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Made in Abyss (T1 et 2)
Akihito Tsukushi
Ototo

La jeune Rico n’a qu’un objectif dans la vie : devenir un sifflet blanc comme sa mère et descendre dans les tréfonds de l’Abysse. 1900 ans plus tôt, un énorme gouffre apparut sur une île isolée dans la mer de Beorusca. Large d’un kilomètre de diamètre, il était impossible de discerner le fond de ce trou béant. Une ville fut construite au bord du gouffre : Orse. C’est là que vit Rico. Sa mère est une célèbre cavernière, surnommée Lisa l’exterminatrice. Mais cela fait des années qu’elle n’est pas remontée de l’Abysse. Alors Rico fait tout pour devenir rapidement un sifflet blanc et partir à sa recherche. Un jour d’exploration classique pour un simple sifflet rouge. Rico est attaquée par une de ces créatures géantes peuplant l’Abysse. Elle doit la vie sauve à un jeune garçon ou plutôt un robot ressemblant à un jeune garçon. D’où vient-il ? En tout cas, Rico ne compte pas révéler son existence aux adultes. Celui qu’elle a nommé Legu s’avère avoir perdu la mémoire et ne peut se rappeler comment il est arrivé si près d’Orse.



Rico a finalement mis en œuvre son plan pour s’enfuir dans l’Abysse. Les bras télescopiques de Legu s’avèrent particulièrement utiles pour descendre rapidement au fond du premier niveau. Ils savent également que, s’ils dépassent le deuxième niveau, plus aucune équipe de recherche ne se lancera à leur poursuite. Seulement le chef a tout compris à leur petit manège et il leur a accordé juste un peu d’avance. Alors que le deuxième niveau est à portée de main, Legu repère une ombre qui se rapproche dangereusement. C’est papi Habo, parti à leur recherche, mais contrairement à ce que pensent nos deux fugitifs, il ne vient pas les ramener à Orse. Il était surtout curieux de voir le fameux robot venu de l’Abysse. Mais surtout, il souhaite les accompagner jusqu’au poste d’observation. Là-bas vit le gardien figé, Ozen. Ce dernier est un sifflet blanc mais surtout, Ozen accompagnait Lisa quand celle-ci a amené Rico hors de l’Abysse. C’est Ozen qui portait l’étrange caisson qui permit au bébé qu’était Rico de revenir en vie du fonds de l’Abysse. Toutefois, Habo craint qu’Ozen ait encore une forte rancœur envers Lisa. Dieu seul sait comment Ozen réagira quand elle découvrira qui est l’enfant qui a osé bravé les interdits et venir jusqu’à son poste d’observation.

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“Made in Abyss” est le premier manga édité en France de Akihito Tsukushi. Ce titre a d’abord été publié en ligne dès 2012 dans le Web Comic Magazine des éditions Takeshobo. Ce sera toutefois l’animé sorti en 2017 qui va générer la renommée internationale de ce titre.

“Made in Abyss” est une belle fable sur le voyage initiatique de la jeune Rico, partie retrouver sa mère, une célèbre exploratrice disparue depuis sa petite enfance mais dont un message retrouvé par hasard laisse penser qu’elle serait encore en vie. Si pour Rico, la descente aux tréfonds de l’Abysse est une quête mais aussi le chemin qui doit lui faire quitter définitivement l’enfance, seuls les adultes ayant la capacité de passer les niveaux les plus profonds, pour le jeune Legu c’est un quête d’identité : lui qui est venu de l’Abysse a totalement perdu la mémoire. Il compte bien retrouver ses souvenirs en affrontant ce monde des plus dangereux qu’est celui de l’Abysse. Car les monstres peuplant ce lieu souterrain sont loin d’être amicaux, bien au contraire, et partir pour les niveaux inférieurs signifie devoir se confronter à des créatures toujours plus imposantes et toujours plus dangereuses. Pourtant, la première partie de ce voyage sera plutôt calme côté monstre. Le danger viendra en fait d’un des leurs, une exploratrice, un sifflet blanc comme sont appelées les légendes de l’Abysse. Si le début de l’histoire est bon-enfant et accessible à un très large public, le tome 2 est plus sombre et le personnage d’Ozen réellement inquiétant. Son attitude est des plus ambiguës et la fin du tome 2 laisse une drôle d’impression sur les véritables intentions de ce personnage.

Le côté « gentil » du premier tome est accentué par le choix graphique dans “Made in Abyss”. Les personnages sont très « kawai », avec leur bouille et leurs grands yeux bien ronds. Même les adultes ont alors ce design semi-réaliste, un rien enfantin. Derrière les personnages, les décors sont riches et touffus, plein de petits détails qui parfois posent un petit problème de lisibilité, en particulier pour les monstres de l’Abysse, pas toujours très simples à discerner. Mais c’est peut-être aussi un choix délibéré du mangaka. En tout cas, tout commence dans une ambiance douce malgré la frayeur de Rico, lors de sa sortie et la découverte de Legu. Toutefois, le tome 2 s’assombrit au fur et à mesure de la descente dans l’Abysse jusqu’au poste d’observation. L’ambiance devient malsaine et le mangaka prend plaisir à déformer les traits d’Ozen pour la rendre des plus inquiétantes. Le monde tout gentil d’Orse tourne au cauchemar et Ozen peut être l’incarnation du croque-mitaine pour Rico et Legu. D’ailleurs l’assombrissement se matérialise dès la couverture, celle du premier tome ayant un beau ciel bleu alors que celle du tome 2 est envahi de teintes sépia et violette.

Quels seront les prochains obstacles sur le chemin de Legu et Rico ? Il faudra attendre un peu avant de retrouver les deux petits personnages si attachants mais qui pourraient bien déchanter dans les prochains tomes.


Made in Abyss (T1 et 2)
- Auteur : Akihito Tsukushi
- Traducteur  : Vincent Zouzoulkosky
- Éditeur français : Ototo
- Format : 150 x 211 mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Date de parution : 18 mai et 6 juillet 2017
- Numéro IBSN : 9782377171170 ; 9782377171248
- Prix : 8,99 €


MADE IN ABYSS © Akihito Tsukushi / TAKE SHOBO 2013
© Edition Ototo - Tous droits réservés



Frédéric Leray
14 septembre 2018




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