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Solaris n°208
L’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire
Revue, n°208, science-fiction / fantastique / fantasy, nouvelles – articles – critiques, automne 2018, 160 pages, 12,95$ CAD

Pour ce numéro 208 de « Solaris », rien de moins que 110 pages de nouvelles.



Quand Barron Vanks termine son voyage spatial relativiste de 6 ans et demi pour lui et de 8773 années sur Terre, il pense être accueilli en héros, nager dans le luxe... Quelle n’est pas sa déception en trouvant les Itarios sur une planète déserte. Ces extraterrestres vivent en ascètes et croient trouver en Barron une mine d’informations. Las, ce n’est pas du tout le cas !
“Leçon d’histoire” de Frédéric Parrot ressemble à un dialogue de sourds, aucun ne trouve en l’autre ce qu’il cherche. Quoique... Assez dépouillée dans l’ensemble et amusante par certains cotés, cette nouvelle ne marque cependant pas les esprits et l’on passe à la suivante sans temps morts.

Avec “Œil de plastique”, Pierre Gévart s’intéresse à la différence dans une société où cohabitent les incarnés et les construits, à savoir les hommes de chair et d’os et ceux montés dans des usines.
À un moment, un haïku est décliné en plusieurs langues comme pour illustrer la ségrégation qui existe toujours mais a changé de nature, certains déversant leur intolérance sur les construits, différents des incarnés sur très peu de points. Un texte qui pousse à la réflexion et à la remise en question.

“La véritable histoire du mystérieux toaster spatial” est avant tout histoire de personnages et ton accrocheur. Un ado vit avec sa grand-mère qui, un jour, veut lui prouver qu’il doit croire en lui. Il découvre ses origines, là Francine Pelletier force le trait et ne recule devant aucune coïncidence, mais cette nouvelle fonctionne tout de même très bien grâce à ses personnages hauts en couleurs et offre un bon moment de lecture.

“Prochaine station” de Jonathan Brassard s’apparente au film « Un jour sans fin », sauf que Pierre est coincé dans une rame de métro entre deux stations. Il revit sans cesse le même trajet et bien sûr peut se permettre ce qu’il veut. Même si la trame est connue, la fin ne manquera pas de surprendre. Passionnant, car l’idée est bien exploitée ici.

Dans “Autour d’elle”, le yoga a permis d’établir une communication avec des aliens, les Libellules. Une secte s’est développée et tente d’entamer le dialogue, mais Lila a de plus en plus de mal à adhérer aux préceptes du gourou et aimerait développer une autre voie, ce que ce dernier ne peut accepter.
Comme d’habitude, l’imaginaire de Célia Chalfoun emporte le lecteur tout en douceur dans son univers. Sans grands effets, elle réussit toujours à développer des récits prenants et intrigants. Chaque fois que je vois son nom à un sommaire, j’attends avec impatience de lire sa nouvelle réalisation.

La plus longue nouvelle “Yi” est le fait d’Oskar Källner, un auteur suédois. Une expédition terrienne est lancée sur la Lune qui abrite une végétation luxuriante et sur laquelle réside une menace pour les humains. Dans les traces des trois militaires, les lecteurs vont de surprise en surprise jusqu’à la fin qui m’a pour le moins déstabilisé comme si j’avais manqué quelque chose. Un texte déroutant, ce qui n’est pas forcément une critique.

Mario Tessier nous convie à une partie d’échecs féériques. Mise en scène de la sorte, la rencontre des littératures de genre et du jeu d’échecs s’avère passionnante de bout en bout. “Les carnets du Futurible” de Mario Tessier constitue un rendez-vous incontournable de chaque numéro de « Solaris » et incontestablement un de ses points forts.

110 pages de nouvelles qui, sans forcément atteindre des sommets, nous réservent de bons moments de lecture dans ce « Solaris ». Et puis, avant un ensemble de recensions d’ouvrages souvent fournies, les toujours intéressants “Carnets du Futurible” emportent l’adhésion.


Titre : Solaris
Numéro : 208
Direction littéraire : Jean Pettigrew, Pascale Raud, Daniel Sernine et Élisabeth Vonarburg
Couverture : Grégory Fromenteau
Illustrations intérieures : Laurine Spehner et Marc Pageau
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Solaris ; numéro 208
Période : automne 2018
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 0709-8863
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 160
Prix : 12,95 $ CAD



Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
20 novembre 2018


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