Que lui est-il donc arrivé ? Pour Hikaru, cela ne peut qu’être qu’une hallucination qui lui est apparue alors que l’oxygène lui manquait. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, le jeune homme a retrouvé de nouveau goût à la vie. Alors autant en profiter pour rejoindre son groupe de potes pour un petit karaoké. Toutefois, si les garçons l’accueillent à bras ouverts, les filles lui tombent dessus et lui reprochent d’avoir brisé le cœur de Chizuru. Hikaru est incapable de trouver une excuse digne de ce nom et préfère prendre l’air. Mais quand Tatsumi le rejoint, c’est pour lui avouer que lui aussi a revu la créature mais celle-ci lui a prédit qu’il mourrait dans 7 jours. Convaincu que son temps lui est compté, il a décidé d’avouer à Ayumi qu’il est amoureux d’elle. Et le destin lui a offert l’occasion idéale grâce à Hikaru, ici dans le parc, au pied de cette horloge qui semble vouloir faire mentir la prédiction puisque le septième jour vient d’égrainer ses ultimes secondes. Le destin est un petit farceur... mais la mort l’est encore plus.

“Malédiction Finale” est la nouvelle série de Jun Watanabe. Nous avons découvert le mangaka avec la série “Montage”. Avec “Malédiction Finale”, Jun Watanabe change radicalement de style, passant du polar au fantastique-horreur. Le titre de la série est des plus explicites : nos héros vont subir une malédiction par un yokai, ne leur laissant que sept jours à vivre après avec reçu l’annonce de leur sort. Ce décompte mortel n’est pas s’en rappeler celui de “Ring”. Nos héros sont tout d’abord assez désabusés par ce qui leur arrive, ne pouvant croire qu’un monstre mythique puisse les maudire les uns après les autres. La logique de la série devient alors des plus simples : chaque participant de la petite virée doit mourir, après que le mort précédent, sous la forme du Kudan, ce bovin à tête humaine, lui ait annoncé le décompte finale. Six tomes, sept maudits. Le compte laisse donc penser que la fin pourrait bien être surprenante. En tout cas, le suspense est bien là, surtout que la mort vient chercher ses cibles en mode “Destination Finale”, c’est-à-dire un rien ridicule, puisque la cible ne souhaite évidemment pas succomber facilement, surtout que le Kudan est mauvais joueur et se refuse à voir mourir sa cible avant qu’il en ait décidé ainsi.
Graphiquement, Jun Watanabe est toujours aussi efficace. Les traits de ses personnages ne dépayseront pas les habitués de “Montage”, avec toujours ce côté semi-réaliste classique des shonen, mais également, une capacité à assombrir l’ambiance pour faire monter la pression sur les personnages et le lecteur. La couverture particulièrement sombre (et désolé si elle ne rend pas très bien sur nos pages tout aussi sombres), symbolise plutôt bien l’ambiance qui imprégnera la série quand commencera la malédiction. Mais Jun Watanabe est aussi un conteur qui aime parler de ses personnages, et même s’il ne s’éternise pas sur le curriculum de chacun, il nous donne l’essentiel, les petits détails qui vous rendent un protagoniste sympathique pour mieux vous arracher le cœur en le tuant avec ironie, et également un brin de méchanceté, car il faut que ces morts soient douloureuses psychologiquement pour les survivants. Toutefois, le mangaka introduit également un indice supplémentaire avec le cliffhanger de ce premier tome, parfaitement amené.
“Malédiction Finale” est une série qui vaut le détour et s’avère des plus prenantes. Espérons que la série sera à la hauteur de ses ambitions.
Malédiction Finale (T1)
Auteur : Jun Watanabe
Traducteur : Masaya Morita
Éditeur français : Komikku éditions
Format : 13 x 18 cm
Date de parution : 14 juin 2018
Numéro IBSN : 978-2372873536
Prix : 8,50 €
KUDANNOGOTOSHI © Jun Watanabe / Kodansha Ltd.
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