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Lady S (T10) ADN
Aymond
Dupuis

Le CIRCAT est de nouveau sur la trace de Shania, mais cette fois, Orion tente de la convaincre de rejoindre son organisation sans pression ni chantage. Il faut dire que les services secrets se sont mis dans une bien mauvaise posture, entre la faire passer pour morte et leur tentative d’assassinat. Maintenant la jeune femme n’a plus la moindre confiance dans ces organisations qui ont fait d’elle une arme mortelle. Shania refuse évidemment sans la moindre hésitation, elle ne souhaite plus risquer sa vie pour de pseudo honneurs. Maintenant, elle ne souhaite qu’une seule chose : pouvoir rejoindre son père aux Etats-Unis et pour cela, elle compte sur l’aide de son ami Fitzroy. Ce dernier compte utiliser le statut de réfugié politique de son père pour permettre à la jeune femme de pouvoir enfin retourner aux Etats-Unis, maintenant que les faits qui lui sont reprochés sont proscrits. Mais encore faut-il qu’elle puisse prouver son identité, étant déclarée comme décédée...



Le hasard semble enfin bien faire les choses pour Shania car son père a quitté les Etats-Unis pour participer à une conférence à Berlin, mais toujours sous la surveillance des services secrets américains. Le choc est grand pour le scientifique qui s’était fait à la mort de sa fille, mais sa joie de la retrouver est de courte durée quand il apprend la raison de sa présence à Berlin. Shania compte faire un test ADN pour prouver leur lien familial. Une fois qu’un rapport d’un laboratoire indépendant aura démontré leur parenté, l’immigration américaine ne pourra lui refuser un visa d’entrée sur le territoire américain. Malheureusement, Shania va apprendre une terrible nouvelle : Abel Rivkas n’est pas son père génétique. A l’époque, la mère de Shania était prête à tout pour aider la carrière d’Abel et sachant que l’avenir de ce dernier dépendait du bon vouloir du professeur Grevitz, un expert en maladie psychiatrique, elle dut accepter ses avances. Et cet homme est non seulement un pervers mais aussi un maître-chanteur. Shania ne peut donc prouver sa parenté avec Abel étant la fille de ce maudit Grevitz. Mais c’est justement sur l’invitation de ce dernier que Rivkas se trouve à Berlin...

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“Lady S” filait, il faut bien le dire, un mauvais coton. La série n’avait plus le feu sacré et les scénarios de Jean Van Hamme s’avéraient des plus décevants. Ce n’est donc qu’une semi-surprise de ne plus retrouver le nom du créateur de la belle Shania en couverture de ce dixième album. Cette fois, Philippe Aymond se retrouve avec tous les pouvoirs, une première pour le dessinateur et surtout une sacré pression sur ses épaules car il doit redresser la barre tout en respectant l’oeuvre de Van Hamme.

Et plutôt que de se risquer dans une histoire trop tirée par les cheveux, Aymond décide de revenir à la source de la série en officialisant la renaissance de Shania. Deux fils rouges seront menés simultanés : le test de paternité de Shania et les expériences interdites de Grevitz. Les personnages seront très manichéens mais cela aura le mérite de la simplicité, le lecteur prenant très vite ses marques et retrouvant également le côté espionnage avec les agents double et triple des premier tomes. Les rebondissements seront assez nombreux mais sans chercher à copier le moins du monde les pros du milieu comme ce bon vieux James Bond. Il y aura un peu d’action avec le sérum élaboré par Grevitz donnant une force surhumaine à sa cible mais lui faisant également perdre la raison. Le syndrome de Amok ou course de Amok qui est la base de l’expérience interdite de Grevitz est un véritable phénomène de folie meurtrière dont la victime ne s’arrête de massacrer ceux lui faisant face qu’en mourant. On pourrait rapprocher le sérum de Grevitz de celui du super-soldat ayant donné naissance à Captain America, mais Aymond reste dans une logique de scénario réaliste.

Est-ce d’avoir récupéré son indépendance qui a motivé Aymond ? En tout cas, la qualité de ses planches est assez remarquable, avec un travail de très grande qualité de Sébastien Gérard à la colorisation. Ce duo relance réellement cette série dans tous les domaines. Ce tome ressemble à celui de la maturité pour cette série, qui sort d’une forme de crise d’adolescence où le grand n’importe quoi était roi. Oui, Aymond a compris ce qu’attendait le lecteur, en retrouvant l’esprit des premiers tomes dans l’action et le réalisme. Son personnage de Shania a aussi pris de l’assurance, elle est loin d’une pin-up et on regrette fortement une couverture qui est clairement ratée. Difficile de croire que le même duo a travaillé sur la couverture et sur les planches intérieures ! Le bon côté est que pour une fois, la qualité est sur les 48 pages attendant le lecteur. La couverture est froide, fade, sans détails, alors que les planches intérieures sont riches en détails, les traits des visages sont particulièrement expressifs et les couleurs de Gérard sont tout en dégradés, en jeux d’ombre et de lumière mettant en valeur chaque centimètre carré de crayonné.

Ce tome 10 de “Lady S” nous réconcilie avec cette série qui semble avoir trouvé un deuxième souffle en laissant les clés à Philippe Aymond.


(T10) ADN
- Série : Lady S
- Scénario et dessins : Philippe Aymond
- Couleurs : Sébastien Gérard
- Éditeur : Dupuis
- Format : 212 x 292 mm
- Pagination : 48 pages couleurs
- Numéro ISBN : 9782800162522
- Dépôt légal : 14 novembre 2014
- Prix public : 12 €


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Frédéric Leray
3 mars 2016




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