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Quinzinzinzili n° 31
Collectif
Société des Amis de Régis Messac

Retrouvant désormais sa régularité de parution, « Quinzinzinzili » nous propose avec ce n° 31 un sommaire varié, tout à la fois consacré à la vie de l’Association des Amis de Régis Messac dont ce magazine est l’expression et à de nouvelles investigations passionnantes dans le monde littéraire et intellectuel de l’entre-deux-guerres.



Un courrier des lecteurs relativement abondant et les comptes-rendus des deux dernières AG (courts pour ne pas lasser le lecteur) permettent de renouer les fils des événements passés et à remettre l’association – et la revue par voie de conséquence - sur les rails. On retiendra l’article consacré à Jean-Luc Buard, spécialiste discret mais incontesté de la littérature populaire et du roman d’anticipation ancien. Ce chercheur s’est vu décerner le grade de docteur à l’issue d’une soutenance, couronnement d’un travail acharné. Il n’est que justice que cet événement soit ainsi publiquement salué.

À travers l’article “Hitler en passant... ?” Guibert Lejeune souligne la lucidité de Régis Messac face à la montée des totalitarismes, et démonte les arguments jugés condescendants avancés par Charles Jacquier dans la revue « Aden, Paul Nizan et les années 30 ». Cette plaidoirie s’appuie sur la chronique faite par Régis Messac en novembre 1933 à l’occasion de la sortie du n°1 de la revue « Commune ». Il écrit sans ambiguïté d’ailleurs : « Les primaires (revue à laquelle il collaborait) se représentent les nazis comme des brutes en train d’aiguiser la hache qui va faire rouler les têtes... ». Jugement sans appel non ?
« Quinzinzinzili », à travers une étude de Anne Gabriel soulève l’épais tapis qui dissimule les œuvres des écrivains tombés dans l’oubli. Un livre récent de François Ouellet, « 20 romanciers français du XXè siècle à redécouvrir » lui sert de base pour s’attarder sur celle de François Fosca. J’avoue qu’en dehors de Messac et de Théo Varlet, tous les auteurs cités dans cet article me sont inconnus. C’est là vraiment la plus-value d’une revue comme « Quinzinzinzili » que de susciter la curiosité et l’intérêt du lecteur sur un tel sujet.
Ce numéro se termine avec l’évocation de « Kallocaïne », une dystopie terrifiante écrite au début de la seconde guerre mondiale par une suédoise, Karin Boye, qui se suicida peu après la parution de son œuvre. Les Moutons Électriques rééditent cette année ce roman dans une nouvelle traduction intégrale. Ce livre aurait influencé George Orwell pour « 1984 ».

En conclusion, « Quinzinzinzili » s’affirme comme un outil unique dans le cadre de l’étude de la littérature non académique et de ses acteurs sur la période de référence qui sépare les deux conflits mondiaux. Source d’informations précieuses, nous ne pouvons que nous réjouir de son nouvel allant.


Titre : Quinzinzinzili
Numéro : 31
Directeur de la publication : Pierre Lebedev
Rédacteur en chef : Olivier Messac
Couverture : Hélène Chantemerle
Éditeur : Société des Amis de Régis Messac
Type : fanzine
Période : automne 2016
Dépôt légal : août 2016
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 1960-8969
Format : A4
Pagination : 30 pages
Prix : 7€



Didier Reboussin
9 octobre 2016


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