Elle était tranquillement dans cet entrepôt quand les deux hommes sont arrivés. Le plus jeune avait eu la mauvaise idée de coucher avec la petite amie d’un yakuza. Quel imbécile ! Mais il ressemblait tellement à Kinji... Il lui manque, mais elle lui a pourtant promis qu’elle ne tomberait plus amoureuse... ou était-ce à son esprit ? En tout cas le yakuza a eu le malheur de la provoquer après avoir poignardé le petit jeune. Il ne fera pas deux fois cette erreur. Elle a ramené le beau gosse dans une chambre d’hôtel pour le soigner. Il ne comprend pas vraiment de quoi elle veut parler et pourtant son sang possède un terrible pouvoir de guérison. Toutefois, la douleur qu’il engendre au contact de la plaie est assez intense pour lui faire perdre connaissance. A son réveil, la plaie est guérie. La voit-il comme son ange protecteur ? En tout cas, le jeune homme est convaincu d’être tombé amoureux, allant jusqu’à la retrouver sur son lieu de travail. Un travail peu recommandable, Benisuzu est tout de même une prostituée. Toutefois, le vrai problème n’est pas là, plutôt dans le fait que Benisuzu n’est pas humaine.
Tetsuya Honda est un écrivain spécialisé dans les polars et les romans fantastiques. “L’Ange de l’Ombre” est son premier passage dans le monde du manga. Son histoire est dans la continuité de ses romans, avec des meurtres étranges et une enquête policière qui tourne mal. Le récit tourne autour de deux personnages qui vivent l’aventure en parallèle sans se rencontrer ou plutôt sans vraiment se rencontrer. Tomiyawa est un inspecteur de police intègre, très professionnel, sur qui tombe une enquête dont nombre d’éléments demeurent incompréhensibles : un visage déformé par la peur, une horrible morsure au cou et l’absence de sang autour de la victime. Tout commence comme un polar classique, se déroulant dans le monde des yakuzas et des clans mafieux. Tetsuya Honda reprend de grands classiques du genre, avec le flic bizarre qui en sait plus qu’il ne veut bien le dire, le bleu qui croit en savoir plus que les anciens et qui finira mal et évidemment une atmosphère tendue qui ne laisse pas vraiment de place à l’humour, même si Ioka a un côté déjanté façon Columbo. Mais cette affaire tourne très vite mal car les clans suspects le sont encore plus que prévu. Toutefois, trop en dire gâchera le plaisir de la découverte.
Le second personnage clé est évidemment Benisuzu, la belle ténébreuse aux pouvoirs surhumains. Dès le début, elle est mise au cœur de l’affaire et elle ne cache pas une seconde son côté créature des ténèbres. Mais Tetsuya Honda ne laisse rien filtrer sur sa véritable nature, préférant même lui mettre dans les pattes un amoureux transit. Yusuke Ochiai n’est pas un inconnu, ayant déjà montré son talent sur des titres comme “Anguilles démoniaques” et “L’île infernale”. Sur “L’Ange de l’Ombre”, il se retient sur le véritable visage du tueur et même celui de Benisuzu, mais le design et les traits de la jeune femme nous donnent de nombreux indices. Toutefois, le dessinateur nous garde en réserve sa propre version du monstre qui se cache derrière le tueur et même derrière Benisuzu, même si, pour elle, il ne sera pas montré directement. Difficile d’en dire plus sans lâcher un détail qui orientera vers la réponse à la question : quelle créature peut tuer de cette façon ? La fin du tome tourne violemment dans le fantastique horreur, balayant le polar avec force et aucune chance de retour en arrière.
Le cliffhanger ne laisse aucun doute sur le style du prochain tome : l’horreur ! A suivre donc...
L’Ange de l’Ombre (T1)
Scénario : Tetsuya Honda
Dessin : Yusuke Ochiai
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Komikku éditions
Format : 13 x 18 cm
Pagination : 208 pages
Date de parution : 27 avril 2017
Numéro IBSN : 978-2372872027
Prix : 8,50 €
© 2016 by YUSUKE OCHIAI, TETSUYA HONDA / SHONENGAHOSHA
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