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Scories
Bruno Pochesci
Les éditions 1115, Novella, court roman (France), anticipation sociale, deuxième trimestre 2018, 108 pages, 7€

Même si François est catalogué opposant au régime totalitaire du président Pierre-Étienne, les deux se connaissent depuis longtemps et s’apprécient. Dans une situation de crise sans pareille depuis l’Événement, à savoir une bombe nucléaire éclatant sur le sol français, Pierre-Étienne appelle son ami à la rescousse.
Le premier ministre a été victime d’un attentat, des terroristes menacent de tout faire péter. Ils demandent à ce que François les rejoigne. Pourquoi lui ? Mystère...
Pierre-Étienne préfère tout de même placer le sort de la France entre ses mains qu’entre celles des incapables lui servant de gouvernement. Reste à François à se rendre sur place.



Avec une France repliée sur elle-même et partant à vau-l’eau, le contexte de « Scories » n’est pas sans rappeler celui de la nouvelle « Orwell m’a tu ».
Après l’explosion d’une bombe nucléaire sur son territoire, la France a riposté, arrosant de même les probables attaquants. La zone contaminée a été close, seuls certains en ont réchappé. François est du nombre et c’est alors qu’il a rencontré Pierre-Étienne, commandant du camp qui l’a recueilli. Depuis l’Événement, leurs routes ont divergé, mais se sont souvent croisées, tant leurs destins semblent liés.
Le lecteur est directement plongé dans une situation de crise, dont les principaux acteurs sont le président, François et Nora, une femme de confiance. Pierre-Étienne ne mâche pas ses mots, il préside, il règne sur un gouvernement de potiches et décide pour tous. Seul François ose lui dire ses quatre vérités et Pierre-Étienne l’accepte, appréciant même cette joute entre les deux. Par la force des choses, une femme entre dans leur jeu, car se rendre jusqu’aux terroristes relève de la gageure, tant les infrastructures du pays sont en ruines. Le voyage s’apparente à un morceau de bravoure, durant lequel Nora et François apprennent à se connaître et ce dernier n’est pas au bout de ses surprises avec la belle.

« Scories » aborde une situation d’une extrême gravité de manière légère. Bruno Pochesci excelle dans ce registre, car il manie très bien les mots pour rehausser l’ensemble d’une touche d’humour avec la faconde du président et la répartie de François. L’expression pied au plancher définit bien ce court roman. Avec sa centaine de pages, il se lit d’une traite, le temps d’une escapade dans une France sclérosée et sans avenir. Totalitarisme et terrorisme se donnent la réplique, ils forment la paire pour plonger le pays dans le chaos.
Pour bouger les choses, il faut mettre le paquet. Mais dans quel but ?

Sans temps morts, « Scories » présente un avenir effrayant. No future semble suggérer un Bruno Pochesci inspiré et efficace. Une grosse dose de pessimisme que ne parvient pas à estomper le ton souvent léger se dégage du livre. Avec « Orwell m’a tu », les deux forment un diptyque alarmant sur un possible avenir. Rien d’étonnant donc à ce que cette novella soit dédiée à Jean-Pierre Andrevon qui n’est pas en reste dans le même registre.

Pour moins de 10 euros, découvrez « Orwell m’a tu » et « Scories » qui se complètent très bien en adoptant des thématiques différentes, telles que la politique, la liberté ou encore l’écologie, mais tout aussi prenantes.


Titre : Scories
Auteur : Bruno Pochesci
Photo de couverture : 2018 © Victor Yale
Éditeur : Les éditions 1115
Collection : Novella
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 108
Format (en cm) : 11 x 15
Dépôt légal : deuxième trimestre 2018
ISBN : 9791097100179
Prix : 7 €


Bruno Pochesci sur la Yozone :

- « Orwell m’a tu »
- « Hammour »
- un entretien avec l’auteur

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
1er juillet 2018


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