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Tour Fantôme (La) (T6 et 7)
Taro Nogizaka
Glénat

Tetsuo et Taichi sont pris au piège ! En échange de son silence sur leur véritable identité, Marube les oblige à le servir. Ce dernier est convaincu que Tetsuo n’est autre que la meurtrière Reiko, mais Tetsuo parvient toujours à contrecarrer ses plans devant révéler sa nature féminine. Mais un soir où Tetsuo doit passer la nuit trempée dans un débarras, l’horloge de la mort vient lui rendre visite. Toutefois, le tueur psychopathe ne cherche pas à l’assassiner, bien au contraire, il semble parfaitement comprendre ce que Tetsuo ressent. Une étrange relation se crée entre les deux personnages. Mais alors Taichi se rapprochait de la jeune femme, Marube leur tend un piège afin d’obtenir le moyen d’ouvrir l’entrée de la tour de l’horloge. Il est temps d’explorer ce labyrinthe contenant le fameux trésor tant convoité. Et pour mettre un peu de piment, des invités surprises viennent participer à son jeu pervers : des prisonniers qui n’ont d’autre choix que d’entrer dans la tour et espérer en sortir libre ou retourner en prison.



La chasse au trésor de Marube tourne au massacre. Ce dernier s’est associé à Tetsuo pour arriver à ses fins alors que Taichi s’associe à l’inspecteur Yamashima. Ils échappent de peu au piège d’une salle dont le plafond descend, ne laissant que l’emplacement d’une chaise pour tenter d’y survivre. Pendant ce temps, Tetsuo et Marube se retrouvent forcés d’escalader une paroi où la sortie les oblige à contourner la plateforme sur laquelle ils devront grimper. L’occasion pour Marube de s’épancher quelque peu sur l’épaule de son coéquipier. En se montrant plus fragile, Marube tente de séduire Tetsuo, mais surtout ne lui laisser aucune voie pour se sortir de ses mensonges. Dans le labyrinthe, l’horloge de la mort rattrape les groupes en avance, tuant quiconque lui barre le chemin, comme l’inspecteur Jinbaboué. Satoko se retrouve alors seule... pour peu de temps car Taichi et Yamashima la rejoignent rapidement et la sauvent d’une tentative de viol. Mais la jeune femme est devenue paranoïaque, se méfiant de tout le monde, même de Taichi.

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Le tome 6 de “La Tour Fantôme” ouvre un nouvel arc dont le cœur sera évidemment la grande chasse au trésor de la tour. Cela sent évidemment ou un grand tournant ou la fin de la série, mais évitons de jouer les spoileurs et revenons plutôt à l’histoire. Les deux tomes vont passer un nouveau cran dans l’ambiguïté sexuelle des personnages. Si l’échange quasiment d’identité entre Tetsuo et Taichi avait lagement été décliné, l’arrivée de Marube ajoute un piment certain puisqu’il oblige les deux personnages à persister et signer dans leur fausse identité. Au-delà du côté travestissement, Taichi et Tetsuo se révèlent quelque part plus à l’aise dans le sexe qui n’est pas le leur. Taro Nogizaka n’hésite pas à défendre l’homosexualité tout en montrant la répulsion que celle-ci provoquait à l’époque et malheureusement continue de provoquer. Le coming out de Yamashima ajoute à la complexité de la situation puisqu’il est attiré par Tetsuo en ignorant qu’il s’agit d’une femme. Le mangaka prend énormément de temps pour nous présenter les difficultés des homosexuels de l’époque pour afficher leur différence, qui ne provoque autour d’eux que rejet ou perversion. Il faut avouer que Marube est sérieusement dérangé et Taro Nogizaka semble vouloir en rajouter une couche à chaque nouveau tome, ne sachant plus si finalement c’est le bel éphèbe qu’il tente de séduire en Tetsuo ou si c’est bien Reiko qu’il drague ouvertement à travers son double masculin.

Au milieu de ce petit monde aux relations ambiguës et loin d’être toujours très claires pour les protagonistes, nous retrouvons bien sûr l’horloge de la mort. L’identité du tueur reste encore mystérieuse mais un indice permet déjà de limiter le nombre de suspects... A condition que le mangaka ne se joue pas de son lecteur pour l’orienter vers une fausse piste. “La Tour Fantôme” est à la base un manga policier jouant avec le fil du rasoir de l’horreur par le côté gore de son serial killer. Les pièges tordus que Taro Nogizaka invente à travers le labyrinthe de la tour n’est pas sans rappeler un mixte de Cube et de Saw. Chaque piège a sa solution mais cette dernière est loin d’être triviale car elle impose souvent un sacrifice ou une prise de risque maximum comme l’escalade qui s’imposera à Tetsuo et Marube. Celui qui finit par avoir le meilleur raisonnement face à une telle situation s’avérera être Taichi qui tend peu à peu vers une forme de profilage du créateur du labyrinthe, recherchant toujours le raisonnement le plus tordu pour en déduire la bonne direction à prendre ou le bon choix à faire. Le tome 7 s’achève sur un de ces choix dont nous ne connaîtrons les conséquences que dans le tome 8. Le suspense est bien maintenu même si, vu le nombre de plus en plus réduit de participants à la chasse au trésor, le risque de voir périr un personnage diminue fortement... A moins que le mangaka nous réserve une surprise de taille.

“La Tour Fantôme” est une des séries emblématiques de 2014 et 2015, un polar sanglant magistralement mené par Taro Nogizaka.


La Tour Fantôme (T6 et 7)
- Auteur : Taro Nogizaka
- D’après : Yuureito de Ruiko Kuroiwa
- Traduction : Victoria Tomoko Okada
- Editeur : Glénat
- Format : 130 x 180 mm
- Pagination : 192(T6) et 208(T7) pages noir et blanc
- ISBN : 9782344005408 ; 9782344005415
- Parution : 18 mars et 3 juin 2015
- Prix : 7,60 €


A lire sur la Yozone :
La Tour Fantôme (T1)
La Tour Fantôme (T2 et 3)
La Tour Fantôme (T4 et 5)


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Frédéric Leray
12 décembre 2015




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