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Im (T1 et 2)
Makoto Morishita
Ki-oon Kizuna

Hinome est un peu la paria du lycée. La jeune fille est crainte comme la peste car la rumeur raconte qu’elle est capable de jeter une malédiction à ceux qui l’ennuie et qu’elle crache des flammes. Il faut dire que la famille de la jeune fille n’aide pas à se faire une bonne réputation, avec un père fasciné par l’occultisme. Mais la vérité est bien plus tragique. Hinome est sous le coup d’une véritable malédiction : si elle prononce la moindre parole, des flammes s’échappent de son corps et elle ne souhaite pour rien au monde que cela recommence. Alors quand sa camarade de classe, Kobushi, tente de se rapprocher d’elle, elle la fuit. C’est alors qu’un étrange garçon lui tombe littéralement dessus. Il dit s’appeler Imhotep, être un prêtre de l’Ancienne Egypte chargé de sauver le monde d’un terrible fléau : les Magai. Ces esprits, faux dieux voulant ressembler aux immortels égyptiens, prennent possession d’humains jusqu’à les détruire et Hinome serait la proie d’un de ces Magai depuis huit ans. Mais pour l’en débarrasser, ils doivent trouver le réceptacle où se cache le Magai.



Même s’il joue un peu les pique-assiettes en s’installant chez elle et en couvrant sa chambre de hiéroglyphes, Hinome commence à apprécier Im. Finalement, il a un bon cœur puisqu’il a sauvé Kobushi et accepté le jeune Anubis comme disciple. Mais alors qu’il tente d’exorciser un Magai ayant pris possession d’un jeune garçon et dont l’essence se trouve dans le gigantesque grelot d’un temple, un jeune homme fait une tonitruante apparition. Toutefois après avoir coupé en deux le Magai avec son sabre, il s’en prend directement à Imhotep. Ce jeune homme s’avère être lui aussi un prêtre d’Amon mais il connaît également toute l’histoire de ce criminel qu’est Im. Toutefois, Hinome ne peut le laisser faire, surtout que Im ne semble pas vraiment chercher à se défendre, subissant de plein fouet les coups du jeune Harugo. Mais ce dernier a de quoi avoir une haine viscérale pour Im. Ses parents ont été victimes d’un Magai et si son père n’avait pas réussi à reprendre un minium ses esprits pour se suicider, Harugo serait mort également. Mais surtout le jeune homme connaît le plus terrible des secrets de Im : il serait le créateur des Magai !

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Makoto Morishita est une jeune mangaka de 25 ans. A 16 ans, elle remporte un prix du design inter-lycées et sa scolarité sera alors ponctuée par des récompenses multiples et variées. Mais son rêve depuis toujours est de devenir mangaka et elle va être là aussi des plus précoces, même si elle avoue elle-même avoir longtemps ressenti un sentiment d’infériorité qu’elle a surmonté à force de rigueur et de travail. Et ses efforts seront honorés en 2011 en gagnant le concours de manga de Square Enix avec son histoire courte “Raven Cage”. Après le succès d’un chapitre pilote, elle voit sa première série publiée en 2013 : “Im”. Aujourd’hui, Makoto Morishita partage son temps entre mangas et études. A noter qu’en apprenant que “Im” était publié en France, la jeune mangaka s’est rappelé une anecdote touchante qu’elle a voulu partager avec ses fans le temps d’un strip publié par Ki-oon sur son site.

Après Reine d’Egypte, les éditions Ki-oon poursuivent leur incursion dans l’Egypte Antique. Toutefois, après un récit historique, nous passons à de la pure fiction, un shonen prenant comme personnage central le grand prêtre d’Amon, Imhotep, ressuscité de nos jours pour palier à la menace que représentent les Magai, des esprits prenant possession d’humains et se nourrissant de leur énergie vitale. Ce personnage a réellement existé au IIIe millénaire avant notre ère et fut le vizir et l’architecte du pharaon Djéser. Il est aussi connu pour avoir été médecin de Pharaon. Sa quasi déification comme incarnation du dieu Thot en a fait un personnage mystérieux bien malgré lui. Le personnage d’Imhotep fait une apparition remarquée dans la saga “La Momie” où il est présenté comme un sorcier maléfique qui cherche à tuer Pharaon. Toutefois, si Makoto Morishita reprend l’idée du prêtre maléfique, ce sera sous un aspect nouveau. Le pharaon Djeser va aussi passer à la moulinette de l’imagination débordante de la mangaka et son histoire nous sera racontée dès le deuxième tome. Car si on ne peut pas reprocher quelque chose à Makoto Morishita, c’est de faire languir son lecteur avec des mystères qui durent une éternité. Si le tome 1 aura le rôle classique de poser le contexte global de l’histoire et de présenter les principaux personnages, le tome 2 sera celui des révélations où nous saurons tout sur Imhotep et Djeser à travers un classique flash-back.

Imhotep, Im pour les intimes, est le personnage ténébreux mais infiniment bon par excellence. Son qualificatif de criminel sera expliqué dans le tome 2 et évidemment, il faudra relativiser sa culpabilité. En tout cas, il va parvenir à attendrir la jeune Hinome qui saura lire dans son cœur. La jeune fille commence la série comme une paria, mais si elle est un peu chahutée par ses camarades, à aucun moment Makoto Morishita ne part sur le mode brimades et harcèlement - il faut dire que ce n’est pas du tout le sujet ici. C’est plutôt son côté repliée sur elle-même qui est mis en avant pour mieux mettre l’accent sur sa nouvelle relation avec Im. La notion d’amitié prendra toute son importance avec l’histoire de Djeser, mais je vous laisse la surprise de celle-ci qui est au cœur de la série et explique énormément de choses dont le comportement d’Imhotep. La mangaka utilise l’amitié, versant classique du shonen, peut-être sans trop de surprises mais l’histoire est efficace et elle joue parfaitement avec les émotions de ses personnages pour créer une véritable empathie avec le lecteur.

Si Makoto Morishita a reçu tant de prix pour son design et son dessin, ce n’est clairement pas un hasard et les deux premiers tomes de “Im” nous montre une belle maîtrise du style graphique du shonen, à la fois classique dans le dessin de ses personnages, mais également très fouillé par les détails dans les décors, les tenues ou encore le design des Magai, incarnant les dieux de la mythologie égyptienne. Le lecteur reconnaît aisément Sekhmet ou encore Anubis. Thot est peut-être le dieu le plus difficile à reconnaître car il est surtout connu sous la forme d’un homme à tête d’ibis, toutefois Thot est aussi représenté par un babouin, représentation clairement choisie par la mangaka pour incarner le dieu en version titanesque. En tout cas, Makoto Morishita justifie aisément sa réussite dans le monde du manga. Son chapitre pilote qui devait donner naissance à “Im” est fourni en fin du tome 2 et son dessin était déjà précis et efficace. Ses personnages principaux ont d’ailleurs très peu varié entre le pilote et la version définitive.

“Im” est une agréable série, qui nous divertit avec humour, ce qui est déjà énorme.


Im (T1 et 2)
- Auteur : Makoto Morishita
- Traducteur  : Fedoua Lamodière
- Éditeur français : Ki-oon
- Format : 115 x 175, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192(T1) et 208(T2) pages
- Date de parution : 11 mai 2017
- Numéro ISBN  : 979-10-327-0123-2 ; 979-10-327-0122-5
- Prix : 6,60 €


© 2015 Makoto Morishita / SQUARE ENIX
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés



Frédéric Leray
15 mai 2017




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