrestre alors qu’il a en fait affaire à un chien... Et que viennent faire sa fille et sa femme morte en couches dans cette histoire ?
Heureusement Denis Coëdel nous remet le pied à l’étrier avec un beau texte, “Les épices de la terre promise” qui nous emporte sur le continent sauvage d’une exoplanète en compagnie d’une petite mission scientifique. Les deux hommes qui la constituent vont avoir affaire à la plus délicieuse des créatures... Le décor est très bien planté et le vertige qui s’empare des personnages vraiment convaincant.
Tarik Kellou avec “Sombre était la nuit, froide était la terre” nous offre un final très réussi, mettant en scène une équipe pluridisciplinaire s’efforçant de décoder un signal émis depuis l’espace. Elle y réussira certes, mais la teneur du message les bouleversera. C’est fort bien mené avec une galerie de personnages bien typés.

Sans transition, « Gandahar » nous propose ensuite une recension d’ouvrages aussi divers que variés, et pas nécessairement en relation avec le thème abordé dans ce numéro. La partie magazine est en effet le talon d’Achille de cette revue en raison d’un manque de structure. Le sujet abordé ici aurait de plus mérité une petite étude (tout comme pour la livraison précédente où un historique de « Lunatique » aurait été bienvenu). Un axe de progrès futur peut-être ?

Quoi qu’il en soit, ce numéro présente des textes tout à fait honorables et certains sont même excellents.


Titre : Gandahar
Numéro : 15 - Créatures, premier contact
Directeur de publication : Jean-Pierre Fontana
Rédactrice en chef : Christine Brignon
Couverture : Liba Waring Stambollion
Type : revue
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : l’association Gandahar ; Sa page facebook
Dépôt légal : décembre 2018
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 2418-2052
Dimensions (en cm) : 16 x 24
Pages : 142
Prix : 8€



Didier Reboussin
28 janvier 2019


JPEG - 40.1 ko



Chargement...
WebAnalytics