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Atlantia
Ally Condie
Gallimard, Jeunesse, traduit de l’anglais (États-Unis), dystopie fantastique, 329 pages, 16,50€

Le monde est à l’agonie, épuisé par des centaines d’années d’exploitation intensive. L’air et l’eau sont pollués ; la terre, quasi stérile, ne se laisse que péniblement arracher les moyens de subsistance d’une humanité essoufflée. Pour tenter de sauver la race humaine, a eu lieu la Division : les plus grands architectes des anciens temps ont construit des cités sous-marines. Mais la situation se dégrade désormais En-Bas, et pourrait bien avoir évoluée En-Haut.



Ally Condie est une auteure qui a fait ses preuves avec sa trilogie « Promise », une dystopie présentant une haute teneur en manipulation, absolument délicieuse. Pour sa seconde histoire, cette ancienne professeur d’anglais a décidé d’emprunter un peu à la mythologie, et surtout au mythe de l’Atlantide. En effet, Atlantia, une cité au charme suranné, où tous les habitants vivent heureux, en bonne santé et longtemps, où le crime n’existe pas vraiment, a un petit quelque chose de la cité antique utopique.

Mais le revers de cette médaille est plus que conséquent, car si Atlantia existe, c’est parce que l’humanité s’est scindée en deux populations. Si la majorité est restée en haut, sur une Terre polluée et à bout de souffle, certains sont descendus se mettre à l’abri des radiations et des toxines dans des cités sous-marines. Et pour être sûr que ceux restés dehors et qui sont nécessaires au fonctionnement et à l’approvisionnement de ses cités se sentent convenablement impliqués, toutes les familles ont fourni un ou plusieurs de leurs membres pour peupler ses refuges, si possible même souvent des enfants. Seulement, les générations se sont succédées et si, sous l’eau, le choix est donné à un membre de chaque famille de remonter servir en haut, ceux d’en haut n’ont pas la possibilité de se réfugier sous les bulles d’Atlantia. Et le déséquilibre finit par se faire sérieusement sentir, jusqu’à menacer l’intégrité de la cité.
Rio et Bay sont nées sous l’eau, elles sont jumelles ce qui est très rare à Atlantia. Au début de ce récit, les jumelles doivent choisir où elles iront vivre. Rio a toujours rêvé de partir à l’air libre, d’accepter une vie, écourtée, de dur labeur pour ne plus avoir l’eau au-dessus de sa tête. Mais avec la mort de sa mère, elle a dû revoir ses plans afin de ne pas laisser sa sœur seule. Pourtant les choses risquent de rendre un tour inattendu. Suite à ce qu’elle prend d’abord pour une trahison, Rio n’aura finalement de cesse de retrouver sa sœur tout en tâchant de conserver son secret. La jeune fille va cependant s’apercevoir qu’elle n’est pas la seule à avoir quelque chose à cacher et que de nombreux secrets et non-dits gangrènent une cité qu’elle va peu à peu apprendre à aimer.

Entre un amour naissant, l’apprentissage de la confiance et la maîtrise de son Don, Rio va aller de découverte en révélation et elle va devoir se battre pour sauvegarder sa ville et sa vie. C’est tout naturellement que le lecteur va la suivre au travers de ses nombreuses tribulations. Ally Condie nous entraîne de son écriture dynamique et pleine de peps, avec des personnages attachants à la psychologie toujours aussi crédible. Les histoires d’amour, une fois de plus, ne sont pas trop envahissantes ce qui laissent toute la place à une réelle intrigue qui, par ailleurs, présente de nombreux rebondissements. Même si l’auteure apporte cette fois-ci quelques petites touches de fantastique, elle a une certaine prédilection pour la manipulation psychologique des masses.
Un ouvrage très intéressant pour de la littérature Young Adult de qualité.


Titre : Atlantia (2014)
Auteur : Ally Condie
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Vanessa Rubio-Barreau
Couverture : Plain Picture / Theresa M. Evangelista
Éditeur : Gallimard
Collection : Jeunesse
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 329
Format (en cm) : 15,5 x 22,5 x 2,5
ISBN : 9782070663385
Prix : 16,50 €



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Emmanuelle Mounier
6 juin 2016


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