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King’s Game Origin (T5 et 6)
Nobuaki Kanazawa, J-ta Yamada
Ki-oon Seinen

Un virus ! Le roi ne serait donc qu’un virus qui aurait infecté les habitants du village, les forçant à écrire les lettres et à se suicider quand ils ne parviennent à respecter les ordres du roi. En tout cas, la police en est convaincue et alors que le nouvel ordre du roi oblige un villageois à se suicider avant minuit, tous les représentants de la police doivent évacuer la zone et surtout bloquer les accès menant au village pour empêcher le virus de se répandre à l’extérieur. Les derniers survivants se retrouvent bloqués dans leurs propres maisons. Mais Michiko est bien décidée à vivre et si pour cela elle doit pousser un autre à se donner la mort, que cela ne tienne. Et quoi de plus manipulable et naïf qu’un enfant. Kazunari pensait pourtant pouvoir sauver le petit Kazuya, mais le destin en décida autrement, et c’est son corps suspendu à une corde qu’il découvrit à l’étage de la salle des fêtes. Mais pire que tout, Michiko est très fière d’être parvenue à ses fins. Pour elle, aucune autre vie que la sienne n’a la moindre importance et même Kazunari est sacrifiable.



Le nouvel ordre du roi est terrible : Kazunari, Michiko et Shuhei doivent tuer chacun deux villageois sinon ils seront dépecés à minuit. Si Kazunari ne peut accepter de tuer des amis, Michiko et Shuhei n’ont aucun remord à condamner à mort leurs propres voisins et Shuhei a un avantage certain : un fusil de chasse. Et afin de mettre toutes les chances de leur côté, les trois tueurs passent un pacte de non agression. Et la première victime sera Yuji, le meilleur ami de Kazunari. Mortellement blessé par Shuhei qui l’abandonna certain de l’avoir abattu, Yuji mourra en fait dans les bras d’un Kazunari désespéré par cette situation insensée. Seulement, si Yuji s’est fait prendre par surprise, les autres vont avoir une réaction des plus surprenantes et surtout des plus inquiétantes : ils préfèrent se suicider plutôt que de mourir de la main de Michiko ou Shuhei. Pour Kazunari, une autre surprise l’attend : Natsuko réapparaît. Le jeune homme était pourtant prêt à se faire seppuku quand la jeune fille est alors sortie de nulle-part. Les autres villageois, Michiko à leur tète, avaient pourtant tout fait pour la tuer, mais elle a survécu à une terrible chute et est enfin revenue dans le village.

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“King’s Game Origin” arrive donc à sa fin. Et il faut avouer que le dernier ordre du roi sera des plus destructeurs. Entre temps, les autorités auront montré une grande lâcheté, avec un scénario rappelant les films d’épidémie comme “Alerte”. Mieux vaut sacrifier un petit groupe pour sauver la majorité, voila une logique malheureusement très classique dans ce genre de situation. Les survivants du village sont abandonnés à leur triste sort alors que la source du mal a été identifiée. Ce n’est pas réellement une surprise pour ceux qui ont lu les deux premières séries de la saga “King’s Game”. Et Nobuaki Kanazawa ne sera pas plus tendre avec les autorités de son pays que les autres auteurs ou scénaristes. Le mangaka va alors passer pas mal de temps sur le personnage de Michiko et nous exposer son raisonnement de psychopathe s’opposant au discours de bon sens de Kazunari. Mais la jeune fille, si elle a perdu clairement la raison, n’en est pas moins une oratrice plutôt maligne et donc extrêmement dangereuse. Elle met en fait Kazunari au pied du mur, justifiant le fait que certaines situations autorisent à s’asseoir sur ses convictions et ses principes, allant même jusqu’à justifier l’injustifiable : des meurtres. Elle nous pose la terrible question : jusqu’où seriez-vous capable d’aller pour sauver votre propre vie ? Sa réponse est claire : tuer sans le moindre remord. Quelque part, ce raisonnement de Michiko est celui qu’ose nous balancer certains abrutis récemment qui oublient vers quelles extrémités mènent ce genre de raisonnement.

Et nous en aurons un exemple avec le massacre des derniers habitants du village. Evidemment, rien ne va réellement se passer comme l’espéraient Michiko et Shuhei et très vite, la logique de Nobuaki Kanazawa se fait rapidement sentir. Chacun des trois choix du roi ne parviennent à accumuler qu’un seul meurtre à leur actif... Quoique celui de Kazunari est bien malgré lui. On aurait pu croire que le mangaka allait nous mener vers un duel pour achever sa série, mais il a préféré un match à trois. Et pour motiver Kazunari, Nobuaki Kanakawa ramène aux premiers plans la jeune Natsuko. La jeune fille est la seule raison de vivre de Kazunari et sachant que les deux autres ont déjà tenté de la tuer une fois, notre jeune héros fera tout pour protéger sa bien-aimé, nous offrant deux derniers combats très tendus, avec des conclusions bien amenées et surtout très intelligentes. J’avoue avoir été très critique sur le final des deux précédentes séries, mais cette fois, le mangaka est convainquant et sa fin tient plutôt bien la route. Il était temps me diriez-vous. En tout cas, le mangaka va tout simplement boucler la boucle et nous ramener doucement vers le premier tome de sa saga, comme nous l’espérions tous, nous donnant toutes les réponses que l’on pouvait encore vouloir.

Cette troisième série de la saga “King’s Game” s’avère être tout simplement la meilleure.


King’s Game Origin (T5 et 6)
- Scénario : Nobuaki Kanazawa
- Dessin : J-ta Yamada
- Traducteur  : Jean-Benoit Sylvestre
- Éditeur français : Ki-oon
- Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 176 pages
- Date de parution : 11 février et 9 juin 2016
- Numéro ISBN  : 978-2-35592-915-1 ; 978-2-35592-961-8
- Prix : 7,65 €


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© J-ta Yamada, Nobuaki Kanazawa 2013 / Futabasha Publishers Ltd.
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés



Frédéric Leray
1er août 2016




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