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Soloman (T1)
Sakakibara Sôsô
Doki-Doki

Ryo Tanabe a toujours rêvé de devenir un super-héros, comme il en voyait tant à la télévision, mais sa vie fut tout autre. En fait, Ryo était rejeté par ses camarades de classe qui le traitaient comme un pestiféré, une ambiance délétère dont sa demi-sœur était pour beaucoup. Ryo s’est alors refermé sur lui-même, allant jusqu’à refuser de sortir de chez ses parents. Mais un jour, tout bascula. Ryo reçut un mystérieux message lui demandant de m’aide. Convaincu que l’occasion d’enfin pouvoir donner un sens à sa vie était venue, Ryo se décida à sortir de chez lui. Mais dehors, le monde n’était plus que ruines. A perte de vue, il n’y avait plus qu’une seule maison encore en état : la sienne. Mais pire que tout, dans la rue, il ne trouva que des cadavres... et des esprits errants. Car Ryo possède une faculté ou plutôt une malédiction : non seulement il peut voir les esprits des défunts, mais ceux-ci peuvent prendre possession de son corps.



Parmi les esprits errants se trouvait celui de sa demi-sœur, Nishizono. Même morte, cette dernière continue de traiter Ryo comme un moins que rien, reprenant le surnom qu’elle lui avait trouvé : Tanabrèle. En fait, elle a utilisé contre lui un triste événement durant lequel Ryo fut possédé par un esprit de renard dans un temple et avait agressé un de ses camarades de classe. Et voyant cette loque humaine, pleurant, de se retrouver seule, Nishizono en profite pour se moquer un peu plus de lui. Mais quand une silhouette fait son apparition, l’esprit a beau alerter le jeune homme, Ryo se précipite à sa rencontre, trop heureux de rencontrer un autre survivant. Malheureusement pour le jeune homme, la créature qui se cache sous un poncho et un masque à gaz n’est pas un humain mais un extra-terrestre. C’est cette race qui a exterminé tous les humains de la planète et pour lui, Ryo n’a aucun intérêt, ne méritant que la mort comme les autres.

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Soloman est la première mini-série de Sakakibara Sôsô. Le début de ce manga fait fortement penser à cet épisode de “La Quatrième Dimension”, “Question de Temps”, où un homme se retrouve seul suite à une guerre nucléaire. L’histoire de Ryo commence de la même façon, seulement, l’origine de la destruction du Japon n’est pas humaine et il va le découvrir de la pire des façons. Le mangaka aurait très bien pu forger son histoire sur cette simple base et développer la réaction de Ryo face à ces extra-terrestres qui l’utilisent comme un simple cobaye. Mais il va ajouter un peu de piment à l’histoire : son héros peut voir les esprits des défunts. Et comme par hasard, celui qui entre en contact avec lui est celui de sa peste de demi-soeur. Il faut avouer que Sakakibara Sôsô utilise les thèmes les plus à la mode comme la maltraitance, Ryo étant devenu asocial à cause de la réputation qu’il porte pour avoir mordu un de ses camarades, lorsqu’il était plus jeune. La comparaison avec Naruto va également être de mise : Ryo sera possédé par un esprit renard et deviendra un pestiféré. Seulement, autant Naruto suivra la destinée des héros de shonen, devenant un ninja respecté de tous, autant Ryo va devenir le cobaye des Sélénites.

La malédiction de Ryo va le poursuivre, les extra-terrestres commençant des expériences ressemblant fortement à des séances de tortures pour le briser mentalement. Si Sakakibara Sôsô suggérera plus qu’il ne montrera ces séances, le lecteur n’aura aucun mal à deviner les souffrances subies par notre jeune héros par ses expressions et les signaux envoyés par son corps. Un étrange trio « amoureux » se crée alors entre Ryo, l’esprit de sa demi-sœur et l’esclave extra-terrestre, Nino. Cette dernière est chargée de s’occuper de lui entre deux séances de torture, la raison profonde de sa présence n’étant révélée qu’en fin de tome. Etant le seul survivant de son espèce, l’esprit de sa sœur le jalouse, l’envie d’être encore de ce monde et lui reproche de gâcher son existence. Mais un sentiment plus profond apparaît également à travers ses petites crises de jalousie. La psychologie des personnages est plutôt intéressante et assez bien développée, le mangaka n’ayant que peu de temps pour cela. Il s’attache à analyser la relation entre le bourreau et sa proie, surtout que cette dernière n’a aucune chance d’être sauvée par qui que ce soit. Quelle sera finalement la réaction de notre héros face à la douleur, avec le moyen de laisser libre cours à sa rage sur la pauvre Nino ? Compensera-t-il sa souffrance sur la petite extra-terrestre ?

Graphiquement, “Soloman” est également très réussi. Ce seinen joue énormément sur les émotions de ses personnages, assez peu nombreux. Ce faible nombre est aussi un atout pour se concentrer sur le design des véritables protagonistes, que ce soit Ryo ou les Sélénites pourvus de quelques attributs particuliers. Le résultat est très impressionnant pour une première série et le lecteur se laisse facilement captiver par cette histoire mêlant pourtant bien des éléments. Il faut toutefois espérer que le mangaka trouvera une vraie porte de sortie pour achever son récit dès le prochain tome.

“Soloman” est une excellente surprise, au scénario sortant un peu des sentiers battus et qui mérite une attention toute particulière des amateurs de fantastique et de fiction.


Soloman (T1
- Auteur : Sakakibara Sôsô
- Traducteur  : Arnaud Delage
- Éditeur français : Doki-Doki
- Format : 127 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination : 192 pages
- Date de parution : 4 novembre 2015
- Numéro ISBN : 978-2-81893-463-0
- Prix : 7,50 €


© Edition Doki-Doki - Tous droits réservés



Frédéric Leray
6 décembre 2015




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