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L’Interview Mots-déclics
Corinne Guitteaud & Isabelle Wenta
GeMs

Être auteur, c’est façonner les mots, les dompter, les faire parler...
Et s’ils décidaient de ne plus se laisser faire ?
Et si c’était leur tour d’interroger les auteurs ?
Si c’était à eux de les faire parler ?
Les « mots déclics » prennent le pouvoir et soumettent à la question Corinne Guitteaud et Isabelle Wenta, les deux auteurs de GeMs, qui ont accepté de se prêter au jeu.



- Sept mots : chiffre, voyage, déclic, science-fiction, terre/planète, internet et demain.
- Deux Auteurs : Isabelle et Corinne.

Chiffre

Isabelle : 3. Depuis que je connais Corinne, le 3 est une constante. Dans la conception de GeMs, tout tourne autour : il y a 3 volumes, et pourtant nous n’en avons pas décidé ainsi au départ. Le nombre de chapitres est un multiple de 3, etc. Les coïncidences de ce genre en deviennent effrayantes... *rire*

Corinne : 01/11/1999 : c’est la date précise du déclic qui a lancé GeMs. J’étais devant la télévision de ma tante dans l’Aisne (02, un autre chiffre), en train de regarder un épisode de la Belle et la Bête, quand j’ai fait l’association avec l’embryon de projet dont nous discutions déjà avec Isabelle. On voulait écrire ensemble un roman, ça, c’était acquis et nous avions déjà lancé l’idée d’un monde post-apocalyptique, de l’EDo (la Zone hors des Dômes protégés des rayonnements solaires) et d’un médecin qui aiderait une clone. L’épisode de la Belle et la Bête a fait entrer Gabriel sur la scène.
Un autre chiffre qui me poursuit : le 3. C’est la troisième trilogie que je vais (co-)écrire. Je suis poursuivie !
Et 18 : le nombre d’épisodes que compte GeMs. On continue encore à parler d’épisodes et pas de chapitres, Isabelle et moi, ça donne : « Je craque, pas moyen d’avancer sur 2.03 depuis des semaines... » Ou : « Dans 1.05, ça serait pas mal de revoir tel ou tel point. »

Voyage

Isabelle : Mon voyage au Japon, il y a deux ans. Je nourris depuis mon adolescence une véritable passion pour ce pays. Mon amour du Japon transparaît dans GeMs avec les personnages de Daisuke et Kaori. Je rêve de pouvoir y retourner plus longtemps. Et peut-être aussi aller au Québec où j’ai des amis que je n’ai jamais vus.

Corinne : Espace Evasion, l’album de Romano Serra qui m’a fait rêver pendant toute mon année de licence et qui m’a permis de rencontrer ce compositeur fantastique. C’est grâce à lui que le projet de GeMs, un peu en sommeil, a été relancé, suite à notre rencontre en juillet 2004. J’aime énormément ce qu’il fait, sa musique m’a permis de m’évader durant une année très difficile et il nous a fait voyager aussi avec les morceaux qu’il a composés en lisant GeMs. Dommage que cette partie du projet n’ait pas abouti.
Voyage, c’est aussi pour moi ma vie de fille de militaire, à changer de ville régulièrement (tous les trois ou quatre ans), mais aussi les allers-et-retours que je fais aux vacances scolaires pour retourner à Orléans. Mes parents y vivent encore et je reste attachée à cette ville où l’inspiration me vient plus facilement.
Voyage, c’est enfin les péniches qui passent sous ma fenêtre, là où j’habite maintenant, dans un petit village de l’Oise. Amusant, d’ailleurs, car il y a des pénichiers (les Passeurs) dans GeMs, mais ils ont été inventés avant que je n’arrive ici.

Déclic

Isabelle : 1977, premier déclic décisif à la vision de Starwars : je suis tombée dans la science-fiction pour ne plus jamais en sortir ! J’ai découvert que la SF était en fait tout autre chose que les films d’horreur que je déteste. Second déclic en août 1999 : j’ai envoyé à Corinne, que je ne connaissais pas, le mail qui allait tout bouleverser et permettre un peu plus tard la naissance de GeMs !

Corinne : Mon déclic pour la science-fiction, en 1994. Depuis cette année-là, je ne lis que ça et j’ai commencé à écrire dans ce genre, alors que je préférais les romans historiques.
Déclic, ce sont aussi des rencontres, avec des gens qui m’ont poussée toujours plus loin dans mes idées de dingue. Isabelle, par exemple, qui me dit « Fonce, je te suis ! » Pas inquiète devant mes délires. Annick de Clercq, qui a su dessiner les personnages de GeMs et nous débloquer sur l’apparence de Gabriel...
Déclic, c’est quand je renonce finalement à vouloir imposer ma volonté aux personnages. Quand j’accepte que le synopsis qu’Isabelle et moi avons établi ne soit qu’un fil rouge. A ce moment-là, c’est magique, les personnages font ce qu’ils veulent et ça débloque tout. Pas plus tard que pendant les vacances de février, je ramais justement sur l’épisode 2.03 et en l’espace de quelques jours, j’ai pu le boucler. 15 pages écrites en une journée, alors que je n’avais rien pu rédiger pendant plus d’un mois. Je suis sûre que ça se reproduira encore. Et que les personnages gagneront la partie.

Science-Fiction

Isabelle : Une part importante de ma vie, bien sûr. Et un parfait moyen de s’évader dans le rêve. Je suis une passionnée d’Histoire mais des événements passés s’avèrent restrictifs puisque déjà connus. Le futur est libre, et donc tout ou presque y est permis.

Corinne : Un formidable champ de réflexion. Il semble inépuisable. On a l’impression de réinventer l’eau chaude sur des thèmes déjà abordés, mais c’est tellement vaste qu’on ne s’en lasse pas. J’ai trouvé ma voie dans ce genre, parce qu’il n’entrave pas la réflexion. On veut aborder des questions essentielles, dans l’esprit des contes philosophiques et la science-fiction ouvre les portes sur une autre planète, un autre temps. Ce contexte sert de terreau, de fondations à ce qu’on veut écrire. Je suis tellement passionnée que j’essaie même de transmettre mon virus à mes élèves. Moins évident, ça, par contre, car ça peut marcher vraiment bien, comme tomber à plat, quand ils manquent d’outils de réflexion pour comprendre le texte. Et ça m’inquiète. Les références semblent se perdre d’une génération à l’autre.

Terre/planète

Isabelle : Un thème qui ne m’incite guère à l’optimisme, l’être humain étant une des rares espèces, sinon la seule, dont le but ultime semble être la destruction de son habitat. Tout ce que j’espère est que le scénario alarmiste de GeMs demeure du domaine de l’imagination...

Corinne : Après avoir emmené mes personnages, dans la Trilogie Atlante, jusqu’à la Grande Barrière, « là où l’univers avance », j’ai voulu revenir sur Terre. Je ne voyais pas comment aller plus loin, donc j’ai préféré changer mon fusil d’épaule. Je suis très sensible aux problèmes d’écologie. C’est déjà marquant dans la Trilogie Atlante. Dans GeMs encore plus. La Terre est dans un sale état. En ça, GeMs n’est peut-être pas original. L’idée des Dômes comme des Zones où survivent les laissés-pour-compte non plus. Ce que nous voulions davantage développer, c’était le lien qui se créait entre une créature artificielle (Gabriel, un clone hybride) et la nature, à travers la Serre. Gabriel vit dans une communauté qui s’appelle EDen et veut, avec l’aide d’une femme-médecin, reboiser la Terre. Les Inédits, c’est-à-dire les gens comme vous et moi, eux, s’en moquent et survivent sous les Dômes. Ils sont détachés de la Terre, justement.

Internet

Isabelle : Un outil formidable de partage des connaissances et d’ouverture sur le monde. Sans internet, je n’aurais jamais connu Corinne, et donc GeMS n’aurait jamais vu le jour. La liste de ce tout ce qui s’est produit dans ma vie grâce à internet est interminable.

Corinne : Gabriel... non, pas le héros de GeMs, l’autre, Gab, comme on l’appelle, le concepteur web (il ne veut pas qu’on dise webmestre ;)) qui s’occupe de notre site www.paradisperdu.com/. En ce moment, je lui donne des cheveux blancs. On a eu quelques déboires en transférant le site vers un autre hébergeur et j’ai lobotomisé le forum. C’est juste la... deuxième fois en deux ans. J’aime bien aller y papoter avec les lecteurs. J’étais désolée d’avoir perdu les discussions très intéressantes que nous avions eues, mais finalement, c’est reparti de plus belle !
C’est aussi grâce à internet que j’ai pu rencontrer Isabelle, dans un salon de discussion sur la SF, en juillet 1999. Je me suis fait quelques amis grâce au web, cette année-là, avec qui je corresponds toujours.
C’est enfin le temps fou que je passe sur la Toile pour faire mes recherches pour GeMs. C’est simple, quand je travaille, c’est avec un moteur de recherche à disposition. Dernière recherche en date : comment s’organise une péniche, la timonerie, le peak avant et arrière, bref, tout le vocabulaire dont je vais avoir besoin pour asseoir notre histoire.

Demain

Isabelle : Poursuivre l’aventure de GeMs, et aider du mieux possible mes enfants à faire leur chemin. Ensuite... le futur est toujours en marche...

Corinne : Demain... Ce sont les cours que je dois préparer. Qu’est-ce que mes élèves vont encore m’inventer pour ne pas travailler ? Et j’ai le chapitre 4 du tome 2 (2.04) à commencer d’écrire. J’espère que demain, ma muse sera revenue du Mexique (sa destination favorite).
Ce sont les rencontres et les autres projets que je vais pouvoir écrire. D’habitude, j’ai toujours un projet d’écriture d’avance, pas là. Au-delà du tome 3 de GeMs, je ne vois qu’un embryon d’histoire de fantasy, peut-être (je voudrais bien revenir à ce genre), mais GeMs pompe pour l’instant toute mon inspiration.

Reste à souhaiter à tous les yonautes (quelques millions...) de trouver ici le déclic pour commencer un agréable voyage dans les mondes créés par Isabelle et Corinne.
Aujourd’hui, le tome 1, demain, les deux autres... Ce n’est pas de la science-fiction... Et c’est sur la Yozone


Ketty Steward
31 mars 2006


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