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Vérité, tome 1 : Les Sages de Sion
Hervé Gagnon
Hugo & Cie, Hugo Roman, roman (Québec), Thriller ésotérique, 380 pages, mai 2018, 17,95€

Peu avant de déclencher la seconde guerre mondiale, les Nazis cherchent le moyen de réhabiliter et légitimer l’ancienne religion nordique. Le SS Otto Rahn les a mis sur la piste de la Vérité, celle à même d’ébranler l’église catholique. Himmler n’en possède qu’un fragment, mais souhaite posséder l’ensemble, gage de succès et de pouvoir. Il envoie donc des agents en civil en Ariège.
Leur route va croiser celle de Roland Sentenac, un local, qui a le mal chevillé au corps et qui est en quête de rédemption. Avec une mystérieuse amnésique, il se lance sur la même piste conduisant au tombeau de Gondemar de Rossal.



Né en 1963 à Chicoutimi, Hervé Gagnon est un écrivain et historien québécois. Il a de nombreux romans jeunesse et adulte à son crédit. Dans cette dernière catégorie, des titres tels que « L’héritage des Cathares », « Le fardeau de Lucifer », « Le glaive de Dieu », « Le grand Œuvre » montrent une prédilection pour l’ésotérisme. « Les Sages de Sion », le premier volet de « Vérité », ne déroge pas à ce constat. Il revient notamment sur le personnage central de son cycle « Damné » avec Gondemar de Rossal qui meurt en 1279, laissant à ses successeurs le soin de poursuivre son œuvre, en protégeant la Vérité. Qu’est-ce vraiment ?
Pas d’impatience, même si ce premier tome se termine sur la mention À suivre, le lecteur apprend ce dont il s’agit.

« Les Sages de Sion » m’a laissé une drôle d’impression : j’ai dévoré ce livre, mais Hervé Gagnon a bien failli me perdre au début. Je m’explique...
L’auteur ne fait pas dans la dentelle et n’hésite pas à recourir à des idées pour le moins farfelues pour faire avancer le récit. Roland Sentenac est une crapule qui a tué père et mère pourrait-on dire. Il est littéralement ramené des enfers par un Archange. Rien de moins ! Il est lancé à la recherche de la Vérité pour qu’elle ne tombe pas en de mauvaises mains, comme celles des Nazis, mais ces derniers sont loin d’être les seuls à vouloir la détenir... Elle est à même de remettre en cause l’église catholique et le lecteur comprendra pourquoi.
Contre toute attente, Hervé Gagnon ressuscite Roland des enfers ! Il révèle une chose et son contraire, et surtout ; avec un tel départ, l’histoire perd de sa crédibilité. Je n’ai pu m’empêcher de penser que c’est du grand n’importe quoi. De plus, une fois de retour sur Terre, lui qui ne semble de loin pas le mieux armé pour cette quête, il rencontre une amnésique (ressuscitée d’entre les morts aussi ?) qui parle l’allemand, décrypte le latin... bref du pain béni pour l’aider. Les ficelles s’avèrent grosses et pas très subtiles.
Et pourtant... « Les Sages de Sion » se lit à toute vitesse.

En effet, Hervé Gagnon utilise les recettes des thrillers ésotériques : énigmes, trésors enfouis, sociétés secrètes... pour alimenter le récit et lui donner du rythme. Les Cathares, Sion, l’Ahnenerbe, le Saint Siège... autant d’évocations qui titillent la curiosité des lecteurs et les poussent à découvrir les révélations imaginées par l’auteur. Il n’en est pas à son coup d’essai et cela se ressent dans la façon dont il sait capter l’attention.
Ce n’est pas toujours subtil mais rapidement la mauvaise impression laissée par cette renaissance, dénuée de tout fondement scientifique au profit de la thèse religieuse, s’estompe pour laisser place à ce jeu de piste dangereux sur les traces du passé.
L’Ariège et l’année 1939 autorisent des développements intéressants, ce qui rend le contexte prenant.
De par sa nature première, Roland Sentenac n’est pas une personne attachante, mais ce nouveau départ sonne l’heure du changement. Il évolue, se prenant d’affection pour Anna qui l’accompagne dans cette quête. Lui cherche la rédemption, le pardon, le rachat de ces fautes, alors qu’elle court après ses souvenirs. Chacun poursuit un but, essayant de survivre au flot des événements les entraînant sur la voie de la connaissance dont personne ne sort au final indemne.

En conclusion, « Les Sages de Sion » démarre bizarrement avec ce drôle de parti pris d’Hervé Gagnon qui relève quasi du fantastique. Il réussit à surpasser ce passage, pour moi farfelu, pour accrocher le lecteur à son récit. Rien d’alchimique là-dedans, l’auteur possède le sens du rythme, de l’utilisation des noms qui suggèrent d’emblée le mystère, donc la curiosité.
Ce premier tome de « Vérité » se lit très rapidement, avec avidité, et c’est finalement ce qu’il en reste. Il est toujours appréciable de plonger dans un bouquin sans en lever le nez et Hervé Gagnon l’a très bien compris.
C’est avec intérêt que je lirai la suite quand elle paraîtra.


Titre : Les Sages de Sion
Auteur : Hervé Gagnon
Série : Vérité, tome 1
Couverture : © Kinos
Éditeur : Hugo & Cie
Collection : Hugo Roman
Pages : 380
Format (en cm) : 15,4 x 23,2
Dépôt légal : mai 2018
ISBN : 9782755637144
Prix : 17,95 €


Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
3 mai 2018


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