Sawamura est un bon flic, mais quand ceux qu’il aime sont en danger, il doit utiliser tout ce que son métier lui a appris et donné comme connaissances pour mettre fin au supplice des siens. D’abord, récupérer une arme. Mais quand vous avez arpenté la rue, vous vous êtes faits des alliés inattendus, des alliés que la morale réprouve car leurs activités ne respectent pas la loi. Tanase lui doit un service et il sait que ce dernier remplira sa part du marché. Il reste à Sawamura à trouver une piste, un indice qui pourrait le rapprocher du tueur avant que celui-ci ne s’attaque franchement à sa famille. Sawamura se remémore les quelques instants passés avec le tueur. Un détail, un élément... la pluie, il n’agit que lorsqu’il pleut mais pourquoi ? Un genre de fétichisme ? Ou bien craint-il le soleil ? Et si finalement, il sortait les jours de pluie tout simplement parce qu’il ne peut pas sortir les jours de beau temps ? Sawamura doit en avoir le cœur net et pour cela, il doit interroger les médecins d’établissements spécialisés dans ce genre de maladie car un de leur patient est certainement un assassin.

Deuxième tome de cet excellent triptyque dont le suspens et la force n’ont rien à envier aux références que l’on donnait dans notre première critique. Toutefois, avec ce deuxième tome, “Museum” se rapproche plus d’un mélange entre “Saw” et “Le Silence des Agneaux”. Sawamura poursuit sa descente aux enfers dans sa recherche désespérée de sa famille. Toutefois, il va se révéler être un inspecteur de de police digne de ce nom, parvenant à interpréter les indices laissés par le tueur. Ryôsuke Tomoe nous fait partager son raisonnement et nous propose un déroulé parfaitement crédible, rien ne sort du chapeau, bien au contraire, Sawamura n’a que son intelligence et aussi, il faut bien l’admettre, des méthodes plus que limites, puisqu’il ira jusqu’à menacer un médecin pour obtenir le nom du coupable. Sawamura se révèle plus retors que l’on pouvait l’imaginer mais il suit l’évolution logique d’un homme prêt à tout pour arriver à ses fins. Ses collègues le suivront de près mais avec une toujours une longueur de retard qui ne sera pas à l’avantage de Sawamura comme on aurait pu le penser car ce dernier se jette purement et simplement dans la gueule du loup.
La seconde partie de ce tome nous rapprochera des films façon “Saw”,où le personnage principal se retrouve enfermé dans une pièce où doit se trouver un moyen de s’enfuir. Mais quel est-il ? Ryôsuke Tomoe joue très intelligemment avec son héros et ses lecteurs. Il ne cache rien à la façon de penser de Sawamura, nous offrant comme petits intermèdes des flash-backs sur son passé, en particulier sa relation avec son père et l’explication de son amour trop intense pour son travail. Il comble les moments d’inactions de son personnage qui se retrouve à devoir analyser les éléments présents dans sa geôle, alors que son esprit est également embrouillé par l’avenir de sa famille dont il n’a aucune nouvelle, pas la moindre preuve qu’elles soient encore toutes les deux en vie. Sawamura doit puiser en lui des ressources insoupçonnées... pendant que le tueur l’observe. Je vous laisse découvrir qui il est et surtout à quoi il ressemble. Ce personnage commence à prendre la place qu’il mérite, surtout qu’il ne reste plus qu’un seul tome pour nous offrir une conclusion à la hauteur de cet excellent thriller mené de main de maître.
Il est toujours difficile de chroniquer un manga policier sans trop en dire. En tout cas, “Museum” est pour le moment une des meilleures mini-séries de l’année.
Museum (T2)
Auteur : Ryôsuke Tomoe
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Pika
Format : 133 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 240 pages
Date de parution : 5 juillet 2017
Numéro IBSN : 9782811635312
Prix : 8,05 €
A lire sur la Yozone :
Museum (T1)
MUSEUM © Ryosuke TOMOE / Kodansha Ltd.
© Edition Pika - Tous droits réservés