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Lyla et la bête qui voulait mourir (T1)
Asato Konami et Eziwa Saita
Ki-oon Seinen

Lyla est une jeune fille pleine de vie. Sa famille n’a pas beaucoup d’argent et pourtant sa mère lui a préparé un repas de fête pour son anniversaire. Lyla s’est prise de pitié pour le sort des chimères, ces créatures à moitié bêtes qui vivent dorénavant au milieu des humains mais qui sont encore loin d’être intégrée à la société. Il faut dire que la ville est totalement corrompue et les gens honnêtes se font rares. Si la mère de Lyla est la meilleure des femmes, son père est loin d’être à la hauteur. Mais jamais Lyla n’aurait pensé que ce crétin aurait amené la mort avec lui ; En volant l’argent d’un caïd de la pègre locale, son père a tout simplement condamné à mort toute sa famille. Une terrible chimère aux cheveux blancs a été lancée à ses trousses et elle ne laisse jamais aucun témoin. Pourtant après avoir massacré les parents, elle s’arrête en découvrant Lyla et soudain la bête fait la plus étrange des demandes à la jeune fille...



Aron est une chimère, mais tout ce qu’il connaît du monde, c’est la cage qui lui sert de maison. Il est la chose de Warg, un parrain de la mafia qui compte bien mettre la main sur toute la ville. Aron est une machine à tuer, c’est tout ce qu’il sait faire. On l’a toujours traité comme un animal en cage, qu’on ne sort que pour assassiner des gêneurs. Aron ne possède qu’une seule chose, un livre : “L’Ange aux yeux bleus”. Alors quand il découvre la jeune fille sur la scène de son dernier massacre, la chimère est convaincue qu’elle est face à l’ange de son livre. Sans réfléchir, il décide de ne pas toucher à Lyla, bien au contraire, il lui demande l’impensable : l’emmener dans le lieu paradisiaque décrit dans le livre et le tuer. Lyla est totalement choquée. Elle vient de découvrir le corps ensanglanté de sa mère tant aimée et l’assassin lui demande le plus sérieusement du monde de le tuer. Mais pour cela, il doit d’abord lui apprendre à tuer quelqu’un pour que le moment venu, elle ne rate pas son coup. Mais qui est donc cette chimère ? Peut-elle refuser et se mettre en danger par la même occasion ? Aron ne lui laisse en fait guère le choix.

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Rien que par son titre, “Lyla et la bête qui voulait mourir” ne pouvait qu’attirer mon attention. D’un côté, tout est dit dans ce titre, mais ce serait également des plus réducteurs de penser que l’histoire de Asato Konami se résume à si peu. Pour une première oeuvre publiée en France, le mangaka surprend d’entrée. Et très vite, le duo formé par Aron et Lyla prend forme et l’opposition de cette bête élevée pour tuer et la bonté de la jeune fille n’est en réalité qu’une apparence. Car Aron est en fait un enfant, la scène dans l’hôpital en est la preuve. Malgré son apparence, la chimère n’a pas grandi mentalement. Un enfant dans le corps d’une créature à la force surhumaine qui ne sait que tuer. Lyla va alors devoir apprendre à vivre aux côtés de l’assassin de ses parents, une position insupportable par définition. Elle va devoir le suivre pour le tuer, non pas par vengeance mais par souhait de la chimère. Cette base est déconcertante mais également passionnante car Asato Konami explore ici des aspects très intéressants de notre humanité, de ce qui en théorie nous différencie des bêtes.

Mais ce manga est aussi une ode à la tolérance car derrière Aron, il y a également l’acceptation de l’autre surtout quand il est très différent. Les chimères sont l’incarnation de cette différence et de toute la difficulté de la faire tolérer par les autres, les humains. Le mangaka se veut le plus réaliste possible déplaçant les défauts de notre société dans son univers qui s’avère sombre. La mort suit Aron comme son ombre, le rendant complexe, attachant mais aussi effrayant quand il tue.

La mise en image a été confiée à Eziwa Saita, jeune mangaka dont c’est aussi la première oeuvre publiée en France. Son trait est léger, ce qui peut avoir beaucoup d’atouts pour donner du mouvement et un bon rythme à l’histoire, mais il s’avère par contre moins efficace pour dessiner les personnages. Les traits des protagonistes sont assez simplistes, voire totalement flous ou inexistants dans les petites cases. J’avoue ne pas être très fan de ce style graphique très épuré, où le mangaka se focalise sur un personnage précis, délaissant le reste des protagonistes et du décor pour l’élaboration de sa case. Toutefois, le scénario est assez solide pour que ce défaut ne soit pas trop préjudiciable à la série. Ce premier tome se lit assez rapidement, notre duo improbable recherchant le paradis où doit mourir la bête tout en fuyant devant les tueurs à gages de Warg.

La série ne semble pas en capacité de durer très longtemps sans s’essouffler mais ce premier tome de “Lyla et la bête qui voulait mourir” est plutôt prometteur.


Lyla et la bête qui voulait mourir (T1)
- Scénario : Asato Konami
- Dessin : Eziwa Saita
- Traducteur  : Anne-Sophie Thévenon
- Éditeur français : Ki-oon
- Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 196 pages
- Date de parution : 22 février 2018
- Numéro ISBN  : 979-10-327-0215-4
- Prix : 7,90 €


©Asato KONAMI 2017 ©Eziwa SAITA 2017 KADOKAWA CORPORATION
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés



Frédéric Leray
9 mars 2018




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