Difficile d’être passé à côté de l’histoire de Montag, ce pompier pyromane du futur, empli de convictions quant à son rôle, jusqu’au jour où il rencontre une jeune fille jouant dans la rue. Ses questions innocentes, sa conversation et son comportement le déroutent, mais font son chemin dans son esprit. Doucement mais sûrement, Montag change et voit la vie d’un œil plus critique. Ces livres qu’il brûle, car véhiculant des messages prohibés, capables d’agiter la société, l’attirent toujours plus. Dans le même temps, l’attitude de sa femme, semblant dans un autre monde, lui révèle la fatuité de cette existence sans charme, sans intérêt. Dans ces circonstances, ses jours ne peuvent que basculer et Montag ne peut que sombrer du mauvais côté.
« Fahrenheit 451 » est de ces romans que l’on ne peut oublier, qui marquent les lecteurs. Rien que le titre significatif (« 451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume ») retient l’attention.
Si vous ne le connaissez pas, comblez vite cette lacune soit en lisant le roman disponible en Folio SF, soit en écoutant ce livre audio lu par Chistophe Montenez de la Comédie Française.
Contrairement aux idées reçues, ce genre d’ouvrage ne s’adresse pas uniquement aux mal-voyants, mais aussi à ceux qui n’aiment pas forcément l’acte de lire ou n’ont pas le temps de se plonger dans un livre. Je pense notamment aux personnes se déplaçant en voiture sur de longues distances. C’est dans ces circonstances que je l’ai redécouvert et que j’ai prêté attention à des détails qui ne m’avaient pas sauté aux yeux lors de sa lecture.
La voix de Cristophe Montenez se prête bien au ton de l’ouvrage, il met de l’énergie dans sa lecture et sait captiver le public. Même si l’on connaît déjà « Fahrenheit 451 », à aucun moment, on ne décroche ou n’écoute que d’une oreille, l’histoire nous pénètre ; elle interroge aussi par ce changement si surprenant (des pompiers pyromanes !) s’éclairant au fil du récit.
À la fin, la lecture prend même tout son sens quand la parole s’invite et montre toute son importance pour véhiculer un savoir prohibé. Avant l’invention de l’écriture, elle permettait déjà de transmettre le savoir, les histoires de chacun... Ce roman finit un peu comme un retour aux sources.
On pourrait longuement discuter des mérites de ce magnifique roman, mais il faut ici rendre justice à Christophe Montenez qui, par sa lecture, permet à certains de redécouvrir « Fahrenheit 451 » d’une autre manière et pour d’autres de plonger dans cette société future sclérosée, ne souhaitant rien de moins que le statu quo en abrutissant les masses.
Un livre essentiel à découvrir sous n’importe quelle forme et une belle expérience d’écoute pour la présente édition.
Titre : Fahrenheit 451 (Fahrenheit 451, 1953, 1981)
Auteur : Ray Bradbury
Lecteur : Christophe Montenez
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Jacques Chambon et Henri Robillot
Couverture : Aurélien Police
Éditeur : Gallimard
Collection : écoutez lire
Site Internet : Roman (site éditeur)
Durée : environ 5h
Format : MP3
Pochette (en cm) : 14 x 19
Dépôt légal : juillet 2018
ISBN : 9782072790911
Prix : 21,90 €
Également sur la Yozone, une chronique du livre paru en Folio SF
Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr