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Mots Retrouvés (Les)
Film américain de David Siegel et Scott McGehee (2005)
1er février 2006


Genre : Comédie dramatique (Kabbale et société US)
Durée : 1h40

Avec Richard Gere (Saul), Juliette Binoche (Miriam), Flora Cross (Eliza), Max Minghella (Aaron), Kate Bosworth (Chali), Andrew Murray (Aaron enfant), Alisha Mullaly (Miriam enfant), etc.

Un couple de quinquagénaires plutôt brillants, deux enfants légèrement surdoués, la Kabbale en fond sonore et la lente dérive des âmes en terreau fécond d’un imaginaire sentimental dégradé, bref, des tranches de vie d’une famille américaine idéalisée... La quête d’une impossible perfection comme seule réponse logique et divine face à l’absurde de la vie, aussi.

Pourquoi pas ? serait-on tenté de dire (et de penser). Après tout, le remue-méninges scénaristique hollywoodien n’est pas à un sujet surréaliste près, pour ne point tenter le coup auprès d’un film possédant quelques attraits. La Kabbale est un sujet fantastique par essence (le pouvoir et l’influence supposés des mots sur notre vie), Juliette Binoche (Miriam, la mère) est une actrice que l’on ne peut que vénérer, Richard Gere (Saul, le père) est doté d’un charme certain et le duo de réalisateurs (Siegel-McGehee) avait à son actif deux thrillers plutôt convaincants (« Suture » et « The Deep End »). Mais voilà, à courir trop de lièvres à la fois (fantastique, sentimental, sociétal, dramatique, religieux, philosophique), la chasse s’avère infructueuse et vide de sens.

« Les Mots Retrouvés » confond tous les genres et n’en effleure aucun. Juliette Binoche semble totalement perdue dans un scénario où elle ne contrôle plus rien, la réalisation pépère ne suscite aucune émotion, les poncifs s’étalent comme une margarine trop grasse (un comble !) et l’on ne tirera qu’un profond sentiment de désespoir face à une telle panade.
Un naufrage total dont on retiendra le professionnalisme d’une Juliette Binoche qui semble hurler à la face du spectateur que l’on ne la reprendra plus à ce jeu, la moue boudeuse et interrogative de la jeune Flora Cross (Eliza, la fille surdouée), sans trop savoir d’ailleurs s’il s’agit vraiment d’une performance d’acteur ou d’un heureux hasard (soyons optimistes, charitables et optons pour la première hypothèse), quelques beaux effets spéciaux concernant l’apparition des lettres et des mots lors des concours d’orthographe (m’enfin si la Kabbale se réduit à un tour de magie pour frimer à des concours abscons, c’est 5 000 ans d’histoire biblique que l’on assassine) et la plastique avantageuse d’une Hare Krishna (Kate Bosworth, c’est clairement autre chose que Boy George !) qui convaincrait n’importe quel laïc endurci d’aller faire le zigoto en costume de Schtroumpf orange tout en dansant sur des musiques débiles.

Un échec que l’on suppose imputable aux « Studios US » ou à la production de peur d’apprendre qu’il est le fait de deux réalisateurs que l’on aimait bien...
Pathétique et consternant, le genre de production qui donne envie à un admirateur de Juliette Binoche d’aller dézinguer les coupables par tous les moyens létaux à sa disposition.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Bee Season
Réalisation : Scott McGehee & David Siegel
Scénario : Naomi Foner Gyllenhaal
D’après le roman de Myla Goldberg

Producteurs : Albert Berger & Ron Yerxa

Musique : Peter Nashel
Photographie : Giles Nuttgens
Costumes : Mary Malin
Décors : Kelly McGehee
Effets spéciaux : Kent Demaine & Will Robins
Montage : Laurent Zuckerman

Production : Bona Fide Productions, Fox Searlight & Regency Enterprises France, KL Productions France
Distribution : Twentieth Century Fox (France)
Presse : Vanessa Jerron, Vanessa Fröchen et Claire Vorger (Paris)

SITE INTERNET

http://www2.foxsearchlight.com/beeseason (en anglais)


Stéphane Pons
30 janvier 2006



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