Personne ne sait qui il est mais, après avoir pris violemment possession des studios télé, il lança un très curieux message dans tout le pays. Il allait prouver que tous les hommes sont des menteurs et qu’ils cachent sciemment leurs véritables intentions. Mais tout allait changer dans un bain de sang. Sans que personne ne sache ni comment ni pourquoi, toutes les mascottes se transformèrent en monstres assoiffés de sang, dévorant toutes personnes à leur proximité, sans distinction. Femmes, enfants, tous furent broyés dans des mâchoires disproportionnées ou maltraités comme de vulgaires poupées. Quand il fut témoin de son premier meurtres, Keigo se retrouva comme paralysé devant la mascotte infernale. Heureusement pour lui, son corps finit par réagir et s’enfuir en courant. Mais il avait perdu Makoto et Ako. Cette dernière ne doit la vie sauve qu’à l’intervention d’un policier en civil dont la présence est quelque peu miraculeuse. Mais avec son père blessé, difficile de s’enfuir rapidement et la jeune fille n’imagine pas repartir sans Keigo et Makoto. Heureusement pour elle, Keigo n’est pas loin, seulement les rues sont devenues dangereuses pour tout être humain normal.

“Pygmalion” est la première série de Chihiro Watanabe. Le jeune mangaka était assistant de Kohei Horikoshi (“My Hero Academia”). Et pour sa première série, le mangaka surfe sur un genre plutôt à la mode : le survival horror avec des monstres dénaturant les jouets ou personnages de la petite enfance. Après les “Magical Girl of the End” et les poupées tueuses de “Dolly Kill Kill”, Chihiro Watanabe s’attaque de son côté aux mascottes, ces personnages représentant une marque, une équipe de sport, une entreprise. L’idée de base est assez simple : lors d’une fête des mascottes, les humains déguisés deviennent des monstres assoiffés de sang ou plus exactement des monstres réalisant leurs désirs profonds en utilisant les humains comme des jouets jetables. Evidemment, le mangaka va complexifier son scénario avec les deux frères Keigo et Makoto dont le rôle est loin de s’arrêter à celui de chair à canon. Le manga va rapidement élever son rythme après une rapide présentation des personnages principaux. A partir du début du carnage, le lecteur n’aura plus le temps de souffler car l’action sera non stop. Peu de temps pour le blabla, Chihiro Watanabe va droit au but, ne donnant que très peu d’informations sur le but de ce massacre, uniquement l’explication du titre, “Pygmalion”. Dans la mythologie grecque, Pygmalion était un sculpteur de génie qui tomba amoureux de sa création, une statue d’ivoire du nom de Galatée. Grâce à l’intervention d’Aphrodite, la statue devint une femme de chair et de sang. Les Galatées deviennent ici les mascottes monstrueuses, mais qui est alors Pygmalion ? Peu d’explication à se mettre sous la dent mais le temps passe extrêmement vite et le lecteur tourne la dernière page sans s’en rendre compte étant totalement absorbé par l’action.
Si le scénario garde son mystère durant tout le volume, le graphisme joue également fortement en faveur de Chihiro Watanabe. Nous sommes pourtant loin de l’univers de super héros d’un “My Hero Academia”. Ici, nous somme dans du survival horror et par conséquent nous allons voir voler les membres et exploser les têtes. Chihiro Watanabe n’hésite pas à jouer la carte du gore sans être trop viscéral. Toutefois, comme le laisse largement imaginer la couverture très explicite, nous ne sommes pas sur un titre tout public. Les fans d’horreur seront aux anges car Chihiro Watanabe ne va pas les épargner, se moquant des tabous (l’une des premières victimes est une petite fille). Nous sommes vraiment dans la lignée d’une série comme “Magical Girl of the End” avec toutefois un dessin plus précis, plus perfectionniste dans son rendu. Même si les traits des personnages sont assez classiques, les planches sont très fouillées, bien détaillées ce qui met la série dans les meilleurs réalisations du genre. Ce qui fait également sa force est l’originalité de ses monstres : des mascottes difformes et psychotiques. Mais Chihiro Watanabe parvient également à faire passer les émotions de ses protagonistes sans trop surjouer, et ce ne sont pas les scènes tragiques ou tendues qui manqueront.
“Pygmalion” commence très fort. Espérons que cela tiendra dans la longueur.
Pygmalion (T1)
Auteur : Chihiro Watanabe
Traducteur : Ryoko Akiyama
Éditeur français : Komikku éditions
Format : 13 x 18 cm
Pagination : 192 pages
Date de parution : 11 mai 2017
Numéro IBSN : 978-2372872126
Prix : 7,90 €
© Chihiro Watanabe / MAG Garden
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