
Le premier tome de “Anita Bomba - Journal d’une Emmerdeuse” fait le lien entre les trois premiers albums initialement publiés chez Casterman, “Aussi loin que je me rappelle…” (1994), “C’est pas parce que je suis pauvre…” (1995) et “Un jour j’ai arrêté de bosser…” (1996) et quelques images inédites qui donnent toute la puissance de ce qu’est devenu le dessin de Cromwell.
Pour entrer dans l’univers d’Anita Bomba, il faut être prêt à remonter un peu le temps, à s’inscrire dans une aventure totalement loufedingue, au scénario s’inscrivant dans une forme de science-fiction déjantée. Anita Bomba tient scrupuleusement son journal de bord, elle éprouve une haine farouche pour les humains, et fait exploser avec la régularité d’un métronome des banques... d’où son surnom. En compagnie de Sig-14, le robot schizophrène, poursuivie par le lieutenant Bottle et ses cyborgs à cerveaux de piranhas, condamnée par la Guilde des Cafetiers à périr en mer, elle échoue dans l’antre du Mentor, étonnant gentilhomme de fortune qui est à la recherche de Kamala, la mythique réserve d’or de l’Empire. Il aurait une carte pour s’y rendre, cela suffit amplement à Anita Bomba pour le suivre...
Émanation d’une époque où Cromwell bossait dans l’atelier Asylum qu’il avait créé avec une équipe à l’esprit punk (Arthur Qwak, Riff Reb’, Kisler, Édith, Ralph), il faut un peu de temps pour retrouver ses marques dans cet univers qui a pris un peu de bouteille mais reste tout de même assez unique. On succombe au dessin et aux couleurs balançant entre gris, rouge et sépia de Cromwell, même si aujourd’hui le dessinateur appuierait beaucoup plus sur le trait comme sur des teintes plus saturées, notamment dans les rouges sublimes qu’il produit, et d’autres beaucoup plus sombres (allez donc voir “Le Dernier des Mohicans” ou lire l’article Expo Yozone : Cromwell et Le Dernier des Mohicans.

Avec Anita Bomba, on retrouve l’esprit provocateur de Cromwell et d’Éric Gratien, et on n’aspire qu’à une chose, que les nouvelles aventures de l’explosive emmerdeuse prennent le relais, en 2017, avec cet esprit décoiffant qui la singularisait dans les années 90.
On suivra avec attention l’arrivée d’un tome 2 qui contiendra sans doute les deux autres albums déjà parus, “La vie est trop courte...” (Casterman,1997) et “Poussière d’ange” (Albin Michel, 2006 - l’éditeur avait repris tous les albums cette année-là, sous des couvertures et titres inédits) ainsi que les nouvelles aventures de cette emmerdeuse, cousine SF de la célèbre Tank Girl de Jamie Hewlett et Alan Martin.
Vivement la suite de ce “Journal d’une Emmerdeuse” tout à fait unique et à l’évolution de cette héroïne si particulièrement « graphique » dans la peinture de Cromwell !.
Anita Bomba - Journal d’une Emmerdeuse (T1)
Scénario : Éric Gratien
Dessin et couleurs : Cromwell
Éditeur : Akileos
Pagination : 168 pages couleurs
Format : 20 x 28,5 cm
Dépôt légal : avril 2017
Numéro ISBN : 978-2-355-74294-1
Prix public : 22 €
À lire sur la Yozone :
Le Dernier des Mohicans

Preview : Le Dernier des Mohicans
Expo Yozone : Cromwell et Le Dernier des Mohicans
Noctambule, romans graphiques par Riff Reb’s et Cromwell
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Boutique Akileos, si vous souhaitez acheter les 3 comics, limités chacun à un tirage de 2 000 exemplaires.
Illustrations © Cromwell et Éditions Akileos (2017)