Mais qu’arrive-t-il à Whisper et à Matt ? Les deux semblent pris d’une folle envie de rébellion. Seulement cela n’a rien de naturel. En fait, ce nouveau penchant pour les tenues de loubard et les battes de baseball à clous vient évidemment d’un yo-kai : Loubarbare. Ce dernier hypnotise ses victimes pour qu’ils passent dans le clan des rebelles. Et malheureusement, Nathan tombe sous la coupe de son hypnose. Voilà notre jeune héros portant la banane et chevauchant une bonne vieille bécane. Whisper ayant repris ses esprits comprend qu’ils se retrouvent dans une situation critique et il prend sur lui d’invoquer Jibanyan pour les aider. Seulement à peine arrivé, le chaton yo-kai passe à son tour du côté obscur. Loubarbare est-il si puissant que personne ne peut lutter contre son emprise ? Toutefois,il suffit souvent d’une légère erreur pour qu’un plan bien huilé tourne mal. Et dans le cas de Loubarbare, il suffira qu’il lève la main sur les amis de Jibanyan pour que ce dernier lui fasse goûter de sa banane. Encore une fois, Nathan va obtenir un jeton de l’amitié car même un Loubarbare peut être dompté. Toutefois, tous les yo-kai ne cherchent pas à créer un lien d’amitié avec les humains...

“Yo-Kai Watch” est une franchise juteuse créée par les studios LEVEL-5 et qui a pris le parti d’une déclinaison multimédia sur le mode des Pokemon mais en accéléré. Si sa déclinaison majeure est le jeu vidéo sorti sur Nintendo 3DS en 2013 dont les suites ne tardèrent pas, l’oeuvre originale est en fait le manga dont la parution commença en 2012. Toutefois, cette légère antériorité ne signifie pas grand chose car les trois développements - manga, jeu vidéo et dessin animé - se suivent à quelques mois près.
Aujourd’hui, attardons nous donc sur la version manga de cette franchise. On ne peut pas dire que LEVEL-5 ait fait dans l’originalité, s’inspirant clairement de la logique des Pokemon. Mais au lieu de les capturer tous, le but du héros de se faire un maximum d’ami yo-kai. Ce sera donc moins basé sur le combat que les Pokemon pourrait-on penser. En fait, les affrontements sont ici sur le mode clairement humoristique car pour convaincre un yo-kai qu’il oeuvre mal envers les humains, Nathan doit souvent provoquer un duel entre deux yo-kai. Toutefois, ne cherchez pas de dramaturgie dans ces séquences car il n’y en a aucune. Une fois posées les bases de la série et présenté le principal yo-kai devant presque systématiquement aider Nathan, Jibanyan, la série tourne en roue libre. Le schéma de chaque épisode est strictement le même : une situation inhabituelle s’avère être causée par un yo-kai et pour stopper les méfaits de la créature, Nathan appelle à l’aide un ami yo-kai, soit dans 90% du temps Jibanyan. S’en suit un vrai-faux combat se voulant loufoque au terme duquel Nathan se sera fait un nouvel ami yo-kai. Il n’y aura qu’un seul cas où le yo-kai ne s’alliera pas avec notre jeune héros. Mais bon, vu son peu d’intérêt, ce n’est pas très grave. D’ailleurs, soyons franc, il faut être un public très jeune et très peu regardant au scénario de chaque histoire pour trouver le moindre intérêt à ces deux tomes.
Soyons franc, au moins la saga Pokemon en manga avait un semblant de scénario, même s’il était souvent cousu de fil blanc et les rebondissements souvent téléphonés. Ici, on est dans le grand n’importe quoi car le seul intérêt de chaque épisode est la découverte du nouveau yo-kai, avec un jeu de mots digne d’une blague Carambar pour son nom. Par contre, si le dessin est assez classique, Noriyuki Konishi ne bâcle pas son travail, au contraire. Même si les décors sont à oublier, les personnages et leur mise en scènes sont de bonne facture. Le côté sur-jeu des protagonistes est parfaitement assumé, la logique étant de provoquer le rire ou du moins le sourire chez le lecteur. Le mangaka ne fait pas dans la dentelle mais c’est aussi ce que demande le public visé par cette série. En fait, le manga a surtout vocation à pousser à la consommation des autres produits dérivés. A noter qu’en deux tomes, Nathan se fera 15 amis yo-kai et un ennemi, c’est vous dire la rapidité avec laquelle défilent les personnages dans ces deux tomes. On en vient naturellement à se demander si le mangaka pourra tenir ce rythme sans tomber dans la facilité côté dessin. Car trouver huit nouveaux yo-kai à chaque volume deviendra rapidement mission impossible.
“Yo-Kai Watch” est une série clairement destinée à un jeune, voire très jeune, public, pour en faire des machines à dévorer l’intégralité du merchandising tournant autour de cette franchise en les mettant en mode achat convulsif comme pour les Pokemon.
Yo-Kai Watch (T1 et 2)
Auteur : Noriyuki Konishi
D’après l’oeuvre originale et sous la supervision de : LEVEL-5 Inc.
Traducteur : Jean-Benoit Silvestre
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen
Format : 115 x 175, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 3 novembre 2016 et 11 janvier 2017
Numéro ISBN : 9782820326003 ; 9782820327833
Prix : 6,79€
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